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    Boulant Steller

     

     

    CHOIX  D’UN MODE D’ELEVAGE EN COLOMBICULTURE

     

    Nos petites causeries nous ont déjà fami­liarisé avec les instincts « de base » des pigeons : propriété pour le mâle, fidélité pour la femelle. Bien entendu, et  passons sur la question, ils ont les mêmes instincts «alimen­taires» que la plupart des autres animaux domestiques, ce qui permet pas mal de cho­ses lorsque l'on sait jouer sur la gourmandise ou simplement sur l'appétit. Et il est excel­lent pour l'éleveur d'en user, afin d'obtenir de ses élèves le maximum de familiarité, de confiance, voire d'affection.

    Mais laissons pour un temps ces ques­tions qui relèvent de la psychologie des animaux, pour en venir à des points plus prati­ques.

    Quels sont les modes d'élevage des pi­geons ? On en connaît trois : en cage, en vo­lière, en liberté. Et voyons sommairement leurs avantages et inconvénients réciproques.

    L'élevage en cage tel qu’on le conçoit généralement, est celui qui se pratique le moins ; heureusement, car en l'espèce il ne s'agit guère d'une cage dorée, mais d'une grande caisse en bois, close par un grillage et nantie d'une petite porte sur le coté. Cet élevage est généralement pratiqué par des gens qui croient aimer les pigeons, qui dési­rent en élever et n'en ont pas les moyens.

    Le malheureux couple élevé en cage fait pitié à voir. Les oiseaux, privés non seule­ment de liberté mais du minimum de mouve­ments nécessaires à leur santé, périclitent rapidement faute de l'exercice indispensa­ble. Leur productivité ne dépasse guère deux ans. D'autre part, ils ne donnent aucune sa­tisfaction spectaculaire car ils sont presque toujours sales parce que mal entretenus.

    A tous égards, humanité, rapport, esthéti­que, l’élevage en cage est à déconseiller et il ne faut pas craindre de dire qu'il est indigne d'un véritable éleveur qui aime les pigeons.

    L'élevage en volière, surtout si la volière est assez spacieuse, est le système qui convient le mieux à l'élevage d'amateur ; il est aussi le plus productif. Les pigeons, très à l'aise, vivent confortablement et sont en mesure de manifester toutes leurs qualités. Si l'élevage est bien conduit les pigeons en volière sont à l'abri de tous les accidents, et l'éleveur demeure toujours le maître de la situation. La production intensive d'un cou­ple en volière est en moyenne de quatre ans, puis elle commence à décliner. Mais durant ces quatre années, le «rendement» annuel est très superieur à celui de l'élevage en cage ou en liberté. C'est en volière que l'on crée les beaux sujets qui font l'honneur de leur «créateur». Le seul reproche que l’on puisse faire à l'élevage en volière, est qu'il est plus onéreux, surtout en raison des frais de premier établissement.

    L'élevage en liberté est fort agréable pour le pigeon qui vit alors à l'état de nature. Son développement normal y est complet et sa vitalité au maximum. C’est pourquoi, en li­berté, il produit pleinement durant au moins six ans. Et son entretien est plus facile, ne serait‑ce que par la facilité de nettoyage.

    Mais la production est réduite en raison des per­tes constantes dues à des «accidents» de toutes sortes. D'autre part l'éleveur n'est à peu près jamais le maître de son élevage qui produit trop souvent à sa fantaisie. Enfin, il peut y avoir des petits ennuis avec les voisins si l’élevage n'est pas suffisamment isolé.

     

    Cravate africain

     

     


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    Alouette Wurtemberg

     

    Hirondelle de Wurtemberg

     

     LES QUALITES DE L’ELEVEUR DE PIGEONS

    L’élevage de pigeons demande un ensemble de qualités qui sont bien peu souvent rencontrées chez le même individu. Citons entre autres : propreté, patience, prudence, douceur, méthode, discipline et enfin et surtout observation.

    Propreté

    Elle est d'une importance primordiale, car sans elle, pas de bonnes performances. Un colombier bien tenu doit avoir le sol recou­vert d'une couche de sable de 4 à 5 cm d'épaisseur. Après la baignade, les pigeons aiment s'y étendre. Cette couche de sable, toujours saine et parfaitement sèche, facilite grandement le nettoyage. Un simple coup de râteau suffit pour enlever les fientes et remettre tout à neuf. Pour le reste de l'instal­lation, un grand nettoyage hebdomadaire est indispensable. Il consiste en un grattage sé­rieux des mangeoires, des perchoirs et sur­tout des cases. Lorsque celles‑ci sont com­plètement propres, une légère couche de sciure est répandue sur toute la surface. Les fientes s'y dessécheront rapidement.

    Patience

    Cette vertu est plus qu'aucune autre né­cessaire au colombophile. C'est par la pa­tience qu'on obtiendra des résultats, même des résultats inespérés. Patience, patience sans cesse; ne jamais se lasser. Un jour vien­dra où l'effort sera récompensé par un sujet exceptionnel, puis une collection. C'est la préparation patiente qui aura prévalu. Trai­tez vos pigeons avec patience et douceur. Notre colombier sera toujours plus gai, plus calme, la reproduction plus régulière et vos succès plus grands. Encore une fois patience, toujours patience.

    Prudence

    C'est surtout dans les apports de sang nouveau que cette qualité se fera jour. N'agir d'abord que partiellement dans son élevage, si l'on ne veut pas courir à un désastre, tou­jours possible, et voir ses efforts de tant d'an­nées annihilés. D'abord juger à leur juste va­leur les premiers produits obtenus et ne les employer pour la reproduction que lorsque le type est racé, fort surtout sur jambe et don­nant de la couleur pure, surtout chez certai­nes races.

    Méthode

    Agir avec méthode est d'une importance considérable. Les pigeons contractent des habitudes contre lesquelles il ne faut pas les insurger. Il convient de les traiter toujours de la même façon. Ne pas changer fréquemment de nour­riture. Leur donner à manger chaque jour aux mêmes heures. Ne pas apporter sans arrêt des transformations dans votre volière. Laisser le plus pos­sible l’ensemble dans le même ordre. Contrôler vos nids toujours de la même manière. Prendre en main les pigeons chaque fois de la même façon et encore avec les mêmes gestes. Si l'on est obligé d'apporter un changement quelcon­que, le faire avec méthode et de la façon la plus imperceptible possible.

    Discipline

    Voilà une obligation ; contrôlez vos nerfs. C'est une affaire de volonté et d'énergie. Le pigeon ne doit jamais ressentir vos mouve­ments d'humeur. Il lui faut une vie égale, exempte de tout tracas. Si vous n'obtenez pas tout de suite ce que vous voulez, maîtri­sez‑vous, quel que soit votre état de nervo­sité. Le pigeon ne comprendrait pas un mou­vement brutal inhabituel. Le pigeon n'aura plus confiance en vous. Ce jour‑là, son amour au colombier pourrait être tari ou tout au moins amoindri et vous vous en ressentiriez par la suite.

    Observation

    Nous avons conservé celle‑ci pour la fin, car c'est bien là, la plus grande qualité dont puisse faire preuve un colombophile. Certes les autres qualités ne sont pas négligea­bles, mais elles ne serviraient encore à rien, si l'observation ne venait pas les compléter. C'est que, chez le pigeon, plus que partout ailleurs, l'individualité est très développée. Ici pas de standard, sinon en apparence. Les caractères sont bien différents, l'un mon­trera de la douceur, l'autre de la brutalité. Celui‑ci aura l'amour du nid très développé alors que l'autre sera volage. Pourtant, tous sont capables de faire d'excellents sujets. C'est par l'observation que vous arriverez à pallier ces différents petits défauts ou à en profiter, le cas échéant. Vous pouvez obtenir des résultats inespérés en jouant sur les par­ticularités de vos pigeons. L'attachement pour la femelle, pour les oeufs, vous pouvez les exploiter. Observez vos pigeons et notez vos observations par écrit, car vous en oublierez certainement. Ces dernières vous seront pro­fitables, non seulement pour l'instant présent mais encore et surtout pour l'avenir. Car Ies choses se renouvellent et tout n'est que re­commencement.

     

    AUCUNE NEGLIGENCE N'EST PERMISE

     Enfin, le bon co­lombophile ne se permettra jamais la moin­dre négligence envers ses pigeons. Ceux‑ci le reconnaissent pour leur maître et lui par­donneraient difficilement une faute. Son au­torité en serait grandement compromise et l'élevage s'en ressentirait. Qu'une personne remplaçante fasse une faute, cela ne peut être que d'importance secondaire, mais que le maître en fasse autant ne saurait se con­cevoir. Vos pigeons, soyez‑en sûrs, n'oublie­raient pas.

    Voilà ce que l'on peut deman­der à un colombophile. Certes bien peu d'hommes présentent un tel ensemble de qualités et c'est pourquoi il y a si peu d'élus parmi les éleveurs de pigeons.

    Essayez cependant, car l'amour du pigeon peut faire des miracles et transformer un homme.

     

    Boulant Brunner

     


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  • Pretre de Saxe

     

     

    IMPORTANCE DES MINERAUX ET OLIGO-ELEMENTS

    POUR LE PIGEON

    Comme tous les animaux, le pigeon doit se nourrir pour subvenir à ses besoins en énergie (mouvements, vol, chaleur). Il doit également faire face à la reconstitution des tissus vivants de son organisme chez l'adulte, et à leur formation pendant la croissance. Ces besoins sont représentés par :

    ‑ Les protéines (matières azotées), qui ser­vent à édifier les tissus vivants.

    ‑ Les graisses ou lipides servant de ré­serves et à la production de chaleur.

    ‑ Les sucres ou glucides (sucres et fari­nes) servant surtout à la production d'éner­gie motrice.

    Ces divers substances sont nécessaires en quantités importantes et sont apportées par les graines formant la base de l'alimentation de l'oiseau. Si elles manquent, l'animal meurt de faim ; pourtant, si on les lui apporte à l'état pur en quantités même abondantes, l'oiseau dépérit et finit par mourir. C'est donc que les graines et ses aliments naturels contiennent autre chose en faibles quantités mais cepen­dant indispensable. Cette autre chose, ce sont les Vitamines et les Minéraux; les premières surtout sont nécessaires en très faibles quan­tités.

    En fait le pigeon paraît moins exigeant en minéraux et surtout en Vitamines, que les autres oiseaux et que les volailles en parti­culier, et il en résulte que l'on voit parfois des pigeonniers entiers se porter assez bien, sans que des suppléments de ces éléments indispensables aient été distribués. On peut en conclure que les besoins minimums des oiseaux ont été couverts sans pour autant que les besoins optimums l'aient été.

    En effet, au dessous des besoins mini­mums, des accidents surviennent, mais si des doses supérieures au minimum sont distri­buées aux oiseaux, on observe une amélioration du rendement, de la vitalité, de la re­production, de la résistance aux maladies. Le colombiculteur a donc, de toute évidence, avantage à se tenir aux environs des be­soins optimums plutôt que minimums et cela est vrai aussi bien pour l'éleveur industriel que pour l'éleveur familial ou sportif, encore que ce der­nier ait tout intérêt à dépasser cet optimum, dans un but de sécurité.

     

     LES MINERAUX

    Divers minéraux sont indispensables aux oiseaux en général, certains en quantités re­lativement importantes, d'autres en quanti­tés très faibles ces derniers sont les oligo­éléments.

    On emploie, en général, des blocs de sel, ce qui est déjà mieux que rien mais trop souvent on néglige le calcium et le phos­phore, minéraux indispensables en plus gran­des quantités; les blocs de sels, à base de Chlorure de Sodium, ne contiennent que des traces de phosphore et de calcium.

    Il est évident que lorsque les pigeons sont en liberté totale, comme cela s'est longtemps pratiqué dans certaines régions, une grande partie des besoins en minéraux, se trouve satisfaite dans la nature. En élevage indus­triel et souvent en élevage de race, la claus­tration est complète; pour le pigeon voya­geur elle est souvent prolongée, les sorties étant limitées par des interdictions départementales ou par la conduite de l'élevage. Le problème des minéraux revêt donc une très grande importance, trop souvent négligée ou méconnue.

    Le calcium, associé au phosphore sous forme de phosphate, est un constituant es­sentiel des os et, sous forme de carbonate, de la coquille des oeufs. Cette dernière ne contient pratiquement pas de phosphore. Chez une poule qui pond presque un oeuf par jour, les besoins en calcium augmentent considérablement au moment de la ponte, par rapport à la période de croissance ou d'entretien. Chez le pigeon, la ponte est en­viron quinze fois plus faible et ces besoins en calcium accrus chez la femelle ne se po­sent pas. Il ne faut pas cependant oublier l'«allaitement» des jeunes par les parents; ce lait de pigeon, sécrété par le jabot, est produit par les deux sexes et sa composition est très voisine de celle du lait des mammi­fères; cela suppose des besoins accrus en calcium et phosphore.

    Il doit y avoir un certain rapport entre le calcium et le phosphore ; l'optimum est Ca/P = 1,5. Si ce rapport est respecté, l'ossifica­tion est correcte ; plus l'on s'en écarte, plus il y a de risques de rachitisme, surtout si l'on n'a pas prévu un apport correct de Vitamine D, qui règle l'assimilation de ces éléments.

    Le rachitisme se manifeste, chez le jeune en croissance, par un ralentissement dans le durcissement des os. Ceux‑ci sont formés d'un «moule» gélatineux dans lequel se dé­posent peu à peu les minéraux, qui donnent la solidité. Dans le rachitisme, ce dépôt est retardé, mais les muscles se développent et exercent leur traction sur ces os mous qui se déforment : pattes tordues, bréchet sinueux.

    Nous avons vu que la pigeon semble peu exigeant. Chez le jeune, alimenté par ses parents, cela s'explique, car ceux‑ci pour pro­duire un lait normal, puiseront dans leurs ré­serves quittes à se décalcifier. Quand il y a rachitisme, c'est surtout après 15 jours qu'il apparaît.

    Le calcium intervient également à doses bien plus faibles dans divers équilibres hor­monaux et sa carence grave peut entraîner des troubles nerveux.

    Le phosphore, ainsi que nous venons de le voir, est associé au calcium dans la for­mation des os. Cependant il a une autre ac­tion, en quantités plus faibles, mais c'est une action plus «noble». Il est indispensable à la formation de nombreux composés organiques essentiels à la vie de la cellule vivante et au système nerveux. De ce dernier point de vue, le phosphore agit comme un tonique excep­tionnel et naturel, et non artificiel comme cer­taines drogues qui relèvent plutôt du «do­ping» avec ses aléas et ses dangers. Il faut cependant savoir qu'en cas de carence par­tielle en phosphore, ces besoins de la cellule et du système nerveux sont satisfaits en prio­rité, au détriment de l'ossification. En outre, celle‑ci ne peut être assurée que par le phos­phore des phosphates alors que les besoins cellulaires et nerveux sont assurés par tou­tes les formes de phosphore et peut être même mieux par le phosphore autre que ce­lui contenu dans les phosphates (phospholipides).

    Le chlorure de sodium : c'est le sel ordi­naire. Tous les liquides de l'organisme en contiennent environ 8 grammes par litre et les excré­tions et les sécrétions externes en éliminent. Il est donc indispensable que les animaux en trouvent régulièrement dans leur ration ; l'emploi des blocs de sels est  très courant dans les pigeonniers, mais il est bon d'insister sur ce point, déjà signalé au début de ce chapitre : ils appor­tent le chlorure de sodium et en général des oligo‑éléments (voir ci‑dessous) mais non le calcium ni le phosphore. Si ces deux élé­ments figurent dans leur formule c’est à l'état de traces très faibles alors que les besoins sont au moins 2 à 3 fois supérieurs à ceux en Chlorure de Sodium.

    Le Magnésium : est nécessaire à la forma­tion des os, mais ce métal existe abondam­ment dans les végétaux et ne fait généralement pas dé­faut ; dans la pratique, on ne s'en préoccupe guère.

     

    LES OLIGO-ELEMENTS

    Ce sont des métaux nécessaires à l'état de traces (du Grec oligos: petit). Ils interviennent dans divers processus enzymatiques et sont essentiels au même titre que des vita­mines ; ils sont en général présents dans les suppléments minéraux.

    Les oligo‑éléments actuellement reconnus comme indispensables sont: Le Manganèse (Mn) pour lequel les besoins sont les plus élevés (relativement). L'Iode  (thyroïde). Le Fer (Fe) qui intervient dans la formation de l'hémoglobine du sang. Le Zinc (Zn), le Cuivre (Cu) (sang). Le Cobalt (Co) (Vitamine B12). Récemment on a également attribué un rôle, discuté jusqu'ici, au Nickel (Ni). Le Sélénium (Se) est également un élément qui semble nécessaire mais à doses assez pré­cises, un excès devenant rapidement toxi­que, alors que pour les autres éléments éventuellement toxiques comme le Cuivre, le Zinc, il y a une marge énorme entre les doses utiles et les doses toxiques.

    Enfin, dans ce groupe, on peut également parler de l'Arsenic. Il ne semble pas que ce soit un élément indispensable,tout au moins à des doses décelables mais son emploi à de faibles doses et sous forme de composés organiques, paraît exercer une action toni­que éminemment favorable, par certains points comparable à celle du phosphore.

    Il faut aussi mentionner le Soufre (S), qui rentre dans la composition de divers acides aminés constituants des protéines. Il peut être apporté sous forme minérale de Soufre, de Sulfate et autres composés divers, mais ne peut, sous ces formes subvenir à tous les besoins ; la présence de certains acides ami­nés soufrés, comme la méthionine est indis­pensable dans la ration.

     

    Haut-volant de Vienne-copie-1

     


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    Queue de Paon

     

     

    POUR EVITER LES NIDS AU SOL

     

    Tous les colombiculteurs, quelle que soit l'importance de leur élevage, connaissent cet inconvénient qui se manifeste toujours plus ou moins dans les volières.

    On a cru un moment que la solution du pro­blème suivrait l'utilisation des sols en grillage. En fait, ces derniers n'ont fait que limiter la ponte au sol, sans l'éliminer complètement. Il nous semble donc intéressant de rapporter ici un procédé qui nous a été indiqué par un pro­fessionnel, et qui constitue paraît‑il, une solu­tion radicale. Pour qui connaît les moeurs du pigeon, il s'agit en tout cas d'une méthode tout à fait logique, mais encore fallait‑il y penser.

    Le mâle, c’est bien connu, choisit d'autorité l'emplacement du nid, ne laissant dans ce domaine, strictement aucune initiative à la pi­geonne qui se trouve contrainte de pondre à l'endroit précis que son tyrannique époux con­sidère comme sa propriété, et qu'il défend tou­jours avec une énergie extraordinaire. C'est d'ailleurs lui qui assure entièrement la cons­truction du nid, la femelle ne consentant à l'aménagement de ce dernier qu'après la ponte, et une fois l'incubation commencée.

    Le mâle conquiert généralement de haute lutte la zone qu'il estime lui appartenir, et n'hé­site pas à tenter sa chance ailleurs, dans l'es­poir de s'attribuer le plus de place possible, sans doute en vue de nouvelles couvées. On sait en effet, que le pigeon répugne à nicher deux fois au même endroit.

    Dans son désir de conquête, il peut donc arriver qu'un mâle s'attribue plus de place qu'il ne lui en faut pour reproduire dans de bonnes conditions. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est vivement recommandé de ne jamais laisser ouverts plus de cases ou de casiers doubles qu'il n'y a de couples. Malgré cette précaution, il est très fréquent, sinon systéma­tique, que les derniers couples mis en place soient pris à partie lorsqu'on décide de les intégrer à l'ensemble du lot, par les mâles du voisinage déjà installés.

    Même s'ils ont été tenus enfermés pendant un certain temps dans le nichoir choisi par l'éleveur, les nouveaux arrivants se trouvent désorientés lorsqu'ils peuvent évoluer pour la première fois dans la volière. Cette faiblesse est évidemment exploitée par les "anciens", et le nouveau couple a alors beaucoup de dif­ficultés à rester maître de sa case, ou à plus forte raison de ses casiers qu'il a du mal à repérer d'emblée, tant ils ressemblent aux au­tres.

    Il s'ensuit une pagaille due au fait que les nouveaux se trompent facilement de nichoir, tandis que les anciens voient dans les casiers récemment ouverts, une nouvelle possibilité de conquête territoriale. Tout cela ne manque pas d'entraîner des disputes, avec pour con­séquences la perte de nichées (oeufs cassés, petits écrasés), et aussi le fait que, souvent, les nouveaux couples se trouvent chassés de ce qui aurait dù être leur lieu de reproduction.

    Au fur et à mesure qu'ils prennent de l'assu­rance dans leur nouveau milieu, les mâles vont alors livrer bataille ailleurs pour tenter de s'approprier un nichoir. Ceux qui n'y parvien­nent pas, parce qu'ils sont moins agressifs, finiront par inciter leur femelle à pondre sur le sol, ce qui pour l'espèce , est un acte contre nature.

    Pour éviter d'en arriver là, l'idée consiste à introduire dans un parquet de reproduction, tous les couples en même temps, en veillant bien que tous les sujets, et surtout les mâles, aient atteint la maturité sexuelle. Aucun d'eux n'arrive alors en pays conquis, et chacun au contraire, ne cherchera qu'à préserver sa place, au lieu d'essayer de prendre celle de son voisin. Cette méthode permet en outre d'éviter les troubles que nous avons décrits, et qui sont inhérents à la mise en place des cou­ples en plusieurs fois.

    Bien entendu, ce procédé intéresse surtout les élevages d'une certaine importance, mais c'est là aussi que les oeufs pondus au sol constituent un vrai problème.

     

     

    Cravate allemand

     


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  • Lucernois

     A PROPOS DES PIGEONNEAUX

    Les pigeonneaux des premières couvées de l'année sont généralement les plus forts et les plus vigoureux, cela étant dû au fait que les parents, ayant été séparés pendant l'hi­ver, ou les producteurs n'ayant pas élevé durant cette période, ont eu le temps de réparer leurs forces ; d'un autre côté, les petits nés au commencement de l'année, ont tout l'été pour se développer.

    Généralement, les premiers jeunes obtenus d'un nouveau croisement de parents de souches supé­rieures, héritent de leurs meilleures quali­tés.

    Soins de propreté à donner aux pigeonneaux

    On évite de prendre les pigeonneaux en main, si ce n'est quand il y a lieu de net­toyer l'intérieur du nid. Ce besoin se justifie ordinairement une huitaine de jours après l'éclosion : les petits ne pouvant dépo­ser leurs excréments à l'extérieur du nid, en salissent la partie intérieure. Pour éviter la ver­mine, on remplace ce nid par un autre, dans lequel on dépose de la paille fraîche frois­sée. A partir de ce moment, on ne touche plus aux jeunes.

    Lorsque les fientes s'accumulent en abondance autour du nid et répandent une odeur fétide, ce qui arrive surtout par un temps humide et pluvieux, on doit, après les avoir enlevées, désinfecter la partie humide. L'odeur fétide peut aussi provenir d'un nid dont les pigeonneaux sont at­teints de diarrhée.

    Cris plaintifs des jeunes au nid

    Quand vous entendez partir d'un nid des cris plaintifs et répétés, c'est qu'il y a des pigeonneaux qui ont faim, qui sont mala­des ou abandonnés ; dans ce cas, recher­chez là cause de cette situation et remé­diez‑y sans délai.

    Progéniture à supprirner

    Si dans un nid renfermant deux pigeon­neaux, on en découvre un qui, dès les pre­miers jours de sa naissance, est malingre ou chez lequel la croissance n'est pas ré­gulière, il faut le supprimer. Cette suppres­sion favorisera le développement de l'autre.

    Les pigeonneaux qui, dès leur tendre jeu­nesse, présentent des défauts physiques ou héréditaires doivent être sacrifiés sans délai.

    Il ne faut pas conserver non plus les pro­duits provenant de parents affaiblis par des excès génésiques ou par des pontes suc­cessives et rapprochées.

    Les pigeonneaux sains

    On reconnaît qu'un pigeonneau est sain aux signes suivants : lorsqu'il se développe dans des conditions normales et se tient coi dans son nid, sans laisser échapper aucun cri , s'il a le jabot replet et la diges­tion régulière, si ses fientes sont épaisses et teintées de blanc.

    L'alimentation des pigeonneaux

    Les pigeonneaux âgés de quinze à vingt jours doivent être l'objet d'une surveillance particulière car lorsque le mâle chasse au nid, il oublie parfois de les nourrir ; dans son ardeur, il poursuit la femelle sans trêve et ne lui laisse pas le temps de prendre une nourriture quelconque. Les jeunes pigeons ne pouvant pourvoir à leurs propres besoins souffrent de la faim, quit­tent leur case, poursuivent leurs parents, ou d'autres pigeons, les ailes ouvertes et le bec en l'air, pour réclamer la nourriture qui leur fait défaut. Si l'on ne remédie pas promptement à cet état de faits, les af­famés s'affaiblissent rapidement, devien­nent anémiques et dépérissent. Pour pa­rer à ce mal, il faut mettre des graines dans la case ; en se nourrissant, les parents montrent l'exem­ple aux jeunes qui ramasseront à leur tour quelques grai­nes et reviendront à cet endroit pour man­ger. Si, vers le soir, on remarque que  mal­gré cette précaution, l'alimentation des pi­geonneaux est insuffisante, on leur intro­duira dans le bec quelques graines. On doit veiller à ce qu'ils n'aillent pas dormir le ja­bot complètement vide.

    Pour leur apprendre à boire, on leur plon­gera le bec dans l'eau de l'abreuvoir.

    Il arrive qu'un mâle nourrisse au colombier tous les jeunes pigeons qui lui réclament  la becquée. C'est un nourricier univer­sel qui, dans des conditions sus‑indiquées, peut être d'une grande utilité.

    Sevrage des pigeonneaux

    Les pigeonneaux sains, qui ont été bien nourris et soignés sont, après 25 à 30 jours, bien constitués et bien emplumés ; à cet âge, ils sont à même de se nourrir et d'être séparés des parents. On place les jeunes oiseaux dans un colombier à part pour les sevrer. A défaut d'un colombier spécial, on peut aménager un compartiment de se­vrage. L'émancipation des jeunes pigeons est d'une nécessité absolue pour leur éduca­tion ; c'est en même temps un soulagement pour les parents.

    A quels signes extérieurs peut‑on reconnaître le sexe des pigeons ?

    Les pigeons, comme les oiseaux en gé­néral, présentent des signes extérieurs qui per­mettent de distinguer le sexe auquel ils appartiennent. L’observateur le plus expé­rimenté peut cependant parfois se tromper.

    Généralement, chez les pigeons adultes d'une même race, le mâle a le corps plus développé que la femelle ; la tête aussi est plus grande et le bec plus fort. Par contre, la femelle, plus petite, a les formes plus fines et plus gracieuses ; chez elle, les os du bassin sont généralement un peu écar­tés. Cet écart s'accentue après la première ponte.

    Les pigeons à plumage rouge dominant (meunier) ou crème ayant une ou plusieurs stries ou taches noirâtres sur les rémiges ou sur les rectri­ces, sont habituellement des sujets mâ­les. Cependant, il arrive de rencontrer chez des femelles à robe meunier une plume tachetée ou panachée d'une couleur bis­tre. Ces cas, du reste, sont très rares.

    Chez les pigeons de certaines couleurs, le plumage du cou, chez les mâles adul­tes, a des reflets bronzés et plus chatoyants que chez les femelles.

    Manifestation du sexe

    L’époque vers laquelle les pigeonneaux accusent leur sexe diffère assez notable­ment ; cela tient à la race, à l'ardeur du tempérament et surtout à la nourriture qu'on leur distribue. Lorsque celle‑ci est subs­tantielle, stimulante, abondante et variée, les facultés procréatives se développent très tôt. On voit souvent dès l'âge de deux à trois mois un couple de jeunes pigeons, sans roucouler ou autres manifestation amou­reuses, se becqueter et s’accoupler. Cela se voit aussi par des sujets de même sexe.

    Chez d'autres, les besoins génésiques ne se manifestent qu'à l'âge de cinq à six mois.  On reconnaît alors le mâle à son rou­coulement et la femelle à ses politesses. Si l'amateur n'intervient pas en diminuant la ration de la nourriture, ces jeunes oiseaux reproduiront et par suite s'épuiseront.

    Age de puberté

    L'amateur est souvent encombré par ses pigeons adultes, surtout par les jeunes femelles qui ont atteint l'âge de puberté ; s'il les accouple et les laisse reproduire, il les expose à troubler les fonctions des or­ganes reproducteurs. Leur santé et leur avenir en souffrent car la reproduction arrête leur croissance et leur développement corpo­rel. Finalement, par l'affaiblissement qui en résulte, la mue se déroule mal également.

    Il existe un moyen de se soustraire à ces inconvénients : c'est de séparer les mâles des femelles et de les placer dans les volières spacieuses et bien aérées. Les colombiculteurs qui sont en mesure de mettre ce moyen en pratique, pourront, sans danger pour la santé de leurs pigeons, les tenir  séparés jusqu'à la bonne saison de l'année suivante.

    Inconvénients de l'accouplement précoce de jeunes femelles

    Il arrive parfois qu'une jeune femelle qui doit pondre pour la première fois, ne dé­pose qu'un oeuf ou en pond deux de petit volume et que plus tard elle cesse com­plètement de pondre.

    La véritable cause de cette stérilité mo­mentanée et parfois permanente, provient le plus souvent de l'ignorance ou de l'im­prudence de l'amateur, s’il laisse une jeune femelle, à peine âgée de cinq ou six mois, s'accoupler à un mâle plus âgé et ardent. La jeune femelle est pourchassée et doit pondre avant que sa constitution corporelle soit assez forte et assez développée. De cette façon elle est exposée à des problèmes d’oviducte. Pour remédier à ce cas excessivement grave, voici comment il convient de procéder :

    Il faut désaccoupler la jeune femelle dès qu'on s'aperçoit qu'elle est pourchassée par son mâle et l'isoler jusqu'à ce qu'elle soit âgée au moins de neuf à dix mois, ou bien aussitôt que le mâle la chasse à nid lui donner des oeufs à couver.

    Un autre moyen consiste, comme nous l'avons dit plus haut, de l'enfermer et de l'isoler dans une volière. De cette façon, elle ne s'abîmera pas à cause d’une ponte forcée, et l'accident qui peut en résulter sera évité.

    La réussite dans l'élevage

    Les succès d'un colombiculteur dépendent in­dubitablement de la bonne réussite dans l'élevage. C'est sur ses élèves qu'il fonde tout ses espoirs ; s'il obtient des produits sains, forts et vigoureux et s'il a la chance de pouvoir les garder, il est heureux parce qu'il peut s'attendre à avoir, dans le nombre, quelques sujets d'élite.

    Si l'amateur n’a pas de réussite en éle­vage, cela le rend triste et le décourage pro­fondément. C'est ainsi que souvent, il lui arrive de ne plus disposer de sujets de qualité et par suite, il se trouve privé, pour quelques années, de son plaisir favori.

    Elevage d'arrière‑saison

    Il arrive que des amateurs doivent élever à l'arrière‑saison pour avoir des pigeon­neaux en octobre et en novembre. A ce su­jet, une question s'impose : avec quels pi­geons faut‑il élever ?

    Ce n'est assurément pas de ceux qui ont déjà nourri durant toute la bonne saison, ni avec ceux qui ont concouru. Les uns et les autres ont besoin de se reposer et de faire une bonne mue. Voici comment on doit s'y prendre pour avoir quelques chances de réussite : on élève à l'arrière‑saison avec des pigeons nés en automne de l'année précédente.

    Ces pigeons âgés alors d'environ un an, sont aptes à la reproduction. On leur pro­cure un conjoint plus âgé. Les produits obtenus de pareilles unions , s'ils sont de bonne venue, peuvent se dé­velopper sans subir toutes les phases de la mue dans la même année, passer l'hi­ver et une partie de l'année suivante sans élever. On peut trouver parfois dans cette catégorie de fort bons sujets.


    Cigogne

     

     


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