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    Poule Brabançonne hollandaise

     

    LA MUE

    Un test de sélection pour les pondeuses

     Le moment de l'année où une poule entre en mue et la durée qu'elle prend pour l'effectuer sont des points impor­tants à considérer dans la sélection. Les poules qui muent tôt sont généralement de mauvai­ses pondeuses. Les hâtives s'octroient une longue période pour effectuer leur mue et sont de ce fait de piètres pondeuses parce que leur temps de production est ré­duit d'autant. Les tardives perdent souvent presque toutes leurs plumes à la fois après le début de la mue, et se refont une autre "vêture" rapidement.

    Il est naturel qu'une poule mue c'est-à-dire renouvelle ses plumes, chaque année. Le processus du changement de plumes requiert des "maté­riaux alimentaires" considérables, et c'est seulement chez les meilleures productrices que l'on trouve des poules continuant à pon­dre après le commencement d'une mue com­plète. Les poules qui muent tôt dans la saison, cessent géné­ralement de pondre quand la mue commence et ne pondent plus tant qu'elle dure. Les oi­seaux qui entrent en mue au début de l'été perdent leurs plumes lentement, lambinent pendant le restant de l'été et l'automne, et se remettent à pondre tôt l'année d'après. De tels sujets sont souvent impro­ductifs pour 4 à 6 mois, et doi­vent être éliminés du troupeau.

    Les poules qui muent tardivement continuent à pro­duire pendant l'été et le début de l'automne, entrent en mue en octobre ou novembre, perdent leurs plumes rapidement, refont de nouvelles plumes très vite et reprennent la production à peu près au même moment que celles qui ont commencé leur mue très tôt.. Ces sujets doivent être conservés car ils ont de la vitalité et la per­sistance de ponte sur une longue période.

    Dans la mue normale, les plumes des dif­férentes parties du corps se détachent dans l'ordre suivant : la tête, le cou, la poitrine, le corps, les ailes et la queue. Chez quelques sujets, quelques plumes de la queue tombent avant celles des ailes.

    Le temps de mue d'une poule peut être déterminé par la mue de l'aile. La première plume primaire à tomber est la plus proche de la petite plume axiale, au milieu de l'aile. Les primaires tombent donc, en ordre, vers l’extérieur de l'aile. Chez les mauvaises pon­deuses, ces plumes tombent généralement une par une, mais chez les poules qui muent tardivement, c'est-à-dire les bonnes pondeuses, deux ou trois pri­maires tombent à la fois.

    Le temps nécessaire à la complète recons­titution des primaires est de 6 semaines. Les plumes tombent toutes les deux semaines en mue normale ; ainsi, la première plume est remplacée 6 semaines après le commen­cement de la mue de l'aile, la seconde plume en 8 semaines après le début de la mue (parce que tombée 2 semaines après) etc ... Donc, pour la première nou­velle primaire, comptez 6 semaines ; pour chaque nouvelle plume entièrement poussée, ajoutez 2 semaines. La mue normale des 10 primaires d'une aile requiert par conséquent 24 semai­nes. Lorsque 2 ou 3 primaires tombent en­semble, on les compte comme une seule, puisque les remplaçantes poussent dans le même temps qu'une seule. En rem­plaçant leurs primaires par groupes de 2 ou plus, les bonnes productrices écourtent le délai nécessaire au renouvellement du plumage de leurs ailes.

     

    Poule Australorp

     

     


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    Coq Kraienkoppe-copie-1

     

     

    DE BELLES PLUMES   :  UN SIGNE DE BONNE SANTE

    Tous les éleveurs savent que la condition du pelage, de la "robe" est une indication précieuse sur l'état de santé d'un animal. Les oiseaux ne font pas exception à la règle. La qualité du plumage reflète la bonne santé ou au contraire traduit les premiers signes de maladie et permet aussi de déceler les vo­lailles qui, sans souffrir d'aucun mal, man­quent indubitablement de vigueur et sont donc dans l'impossibilité de mener à bien leur fonction de reproducteurs.

    Un cheptel en bonne santé et vigoureux, qu'il s'agisse de sujets jeunes ou adultes, possède un plumage caractérisé par son lus­tre, son aspect compact et imposant qui tran­che radicalement d'un plumage sec, cassant, mou ; pour ce qui est des jeunes un plu­mage qui croît lentement est souvent synonyme de maladie ou de manque de vigueur.

    Si nous observons un groupe de poussins, nous aurons de la chance si nous ne décou­vrons pas au bout de quelques semaines un certain nombre de jeunes dont le plumage présente un aspect anormal.

    Certains jeunes s'emplument très lente­ment, conservant leur duvet tandis que la majorité de leurs compagnons ont déjà leur plumage ; d'autres restent à demi‑emplumés pendant des semaines, d'autres encore sont dépourvus de plumes sur les ailes, le des­sus de la tête et le dos ou, à l'inverse, exhi­bent une pousse exceptionnelle des plumes des ailes qui s'étendent le long du corps. Tous ces poussins doivent être considérés comme étant des sujets déficients.

    En dehors des facteurs héréditaires, la qualité de plumage dépend de l'environne­ment et de la nourriture administrée. Quand une couvée entière de poussins paraît anor­male à cet égard, il s'agit également d'une indication selon laquelle il y a manifestement une lacune dans les méthodes d'élevage ou alors c'est le résultat d'un échec quelcon­que. On prendra soin de marquer d'un signe distinctif les animaux concernés afin, qu'une fois rétablis, leur intégration soit dénuée de tout risque.

    Mais l'air frais ne suffit pas à garantir un bon plumage. Les poussins ont besoin de ce que l'on appelle un air "stimulé". On sous­-entend par là qu'il faut les exposer à un air offrant différents degrés de température si on veut obtenir un plumage compact, abon­dant et brillant.

    Lorsque les poussins se trouvent dans des locaux chauds dans lesquels la température varie peu, le plumage devient mou et flottant car la nature assure une protection suffisante seulement en cas de besoin. Si nous effec­tuons une comparaison entre des sujets éle­vés dans des poussinières et dans des cages avec ceux élevés dehors, nous cons­taterons à différents niveaux, l'effet d'une cha­leur constante d'un côté, et d'une tempéra­ture à taux variable de l'autre.

    Du point de vue nutritionnel, une carence des trois facteurs principaux que sont les protéines, les minéraux et les vitamines con­duit inévitablement à l'obtention d'un plumage pauvre. Les deux premiers facteurs sont gé­néralement liés car les protéines concentrées ordinaires constituent aussi de bonnes sour­ces de matières minérales. Quant aux vita­mines, un manque de vitamine D est le plus souvent à l'origine d'une mauvaise croissance de plumage.

    Le rachitisme est typique de ce genre de condition. Néanmoins, la déficience est rare­ment totale. En général, elle n'est que par­tielle d'où diverses formes de rachitisme qui, sans en arriver à un stade tel que les petits ne puissent plus se tenir sur leurs pattes, conduisent à bloquer tout ou partie le pro­cessus d'emplumage. Il est très important de prendre conscience d'une telle possibilité car, sauf apparition de jeunes titubant sur des pattes chancelantes, on a encore tendance à écarter l'idée qu'il peut y avoir une carence en vitamine D.

    Si nous donnons aux volailles des rations équilibrées qui assureront une croissance normale, nous n'aurons pas besoin d'administrer des produits complémentaires pour améliorer leur plumage. Il faudra plutôt sur­veiller attentivement certains autres facteurs environnants comme les insectes nuisibles, les vers, les infections coccidiennes. Les trou­bles digestifs et les maladies de toutes sor­tes sont aussi à prendre en considération.

     

    Oie de Toulouse

     


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    ALIMENT COMPLET OU CEREALES ?

    Beaucoup de petits éleveurs, épris d'écologisme ou de soucis gastronomi­ques veulent élever eux‑mêmes les animaux de basse‑cour, pour avoir des poulets et des oeufs "comme autrefois". Pour cela ils ont l’intention de les nourrir uniquement aux céréa­les, estimant que les aliments complets sont des produits de l'industrie qu'ils ne sont pas loin de considérer comme com­plètement chimiques et artificiels.

    Un tel raisonnement est évidemment faux et si, à l'origine, il est dû à la qualité parfois discutable des produits de l'élevage avi­cole "industriel", c'est une grave erreur de tout faire retomber sur l'aliment qui n'y est en général pour rien.

    Nous allons voir ce qui peut expliquer ces défauts de qualité chez les poulets et des oeufs.

     

    L’AUTOSUGGESTION

    En matière de goût, l'auto suggestion joue un rôle très important et maintes expériences scientifiques le prouvent tout comme les innocentes plaisanteries fai­tes à des dégustateurs amateurs... et par­fois professionnels.

    Deux exemples :

    Un commerçant reçoit des poulets, tous de même provenance. Il affiche les uns à un prix bas, les autres à un prix plus élevé ; ce sont ces derniers qui se vendent le plus et la clientèle les trouve excellents, alors que les moins chers font l'objet de criti­ques.

    Un petit éleveur a trouvé un "truc". Il élève des lots de poulets de façon in­dustrielle, dans des bâtiments.... mais il a une prairie où il en lâche quelques uns. Il s'est fait une clientèle qui vient acheter à l'élevage ces poulets élevés sur prairie et qu'elle trouve bien meilleurs, car elle ne sait pas qu'ils n'ont souvent passé que 24 ou 48 heures sur la prairie.

    Ces deux exemples sont assez anciens et constituent des pratiques commerciales repréhensibles, mais ils illustrent bien la subjectivité de nos jugements en matière de goût.

     

    LE POULET

    Les nécessités de la production inten­sive de poulets a conduit à sélectionner des souches pour la chair à croissance rapide (meilleure utilisation des bâtiments) et pour un meilleur rendement (production du kilo de poulet avec le minimum d'ali­ment, l'idéal poursuivi mais non atteint, étant de produire 1 kg de poulet avec 1 kg d'ali­ment). Si, dans de nombreux cas, on a pu critiquer la qualité de ces poulets, ce n'est pas l'alimentation qui est en cause mais leur âge. Les poulets livrés à la consorn­mation ont au plus 10 semaines et souvent moins ; ce sont des animaux jeunes qu'on ne peut comparer à des poulets de 4 ou 5 mois que l'on consommaient autrefois.

    Certains ont accusé les aliments de don­ner mauvais goût au poulet, goût de pois­son en particulier.

    Si l'on admet que ces critiques ne sont pas dues à l'auto suggestion, il faut con­clure qu'il s'agit de poulets alimentés de façon incorrecte. Fut un temps où l’aliment destiné à assu­rer la croissance pouvait contenir en effet des protéines animales. Cependant, 2 à 3 semaines avant l'abattage cet aliment est remplacé par l'ali­ment "finition" contenant avant tout des céréales et autres produits d’origine végétale.



    L'emploi de l'aliment croissance jusqu'à l'abattage, est une erreur souvent commise par les petits éleveurs, mais évi­tée dans les élevages importants.

     

    LES OEUFS

    Les races de poules actuelles sont sé­lectionnées pour une ponte élevée (250 à300 oeufs par an) mais elles ont des be­soins alimentaires précis qu'il faut respec­ter. Si on ne le fait pas, ces poules pon­dront à peine plus que les anciennes pou­les de ferme (100 à 120 oeufs) mais sup­porteront ces privations bien plus difficile­ment et, plus que ces dernières, seront at­teintes de picage, mangeront leurs oeufs etc..

    Les oeufs prennent facilement des odeurs étrangères, mais surtout par la proximité de produits odorants ; on connaît les oeufs qui ont pris un goût pour avoir été mis dans une caisse ayant contenu des oranges, ou l'omelette aux truffes que l'on obtient en mettant les oeufs avec des truf­fes, dans un récipient clos, 24 heures avant de les casser. Par contre, il n'est pas prouvé que l'alimentation joue un rôle no­table dans le goût de l'oeuf bien que cer­tains l'aient noté après consommation ex­cessive de choux, de navet ou d'oignons, ce qui ne risque justement pas d'arriver en élevage industriel. En revanche, on a mon­tré que la présence dans l'oeuf, de divers microbes pouvaient donner des odeurs ou des goûts anormaux de poisson par les colibacilles, de choux par les pseudomonas. Ces bacilles peuvent pro­venir de coquilles sales et là encore ce ris­que est moindre en élevage industriel, les oeufs livrés à la consommation devant être calibrés et propres. On peut d'ailleurs se demander dans quelle mesure les goûts ou les fumets particuliers que certains trou­vent aux oeufs "fermiers" ne s'expliquent pas de cette façon .... quand ce n'est pas une " idée" !

    Reste enfin l'argument économique. On donne souvent aux poules le grain produit sur l'exploitation et qui paraît ne rien coû­ter. C'est évidemment une simple impres­sion, car on pourrait le vendre... Et pour­quoi vendre ces céréales pour acheter un aliment qui coûte bien plus cher ? Tout sim­plement parce que cette différence est lar­gement compensée en oeufs pondus et en accidents divers évités.

     

                      QU'EST CE QU'UN ALIMENT COMPLET ?

    Il ne faut pas être systématiquement con­tre l'aliment complet, ni le considérer comme un produit chimique industriel. A côté des céréales, qui représentent la plus grande part de la formule, les protéines sont apportées par la luzerne et surtout par des tourteaux. Une faible partie en poids est représentée par les minéraux et les vi­tamines et l'anticoccidien. Il n'y a rien dans tout cela qui ne soit naturel (à part l'anticoc­cidien réservé aux poulets).

    De tels aliments sont en réalité plus éco­nomiques que les céréales si l'on ne re­garde pas leur prix au kilo, mais ce qu'il en a coûté pour obtenir un oeuf ou un kilo de poulet. Quant à la qualité de l'oeuf ou du poulet, nous vous avons dit ce que nous en pensions et nous précisons que nous ne sommes pas fabricants d'aliments com­posés et que cet article n'a pas été payé !

    Nous voyons seulement chaque jour, les cas soumis par de petits éleveurs : ponte très insuffisante, poulets qui pèsent 500 g à 3 mois, faiblesse des pattes, paralysies, parasi­tisme, picage.

    Supposez que le pain constitue votre ali­mentation exclusive pendant 6 mois, ou un an. Pensez vous que votre santé serait très bonne ? C'est pourtant un régime de ce genre qui est souvent imposé aux volailles sous des prétextes trompeurs.

     

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    Coq Brabanter

     

     

    COMMENT LES VOLAILLES TIRENT PROFIT

    DE L’ELEVAGE EN LIBERTE

    Vous savez parfaitement quels bienfaits le soleil prodigue à tout ce qui vit sous son heureuse influence. Il n'est pas nécessaire de faire un cours sur les rayons ultra‑violets pour montrer quelle vitalité ils apportent aux tissus vivants des humains, des animaux comme des plantes. Eh bien, ce soleil qui est à la fois un véritable "aliment" et un désinfectant, la liberté permet à vos volailles d'en tirer le maximurn de profit.

    Les animaux ont un instinct merveilleux qui leur permet d'être plus forts en physique, en chi­mie, en botanique, en biologie, en thérapeu­tique, que vous et moi et même que bon nombre de savants très distingués. Vos pou­les donc, vos canards, oies, pigeons et din­dons même, savent d'instinct, et avec une pertinence qui s'affirme dès leurs premiers jours, quels bénéfices ils peuvent tirer du so­leil. C'est pourquoi vous les voyez fraterniser constamment avec les rayons solaires.

    Le matin, la volaille se débrouille pour pi­corer du côté de l'est, puis elle évolue en fonction du soleil pour finir sur le soir, de l'autre côté de l’élevage. De septembre à juin, tous les volatiles prennent le soleil « de l'angélus de l'aube à l'angélus du soir». Et cela n'est malheureusement pas permis aux poules re­cluses dans une petite cour, et aux autres volailles qui ne jouissent pas de l'entière liberté.

    Durant les deux mois de canicule, lorsque l'astre des jours devient excessif aux heures brûlantes du méridien, les volailles en liberté, après avoir pris une bonne pinte de soleil matinal, se mettent à l'abri de ses rayons cuisants. Vous n'avez pas à vous occuper d'elles pour cela. Elles savent fort bien trou­ver l'ombre tamisée ou l'ombre épaisse, tou­jours la plus propice. Liberté, liberté chérie !

    L'alimentation d'une pondeuse n'est pas, ou plutôt ne doit pas être la même que celle d'un "poulet de grain" ou d'une poule à en­graisser en vue d'une prochaine réforme. L'alimentation de la pondeuse ne se traduit en oeufs que lorsqu'elle est suffisamment "équilibrée" et comprend des protéines et des vitamines qui se trouvent en proportions in­suffisantes dans les grains qu'on leur distri­bue habituellement.

    Mais avec la liberté, si elle est totale, cette carence de l'équilibre alimentaire n'affecte pas la poule durant toute la belle saison car son instinct lui fait connaître ce qui manque à son régime et la liberté lui permet d'y sup­pléer. Les poules libres et les canards aussi savent trouver d'excellentes matières protéiques sous forme de vers, petits escargots, lima­ces, insectes de toutes sortes dont ils se régalent. Les poules libres connaissant d’instinct la question des vitamines, se gar­nissent le jabot de verdures variées qu'elles choisissent à coup sûr. Et lorsqu'un coin com­mence à être pauvre en asticots ou herbe fraîche, ces dames usent de leur liberté pour aller prospecter un terrain neuf ou repeuplé d'animalcules. Et voilà pourquoi vos poules pondent au printemps et durant la belle sai­son. Liberté, liberté chérie !

    On sait que lorsque les poules sont exposées au vent et ne peuvent s'en protéger, la ponte s'en trouve arrêtée si mort ne s'en­suit pas. De même la pluie, subie inconsidé­rément, nuit à la ponte sans parler des affections qu'elle peut susciter, comme le coryza.

    Mais s'il est parfois difficile aux aviculteurs de protéger du vent leurs volailles en parquets, la liberté s'en charge parfaitement. Il y a tou­jours assez de haies très épaisses, de che­mins creux entre talus, de bâtiments ou d'au­tres écrans pour que les volailles puissent  picorer à l'aise et à l'abri du vent de quelque côté qu'il manifeste sa méchante humeur. Et comme les poules ont la possibilité de circuler, elles se trouvent toujours du bon côté. Liber­té, liberté chérie !

    Les avantages qu'offre la liberté dans l'élevage des volailles ne sont pas négligeables ; comment se fait‑il alors que les poules dont la liberté est généralement mesurée, pondent plus, beau­coup plus que les poules jouissant d'une liberté totale ? C'est ce que nous exa­minerons dans un article à paraître.

     

    Cane Orpington

     


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     Coq Croad Langshan

     

    LA VIGUEUR HYBRIDE

    La vigueur hybride peut être définie en ter­mes généraux comme la vigueur supplémen­taire dépassant celle des deux parents dont font fréquemment preuve des hybrides pro­venant de croisements de différentes espè­ces, races, lignées ou lignées intracultivées. Elle peut s'exprimer par une croissance plus rapide, une taille plus grande, une producti­vité accrue, une plus grande vitalité ou d'au­tres façons.

    On a montré que les poussins hybrides provenant de deux races de volailles crois­sent plus rapidement que ne le font les pous­sins pur sang de la race des parents. Le fait que cette particularité a été généralement reconnue a accru la popularité des croise­ments comme volailles à viande et, à l'heure actuelle, les éleveurs de volailles à viande prennent un grand intérêt à vérifier les croi­sements de différentes races et lignées pour dégager celui qui convient le mieux à une croissance rapide.

    Ces tests sont nécessaires parce que tout croisement ne révèle pas une vigueur hy­bride. Parmi onze croisements entre diffé­rentes races soumis à un test, dans trois cas les hybrides pesaient moins à 10 semaines que les rejetons des parents originaux. Par­mi quatre croisements, les hybrides différaient peu des parents, mais, dans quatre cas, ils étaient manifestement plus lourds.

    Les fabricants de nourritures et les nutri­tionnistes qui sont habitués à ne penser qu'à améliorer l'efficacité des régimes qu'ils com­posent en y adjoignant jusqu'à la dernière vi­tamine ou calorie qui peut y aider, devraient réfléchir, à l'occasion, que beaucoup peut être fait aussi en améliorant l'efficacité du «convertisseur » dans lequel on verse éven­tuellement ce régime. Chez 10 des 11 croi­sements élevés dans l'expérience notée ci­dessus, les hybrides exigèrent moins de nourriture par kilo de gain de poids que les vo­lailles à viande, prises comme comparaison, issues de parents pur- sang. Du fait qu'une meilleure assimilation de la nourriture est une manifestation de la vigueur hybride, il ne s'ensuit pas que pour obtenir une meilleure assimilation il nous faut des hybrides. Des expé­riences répétées ont montré qu'il y a des différences génétiques dans l'efficacité de l'assimilation de la nourriture, exactement comme il y en a dans les besoins alimen­taires. Il apparaît que, par une sélection soi­gnée, on pourrait obtenir des lignées qui se­raient d'une valeur inhabituelle, non seule­ment en raison de leur aptitude à assimiler mieux encore la nourriture, mais aussi dans des croisements permettant de produire des hybrides encore supérieurs.

    Dans la plupart des études relatives au croisement des volailles, on s'accorde géné­ralement à reconnaître que la vitalité des hybrides surpasse celle des pur-sang qu'on peut leur comparer au début de leur vie. Qu'il suffise de dire ici que le taux d'éclosion des oeufs d'où sont issus les hybrides est accru de 5 à 20 % dans la plupart des croisements entre hybrides et que la vitalité est égale­ment accrue (bien qu'à un degré beaucoup moindre) jusqu'à l'âge de 3 mois ou plus. On doute encore que la vitalité des volailles adul­tes soit supérieure à un degré quelconque à celle des pur-sang et quelques indications laissent même supposer que les croisements qui font montre d'une vigueur hybride remarqua­ble dans bien des rapports, peuvent être plus sensibles à la maladie de Marek que les pur-sang qu'on peut leur comparer. Des faits évidents nombreux montrent que chez les croisements réussis qui produisent une vi­gueur hybride, la productivité des croisements adultes peut être augmentée d'une façon sub­stantielle au‑delà de celle des parents.

    Il ne faut pas se figurer que l'on trouve la vigueur hybride dans tous les croisements de races, de lignées ou de lignées intraculti­vées. A presque tous les rapports constatant une vigueur hybride exceptionnelle chez des animaux domestiques, on peut opposer des exemples de croisements qui n'en révélaient que peu ou pas du tout. Le problème qui se pose aux généticiens et aux éleveurs est de trou­ver quels genres de races, de lignées ou d'individus sont le plus susceptibles d'acqué­rir un degré profitable de vigueur hybride. Ces études sont compliquées du fait que les généticiens ne sont pas encore d'accord sur la base génétique de la valeur hybride. Une théorie qui a été longtemps en faveur veut que les hybrides entre lignées intracultivées (ou races lignées ou espèces) sont moins enclins que l'un quelconque de leurs parents à être porteurs des gènes récessifs néfastes. Chez les hybrides hétérozygotes, un tel gène ne peut avoir que peu ou pas d'effet fâcheux.

    Une autre théorie (de Shull) veut que l'état hétérozygote conduise mieux à la vigueur que l'homozygote. Cette opinion, qui a été avancée par Shull, fut étiquetée théorie de «l'hétérosis», et ce terme est devenu depuis lors, synonyme de vigueur hy­bride. Bien que ces deux théories ne soient pas d'accord sur les raisons pour lesquelles les hétérozygotes sont plus vigoureuses que les homozygotes, elles se rencontrent sur le fait que la vigueur des hybrides est directe­ment proportionnelle à leur degré d'hétéro­génèse. Le problème des éleveurs d'animaux est de savoir comment obtenir un maximum d'hétérogénèse. Les sélectionneurs de maïs y arrivent en développant des lignées à in­traculture poussée, en les croisant par pai­res, puis en croisant les hybrides de première génération pour produire ce que l'on appelle les hybrides à double croisement. Mais cette méthode se prête moins aux animaux qu'aux plantes. Il faut 20 générations d'accouplements frères­-soeurs avec des animaux, pour atteindre le degré d'intraculture résultant de 10 généra­tions d'autofertilisation du maïs.

     

     

    Poule cou-nu-copie-1

     


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