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Par Hugues-47 le 22 Décembre 2009 à 17:29
QU’EST-CE QU’UNE SOUCHE ?
Pour beaucoup trop d'éleveurs, le simple fait de mettre en reproduction chez eux, des sujets de provenances diverses, les autorisent à considérer qu'ils ont créé une souche. En d'autres termes, et pour suivre ce raisonnement un peu simpliste, il suffirait si votre nom est X, que vous fassiez reproduire des mâles provenant de chez Y et des femelles de chez Z, pour considérer que les produits sont de la souche X.
Cela n'est évidemment pas le cas, pas plus que sous prétexte par exemple qu'elle jouit d'une certaine renommée, on ne doit se permettre de proposer des animaux de la souche Z si cette dernière a été utilisée avec des sujets de la souche Y. On peut même aller plus loin et estimer que, les éleveurs ayant des capacités et des méthodes différentes, il ne doit pas être possible de proposer une souche renommée après l'avoir utilisée en reproduction chez soi. On sait en effet, combien une souche mal conduite peut péricliter en l'espace d'une seule génération.
Pour le dictionnaire, la souche est une famille issue d'un très petit nombre de sujets, isolée au sein de la race, et qui se reproduit avec des caractères particuliers bien fixés mais pas suffisamment distinctifs pour constituer une race à part.
En aviculture, colombiculture ou cuniculture, on peut considérer qu'il ne faut pas moins de six à huit générations pour constituer une authentique souche, à condition d'élever en consanguinité étroite et de pratiquer une sélection rigoureuse.
On sait qu'à l'intérieur d'une race il peut y avoir plusieurs voire même de nombreuses variétés qui elles‑mêmes sont susceptibles de comprendre un certain nombre de souches développées par des éleveurs différents.
Une souche véritable correspond en quelque sorte à un "modèle déposé" avec ses points forts mais aussi ses faiblesses, le tout pouvant se transmettre régulièrement de génération en génération, aussi longtemps que l'on ne sort pas de la lignée. Et quand bien même cela se produirait, une souche solidement fixée ne devrait guère en souffrir, pour peu que l'on procède intelligemment bien entendu. C'est d'ailleurs pour cette raison que les souches de grande valeur fournissent des sujets réellement améliorateurs.
LA VIGUEUR EST PRIMORDIALE
La loi fondamentale régissant tous les processus de reproduction est la loi de l'hérédité qui signifie la tendance qu'ont les enfants à ressembler aux parents dans leurs traits caractéristiques essentiels. Ainsi les jeunes d'une certaine race ou variété ressembleront à leurs parents en ce sens qu'ils présenteront, à ne pouvoir s'y tromper, les qualités de la race, mais en même temps ils différeront de leurs parents sur de nombreux points de détail.
Le pouvoir des parents d'engendrer des enfants légèrement différents d'eux‑mêmes ouvre les immenses possibilités de l'élevage et de la reproduction. Il en résulte que les caractéristiques d’un animal quelconque subissent l’influence non seulement de ses parents, mais de plusieurs générations antérieures, c'est pourquoi le degré de sélection des ascendants est important. L'oiseau participe non seulement des qualités de ses ancêtres, mais encore de leurs défauts.
Parmi les oiseaux et les animaux vivant en liberté, la reproduction est sous l’influence de la sélection naturelle. Les sujets les plus parfaits sont habituellement les plus vigoureux, et c'est aussi par ceux‑ci que l’espèce se perpétue. L'ensemble n'étant guère affecté par les sujets chétifs ou difformes, ceux‑ci étant éliminés ou relégués au second plan.
De cela, il convient de tirer un enseignement : la première condition qui s'impose, disons la plus importante, en matière de reproduction, c'est la vigueur.
L'éleveur, en sélectionnant et en accouplant certains spécimens prend la place de la nature, ce qui lui permet de travailler en harmonie avec elle. L'amateur ne doit jamais perdre de vue que toute lignée est soumise à cette loi naturelle ; ceci devrait le mettre en garde, lorsqu'il est tenté de faire usage d'un sujet chétif, délicat, uniquement parce qu'il excelle par la forme et la couleur ou sur un autre point de perfection.
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Par Hugues-47 le 7 Décembre 2009 à 11:39
EVITER LES DEVIATIONS DU BRECHET
Voilà un sujet dont il a été souvent question, mais qui reste d'actualité car des problèmes demeurent chez bon nombre de colombiculteurs où il n'est pas rare de trouver la moitié des jeunes atteints de déformation osseuse.
Rappelons avant tout que c'est presque toujours l'alimentation qui est en cause, et que ni les graines ni le bloc‑sel ne sont capables d'apporter les éléments nutritifs nécessaires à une ossification convenable, notamment chez les sujets lourds et à plus forte raison très lourds, surtout s'ils ont une poitrine très développée.
Pour ces raisons, il est vivement recommandé de donner pendant toute la saison de reproduction, à titre préventif, et quel que soit la régime alimentaire utilisé, un complément phosphocalcique ainsi qu'un composé vitaminé apportant notamment la vitamine D. La distribution dans l'eau de boisson est la plus rationnelle car elle est d'une grande souplesse, et oblige tous les oiseaux à absorber quotidiennement les éléments qui leur sont nécessaires.
Les déviations du bréchet peuvent avoir d'autres causes que le manque de certains éléments nutritifs, mais elles sont beaucoup plus rares. Il faut néanmoins citer l'état sanitaire s'il est très déficient, une prédisposition héréditaire marquée, et aussi les effets d'ordre mécanique. Nous entendons par là le fait que les pigeonneaux dont le bréchet est encore souple, doivent impérativement reposer dans un nid de forme convenable et garni d'une litière douce ; il semble d'ailleurs que la forme prime sur la nature de la garniture. A partir du moment où les pigeonneaux se tiennent convenablement sur leurs pattes, et qu'ils se couchent normalement sans vraiment s'affaler, les risques d'ordre mécanique sont nettement moins grands.
Si des précautions sont prises en matière de correctifs alimentaires, ainsi que dans la conception et la garniture des nids, les cas de déformation du bréchet doivent rester rares, voire même exceptionnels, à condition que le sevrage se soit passé dans des conditions convenables.
Cette période est en effet délicate pour les pigeons comme pour les autres animaux, et on nous a signalé à diverses reprises, des cas de déviation du bréchet intervenant après que les jeunes pigeons soient devenus autonomes. C'est une constatation que nous n'avons pour notre part, jamais faite. Il faut certainement en rechercher les causes dans un état sanitaire précaire (attention notamment au parasitisme), ainsi que dans les conditions d'élevage qui ne permettraient pas aux pigeonnaux de s'épanouir normalement (vérifier en particulier qu'ils peuvent accéder sans difficulté aux mangeoires et abreuvoirs).
EXAMINEZ VOS PIGEONS
Vos pigeons sont‑ils bien portants ? De nombreux signes extérieurs vous le prouveront. Ouvrez le bec, regardez la langue : celle ci‑doit être d'un beau rose vermeil. Examinez la gorge : celle‑ci sera d'un beau rose également. Toute manifestation d'inflammation sera vite décelée, et dans ce cas votre pigeon n'est pas sain et ne pourra se classer. Appuyez sur les narines : si un suintement se produisait, ce serait alors un signe de coryza. Les caroncules du nez doivent être bien blanches, couvertes d'une fine pellicule, également blanche.
Voulez‑vous savoir si vos pigeons respirent sans bruit, sans difficulté ? Le soir, rendez‑vous au colombier et, dans le calme, vous entendrez les sujets dont la respiration s'accompagne de râle.
Examinez les plumes. Celles‑ci sont normalement recouvertes d'une légère couche onctueuse et bien blanche. Le plumage doit être brillant. Lorsque les fientes ont un aspect anormal et ont tendance à adhérer aux plumes du cloaque, c’est que l'appareil digestif ne fonctionne pas bien. Les yeux, qui sont le miroir de la santé, doivent être secs et brillants.
Vous pouvez prévenir et remédier à cette situation en distribuant des vitamines et en donnant à vos pigeons, dans l'eau de boisson, les produits appropriés.
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Par Hugues-47 le 23 Novembre 2009 à 11:26
CONDUITE DE L’ELEVAGE AU PIGEONNIER
L'INCUBATION
Vos couples étant appareillés, vous devez surveiller la ponte. Pour constater si la femelle a pondu, vous opérez le soir, lorsque c'est la femelle qui est sur le nid. Vous approchez lentement, très lentement, sans mouvement, votre main vers le nid, comme si vous vouliez prendre les oeufs. Ce que voyant, la pigeonne se dresse sur ses pattes pour vous défendre d'y toucher. Dès qu'elle est dressée vous voyez s'il y a quelque chose sous elle. S'il y a un oeuf, vous en prenez note. Vous recommencerez le lendemain, au cas où l'oeuf serait de la veille. S'il est bien du jour, le deuxième doit être pondu le surlendemain vers trois heures de l'après‑midi.
PRENEZ LA DATE DE PONTE DU 2ème OEUF
Vous prenez date alors pour la ponte du deuxième oeuf et vous n'intervenez plus. L'incubation dure 18 jours à compter de la ponte du deuxième oeuf. Il peut y avoir une très légère avance pendant les fortes chaleurs et jusqu'à un jour de retard durant les périodes froides.
CONTRÔLEZ LE 18ème JOUR
Au 18ème jour, vous allez vous rendre compte du résultat. Toujours sans effaroucher la mère, vous avancez lentement votre main jusqu'à ce qu'elle se dresse, et vous voyez alors ce qu'elle a entre les pattes. Si ce sont toujours deux oeufs, patientez 24 heures pour un nouveau constat. S'il y a un petit, retirez votre main lentement et attendez le lendemain. S'il y en a deux, remarquez si la mère a sorti les coquilles vides du nid, ce qui est le cas le plus fréquent. Si elle les a laissées, il est bon que vous les enleviez afin que les petits, très fragiles les premiers jours, ne soient pas blessés.
Alors avancez toujours la main lentement. Vous recevrez certainement un ou deux coups d'aile, peut‑être un coup de bec sur le dos de la main. Il faut vous y attendre pour n'avoir pas de réflexe brusque. Il ne faut pas le redouter, ça ne fait pas mal. Vous enlevez délicatement la coquille sans déranger la mère, vous retirez lentement la main et tout rentre dans l'ordre.
On remarque que pendant la durée de l'incubation, l'éleveur de pigeons ne se fatigue pas.
L'ÉLEVAGE DES JEUNES
Pendant les dix à douze premiers jours, rien à faire. Il suffit de bien nourrir les parents, et nous nous rangeons à l'avis des éleveurs qui mettent une petite mangeoire de grains dans la case même, à côté du nid de plâtre, afin que la mère, qui reste 18 heures d'affilée sur la progéniture, puisse s'alimenter sans bouger et en conséquence alimenter mieux ses petits.
Vers le dix ou douzième jour des jeunes, deux opérations : nettoyage de la case avec la raclette et changement de nid. Puis "baguage" des jeunes.
NETTOYAGE
Il est bon d'avoir des nids en surnombre. Ainsi vous n'avez qu'à placer un peu de foin très fin, légèrement torsadé, dans un plat propre où vous installez les jeunes et vous retirez le plat sale que vous nettoyez ensuite quand bon vous semble. Pour cela, mettez les plats sales à tremper une heure dans un baquet, il suffit ensuite d'un coup de brosse de chiendent, un filet d'eau propre par‑dessus et une demi‑journée au plein soleil pour qu'ils soient remis à neuf.
BAGUEZ VOS PIGEONS
Le baguage des jeunes n'est pas nécessaire pour ceux que vous destinez à la consommation ; mais il est indispensable pour ceux que vous devez conserver ou vendre comme reproducteurs. La bague les authentifie et vous permet d'autre part de connaître toujours leur âge et leur filiation. Vous savez par exemple, que le n° 382 a deux ans et qu'il est le fils des n° 124 et 136, comme vous l'indique votre carnet (ou vos fiches) d'élevage où vous consignez les naissances avec le numéro des bagues.
Donc, pour baguer, il faut des bagues fermées (les seules qui comptent car les bagues ouvertes étant interchangeables, ne signifient rien et sont sans valeur) et qu'il est préférable d'avoir des bagues "officielles". Tous les ans, en novembre, vous commandez le nombre de bagues qui vous seront nécessaires (prévoyez large) en indiquant la race (car il y a plusieurs tailles de bagues, suivant la grosseur de la race). Vous recevrez des bagues fermées en matière synthétique, portant notamment le millésime de l'année et un numéro différent pour chacune.
Entre le dixième et le douzième jour, il faut baguer. Plus tôt, le jeune peut perdre sa bague, plus tard vous aurez de grosses diff icultés pour la placer.
Vous placez le pigeonneau sur le dos. Vous enfilez les trois doigts dans la bague, ce qui va tout seul, et vous arrivez à la paume de la patte. Vous appliquez alors le pouce du jeune oiseau vers le haut tout contre la patte et vous continuez à faire avancer la bague vers le coude. Lorsqu'elle a dépassé le pouce (décrochez l'ongle du pouce s'il accroche au bord de la bague), vous n'avez qu'à laisser revenir le pouce, et la bague redescend le long de la patte, mais ne peut plus en sortir, les quatre doigts s'y opposant. Ainsi, vous avez un pigeon numéroté pour le restant de ses jours, et facile à identifier.
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Par Hugues-47 le 4 Novembre 2009 à 18:36
LA TROISIEME GENERATION
S'il est un " fait " qui doit attirer tout spécialement l'attention de nous tous, c'est bien celui de " la troisième génération.
Cette "troisième génération" qui est celle des "sous‑produits " constitue une réalité, un fait donc, qui, de par lui‑même, provoque de profonds changements au sein de toute famille.
Il y a alors en celle‑ci des bouleversements naturels qui vont s'inscrire, se matérialiser, dans son comportement général pour un proche et un lointain avenir, et ce, parfois en bien ou en mal. En fait, deux pôles opposés régissent le tout.
Quand un système bénéfique a été déjà réalisé et semble se trouver bien établi dans le comportement et la réussite d'une famille, l'apparition de cette "mystérieuse, (?) troisième génération" peut provoquer, bien souvent, des changements considérables et parfois catastrophiques dans son mode de vie et même sa survie.
Il est de notoriété publique que bien souvent ainsi dans le genre humain des entreprises florissantes établies par le ou les ancêtres (grands-parents) et consolidées par les fils en deuxième génération, se trouvent être en profondes difficultés, en décadence irrémédiable le plus souvent, lors de la venue dans le cercle vital de cette " troisième génération ".
C'est que, généralement, les circonstances de vie ont profondément changé au cours des ans et qu'aussi la mentalité des " héritiers" n'est plus la même que chez l'ancêtre initial.
Peut‑être aussi pour des raisons similaires ou autres, le même " phénomène" peut apparaître dans les élevages, donc chez nos pigeons.
Mais cette "troisième génération", celle des "sous‑produits" n'amène pas toujours que des éléments maléfiques, bien au contraire.
Il s'est avéré que celle‑ci constitue généralement un excellent départ sur la voie bénéfique d'une famille nouvelle qui vient de se « créér ».
En colombophilie il est bien admis qu'il faut le plus souvent (sinon toujours) attendre la dite " troisième génération " pour voir apparaître l'amélioration désirée et des "caractères " recherchés.
Généralement à cause de « l’acclimation » (qui est un autre fait réel et que nous examinerons d'ailleurs également), les " sous‑produits ", d'une nouvelle famille établie, soit naturellement de par les pigeons eux‑mêmes ou artificiellement par nos soins, apportent enfin les bons résultats souhaités.
Ce sont ces "sous‑produits" qui vont déterminer le départ d'une ère nouvelle et bénéfique pour toute colonie.
Il ne faut jamais détruire une lignée constituée dont les produits directs ne donnent aucune satisfaction sans attendre les résultats obtenus par la troisième génération, par les sous-produits. C'est seulement à partir d'eux que cette lignée s’exprimera le mieux, pour notre satisfaction.
Cependant, et encore selon les lois naturelles établies, nous serons très prudents là et dans les familles dont nous connaissions de bons rendements auparavant. En ces derniers cas, il faut surtout veiller et voir si cette "troisième génération" ne va pas apporter la décadence par la dégénérescence.
En résumé, il faut être attentif pour éviter la décrépitude quand une "famille" douée atteint la "troisième génération", mais il faut reprendre confiance quand une autre souche ordinaire celle-là, arrive à ce nouveau stade généalogique.
Pour la première ceci peut être maléfique, alors que pour la seconde cela peut devenir bénéfique.
La "troisième génération" c'est le grand mystère des familles, des lignées, des souches.
Faisons grand cas des "sous‑produits".
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Par Hugues-47 le 23 Octobre 2009 à 18:56
POUR EVITER SALMONELLOSE ET COLIBACILLOSE,
PEUT-ON « BLANCHIR » LES PIGEONS ?
La salmonellose est généralement considérée comme une des maladies les plus redoutables pour le pigeon. Elle est en effet difficile à guérir, mais aussi à prévenir. Il existe largement plus d'une centaine de souches différentes de salmonelles qui peuvent provoquer cette maladie, avec d'une part des symptômes qui ne sont pas toujours identiques, et d'autre part des réponses variables aux médicaments utilisés. Même la vaccination est souvent inopérante, du fait de cette grande diversité des souches de salmonelles. Quant à l'autovaccin, sa préparation reste délicate, et il n'est possible de l'employer que lorsque la maladie est déclarée puisqu'il ne peut être élaboré au mieux en quelques jours, qu'à partir d'un sujet atteint. Cette perte de temps n'est évidemment pas négligeable, compte tenu de la gravité de l'affection.
LE MÉCANISME DE LA TRANSMISSION
On sait que la salmonellose ou paratyphose est due à un microbe présent dans l'intestin des pigeons où il ne cause aucun trouble. Contaminant les oeufs ou les jeunes dès le début du nourrissage, il cause des mortalités au nid, entre 10 et 15 jours, Passant occasionnellement dans l'organisme des adultes, il se localise à une articulation de l'aile ou de la patte, et cause de l'arthrite qui rend l'oiseau inapte au vol ou à la marche, et bien entendu aux concours et aux expositions.
On pourrait penser que les pigeons porteurs de cette salmonelle dans l'intestin sont immunisés contre elle, et que les jeunes sont protégés par les anticorps maternels transmis par l'oeuf. Or, ces anticorps n'existent pas, car la présence d'un microbe localisé à l'intestin, ne met pas en route les divers mécanismes de défense aboutissant à la production de ces substances de protection qui sont les anticorps. Dans ces conditions, aussi bien le jeune pigeonneau que l'adulte lui‑même, sont sans défense devant la passage de la salmonelle pathogène dans leur organisme.
On estime à environ 80% la proportion de pigeons qui sont porteurs de germes capables de causer la salmonellose, sans toutefois présenter de symptômes caractéristiques. Les sujets atteints en priorité par la maladie sont ceux que l'on a nouvellement introduits à l'élevage, ou encore les jeunes dont l'organisme n'a pas encore pu développer une résistance suffisante contre cette affection.
Mais c'est surtout au niveau de la reproduction que la salmonellose pose des problèmes souvent sérieux, avec la production d'oeufs inféconds, de la mortalité en coquilles ou peu après l'éclosion. Une forte proportion des pigeonneaux perdus au nid est due de toute manière à cette maladie, même si celle‑ci ne se manifeste pas de façon évidente chez les adultes.
LA VACCINATION
La vaccination, ou mieux l'autovaccination, permettent de provoquer la formation d'anticorps chez les reproducteurs. Ces anticorps les protègent et sont transmis aux jeunes par la femelle et par ses oeufs. Pourtant, ils n'empêchent pas ces reproducteurs de rester porteurs de salmonelles dans l'intestin, et donc de rester contagieux pour des pigeons indemnes qui, à leur contact, deviendront eux aussi porteurs de ces salmonelles dans l'intestin, avec tous les inconvénients qui en découlent. C'est la raison de l'opposition des milieux vétérinaires français à cette méthode de prévention. En effet, de tels oiseaux peuvent contaminer, non seulement leurs semblables, ce qui pourrait n'avoir que des conséquences limitées, mais aussi d'autres espèces poules, dindons, canards et à terme, arriver à poser un problème pour la santé humaine.
L'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES
Utiliser des antibiotiques à titre curatif contre la salmonellose, n'est pas nouveau. On a le plus souvent recours à des traitements brefs, et avec des antibiotiques pénétrant dans tout l'organisme : cette pénétration limitant la durée du traitement pour des raisons de toxicité. Or, si le traitement est court, des recontaminations sont possibles sinon probables, car les salmonelles survivent de 3 à 8 semaines (parfois plus) dans l'environnement : litière, matériel etc .
Il faut donc pouvoir faire un traitement prolongé, et par conséquent, inoffensif. Il existe des antibiotiques qui, donnés par voie digestive (dans l'aliment ou dans l'eau) ne sortent pas de l'intestin ; ils se concentrent dans le tube digestif, mais ne passent pas dans l'organisme ; de ce fait, utilisés ainsi, ils étaient censés ne pas être toxiques. Or, et pour diverses raisons, cette méthode reste délicate d'emploi, et de toute manière, les résultats se sont avérés très variables et souvent décevants à bien des points de vue.
LE RECOURS AUX FERMENTS LACTIQUES
Des essais de prévention ont été effectués, notamment au Canada, qui ont permis de doubler, et même davantage, la nombre de jeunes sevrés dans l'année. Cette méthode originale porte sur une large utilisation de ferments lactiques dont on attend en particulier qu'ils se substituent au moins partiellement aux salmonelles ainsi qu'aux colibacilles dans le tube digestif, ou en tout cas qu'ils freinent leur prolifération. Il s'agit là d'une théorie bien connue, mais en réalité, l'action de ces agents microbiens utiles est beaucoup plus complexe.
De nombreux facteurs sont susceptibles d'influencer les interactions qui existent d'une part entre les divers microorganismes de l'intestin, et d'autre part entre ces derniers et l'animal qui les héberge. Ce sont les effets cumulés de ces interactions qui déterminent la composition et par conséquent l'activité de la flore microbienne. A un équilibre optimal de celle‑ci correspond un état sanitaire satisfaisant. Il semble évident que, sous certaines conditions, des microorganismes et notamment les ferments lactiques, puissent contribuer à obtenir cet équilibre, et jouer ainsi un rôle prophylactique intéressant, de même qu'ils constituent une source d'enzymes indispensables au métabolisme de certains éléments nutritifs.
Dans le tube digestif, il existe deux sortes de flore microbienne, l'une qui peut être considérée comme inoffensive, l'autre qui est potentiellement pathogène. Le rôle principal de ces microorganismes est de participer à la digestion des aliments, qui ne peut se faire dans les meilleures conditions que si l'équilibre de la flore microbienne est maintenue en permanence. Or, il s'agit là d'une difficulté sérieuse, car les animaux sont constamment sujets à des agressions les plus diverses comme la surpopulation, le changement de nourriture, les modifications climatiques, les traitements, etc...
Il a été démontré que le bacille lactique qui est présent à l'état naturel dans l'intestin, est particulièrement sensible aux stress que peut subir son hôte. Il en résulte des diminutions importantes de la population de lactobacilles dans l'intestin, et par suite, un déséquilibre de la flore microbienne. Dans ces conditions, les bactéries pathogènes peuvent prendre le dessus, et créer des troubles plus ou moins sévères, qui vont de la mauvaise utilisation de la ration alimentaire, aux affections intestinales graves en passant par des diarrhées banales susceptibles d'ouvrir la voie à des maladies redoutables.
Un apport régulier de ferments lactiques destiné à augmenter dans le tube digestif: la population de microorganismes utiles, permet de maintenir ou éventuellement de rétablir l'équilibre au sein de la microflore.
L'UTILISATION DES ACIDES ORGANIQUES
Certains d'entre eux sont connus depuis longtemps pour contribuer à créer, à l'intérieur du tube digestif, un milieu inhospitalier pour certaines bactéries et même pour des parasites, susceptibles de provoquer des problèmes sanitaires graves.
Rejetés dans l'oubli par l'avènement des sulfamides et surtout des antibiotiques qui ont fini par être utilisés de façon abusive, ces acides organiques suscitent un regain d'intérêt certain, dicté à la fois par la raison mais aussi par la nécessité. D'une innocuité totale, ils peuvent être soit intégrés à la nourriture, soit administrés dans l'eau de boisson. Leur utilisation régulière, de préférence en alternance avec ferments et levures adéquats que l'on désigne de plus en plus souvent par le terme de probiotiques, permet de "blanchir" très correctement des oiseaux porteurs de germes pathogènes. Ceux‑ci sont en effet susceptibles de provoquer des affections graves comme la colibacillose et surtout comme la salmonellose, particulièrement redoutée des éleveurs de pigeons.
Pour être vraiment efficace, cette méthode de "blanchiment" doit cependant être appliquée de façon régulière pendant plusieurs semaines au moins, et de préférence pendant plusieurs mois. Les éleveurs ont tout intérêt à commencer à l'appliquer avant la période de reproduction, et à la poursuivre pendant toute la durée de celle‑ci. Le gros avantage de ce procédé, rappelons‑le, c'est qu'il ne prévoit que l'utilisation de produits naturels ou identiques, qui ne peuvent qu'être salutaires aux animaux, à l'exclusion de susbtances médicamenteuses dont on doit plus que jamais réserver l'usage ponctuel pour des cas bien particuliers, notamment pour le traitement curatif des maladies infectieuses graves.
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