• Préparer la mise bas

     

    Préparer la mise bas

    PREPARER LA MISE BAS

    Durant la première période de la gestation, la femelle ne doit recevoir qu'une ration d'en­tretien d'adulte au repos ou être rationnée. Dans la seconde période, après constatation de l'état de gestation ‑ entre le 10e et le 15e jour après la saillie ‑ l'état de la reproductrice jus­tifie des soins attentifs : ration plus riche et équilibrée ; éventuellement compléments alimentaires et vitamines ; éviter pendant cette phase la vaccination contre la myxomatose qui risque de perturber la fin de la gestation. Il convient aussi, rappelons‑le, de loger la femelle gestante dans un clapier tempéré et calme.

    La boîte à nid dont l'emploi est obligatoire en cages métalliques, peut avantageusement être utilisée en élevage sur litière car elle apporte à la mère, en toute circonstance, un sentiment de sécurité qui facilite la mise bas, et aux jeunes la chaleur et la sécurité. En hiver, la boîte à nid reste relativement chaude, et protège notamment les nouveau‑nés des températures assez basses. En période de froid, on peut aussi faire accoucher les lapines dans des locaux chauffés, en entretenant une ventilation suffisante (sans courant d'air) pour éviter les mauvaises odeurs, et évacuer, notam­ment, le gaz d'ammoniac.

    Il convient d'insister sur le rôle bénéfique, en toute saison, de la boîte à nid qui, en reproduisant d'assez près les caractéristiques du terrier ancestral, procure à la lapine, éternelle inquiète, une douce chaleur ainsi que la sécurité.

    Il est préférable de ne mettre la caisse à nid à la disposition de la lapine que 4 à 5 jours avant la parturition, après avoir désinfecté la cage (à l'aide de la lampe à souder) ou la case par les moyens habituels. En effet, si l'on introduit la caisse à nid dans la loge 10 jours avant la date prévue pour la mise bas, comme le préconisent certains traités cunicoles, on constate que la paille (ou le foin) est rapidement rongé, et le nid souillé. Dans ce cas, l'éleveur est contraint de remplacer la boîte avant la mise bas. Or, nos reproductrices sont généralement des bêtes dociles qui ne se refusent pas à « coo­pérer », acceptent bien la caisse à nid, et l'uti­lisent sans réticence, même lorsqu'elle leur est présentée, parfois peu avant l'accouchement.

    Avec la paille ou le foin placé dans la boîte (ou dans la loge) la mère en puissance fabrique un nid confortable qu'elle rend douillet et chaud en le garnissant de poils qu'elle s'arrache au cou et au ventre, dégarnissant ainsi ses mamelles pour permettre aux jeunes de s'en saisir plus facilement. Il est judicieux de garnir l'emplacement du futur nid d'une bonne épaisseur de paille (ou de foin) car la parturiante, surtout s'il fait froid, enfonce son nid au plus profond de la couche, risquant ainsi de déposer ses jeunes directement sur le fond de la caisse ou de la loge, sans protection au‑dessous. Cette remarque fait également ressortir la nécessité de curer les loges, avant la mise bas, car lorsque ce travail n'est pas effectué, très souvent, la femelle enfonce son nid dans l'épaisseur du fumier, et si le fond est humide d'urine, le nid est mouillé et les lape­reaux sont souillés. Il est alors difficile de les sauver, même en intervenant sans trop tarder pour confectionner un autre nid. De tels inci­dents ne doivent pas se produire dans un élevage bien conduit !

    Il est très important aussi, de mettre de l'eau propre à la disposition de la parturiante.

    La mise‑bas a généralement lieu la nuit, par expulsion du foetus arrivé à terme. Les lapereaux naissent l'un après l'autre. Une bonne mère les dépose un à un dans le nid qu'elle a préparé, après les avoir nettoyés en les léchant, puis absorbe le placenta et fait enfin sa toilette.

    Lorsqu'une lapine dépose ses jeunes au hasard dans sa loge, et semble les abandonner, c'est souvent parce que l'instinct maternel ne s'est pas encore éveillé, sous la poussée du lait. Il ne faut guère espérer que la lapine répare son erreur, et les nouveau‑nés exposés à l'air ne tardent pas à mourir de congestion. Aussi, lorsque la mise bas a lieu dans ces conditions, au milieu de la nuit ‑ à moins que l'éleveur ne veille auprès de la parturiante ‑ la portée est perdue. C'est pourquoi tant d'éleveurs avisés, sans s'imposer des veilles qui, dans un élevage quelque peu important, seraient continuelles, visitent les femelles en instance de mise bas aussi tard que possible, et tôt le matin, afin d'intervenir au besoin. Dans le cas en cause, on peut avec quelque chance de succès procéder de la façon suivante : éloigner la lapine pendant 1 ou 2 heures (les petits n'éprouvent pas encore vraiment le besoin de

    s'alimenter), confectionner, si c'est nécessaire, un nid confortable ; y placer avec soin les jeunes. Lorsque la mère est replacée dans son nid, elle s'intéresse alors généralement à ses petits, l'arrivée du lait s'étant manifestée.

    La mise bas a généralement lieu après une gestation de 32 jours, mais elle peut être avancée ou reculéee, selon la race et le nombre de jeunes attendus. Lorsque la portée est nombreuse (11 lapereaux et parfois plus), la naissance a lieu à 30 ou 31 jours, tandis qu'avec de faibles portées, elle peut se produire à 33 ou même 35 jours.

    Le poids des jeunes à la naissance est d'autant plus faible que leur nombre est plus important, la surface de placenta pour chaque embryon étant plus réduite et, partant, leur ali­mentation moins forte.

    La prolificité est, par ailleurs, d'une façon générale, fonction de la taille de la race. Les petites races ne donnent souvent des portées 5 à 6 jeunes ; les races géantes, comme le géant des Flandres, peuvent donner naissance à 4 ou 5 jeunes.

    A remarquer qu'il n'est pas rare que dans une portée très nombreuse, la mère mange quelques jeunes, ceux en surnombre, laissant un nombre de jeunes correspondant à une portée normale. Il peut arriver également que ce genre de cannibalisme soit dû à une carence en minéraux, calcium et phosphore srtout.

    Il peut aussi se produire qu'une femelle, notamment une jeune, ou encore une femelle soumise à une production intensive, confec­tionne un nid sans le garnir de poils et y dépose cependant ses petits. Il convient alors, après avoir retiré la lapine de sa loge, de lui prélever du poil (l'épilation est aisée lorsque la lapine vient d'accoucher) et d'en feutrer convenablement le nid. On replace ensuite la mère dans sa case en lui offrant une friandise pour la rassurer. Cependant, s'il s'agit d'une bête nerveuse, il est sage de la laisser éloignée de son nid pendant environ une heure, et de ne la rapprocher de ses petits que quand elle est apaisée.

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