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                        PLAN DE TRAITEMENTS POUR LES VOLAILLES

    Ce plan consiste à établir un calendrier des traitements à faire de façon sys­tématique et sans attendre que les volailles soient malades. C'est une pratique qui s'est généralisée dans les grands élevages pour les diverses vaccinations, les vermifuges et les an­ticoccidiens.

    Beaucoup de petits ou moyens éleveurs sont souvent à la recherche d’un plan de traitements pour la basse‑cour, ou pour des lots de volailles plus importants. Il est très difficile de leur donner satisfaction de façon honnête et adaptée à leur cas et nous allons voir pourquoi.

    Il y a une différence considérable entre l'éle­vage industriel où les volailles sont en lots du même âge et bien sûr d'une même espèce, élevés dans des locaux qui ont été nettoyés et désinfectés avant leur arrivée, et l'élevage fa­milial ou amateur, dans lequel les volailles sont au sol, avec un parcours extérieur qui peut être très vaste ou au contraire très réduit et dans lequel le sol en terre constitue une réserve in­contrôlable et variable de diverses maladies pa­rasitaires.

    L'alimentation est un autre facteur de diffé­rences importantes: dans un cas, elle est équi­librée et correspond aux besoins de l'âge et de l'espèce, dans l'autre cas, elle est variable, sou­vent arbitraire et presque toujours carencée, ce qui amène une sensibilité plus élevée aux diverses maladies: le manque de vitamines, de protéines, rend les volailles bien plus sensibles aux infestations, notamment par les vers.

                                LE SOL

    Le sol est le réservoir de la plupart des ma­ladies parasitaires courantes: coccidiose et vers. Ces parasites s'y trouvent sous des formes très résistantes: oeufs pour les vers, ookystes pour les coccidies; ces formes survivent environ un an dans le sol et résistent aux divers désinfec­tants.

    L'infestation du sol dépend du nombre de volailles au mètre carré et de l'humidité habi­tuelle du sol; un sol humide la favorise. Le sol est aussi à l'origine de la tuberculose fréquente dans les petits élevages. Le bacille tuberculeux peut y survivre 12 à 14 mois au moins.

    Les conditions sont donc très variables d'un élevage à l'autre et entre le parcours utilisé année sur année pour des bandes de volailles, et celui qu'on emploie pour la première fois, il y a autant de différence qu'entre l'enclos de 5m x 5m utilisé pour 20 poules et la ferme où les poules sont en liberté totale. Il faut cependant noter que cette liberté totale peut aussi être trompeuse, car, à côté des espaces pratique­ment sains, fréquentés par les volailles, il reste les environs immédiats du poulailler, où on les nourrit et où elles séjournent plus longtemps; certaines races de volailles sont en outre peu actives et, même libres, restent toujours aux environs de leur poulailler, augmentant la den­sité effective de volailles par mètre carré, donc les risques de contamination.



                   L'ALIMENTATION

    La tradition veut que l'on nourrisse les poules avec du grain et cela leur a convenu tant que l'on s'est contenté d'une ponte de 90 à 110 oeufs par an et de poulets bons à manger à 5 mois. Cela allait de pair avec des poules dites «de ferme», à croissance lente, à besoins nutritifs réduits et que la nécessité amenait à rechercher sans cesse des suppléments dans la nature: vers, escargots, insectes, quand el­les le pouvaient (poules en liberté). Même pour ces poules peu exigeantes, une telle alimenta­tion était insuffisante si elles étaient enfermées sur un petit espace, insuffisance en partie com­pensée par la distribution de déchets divers et de verdure.

    L'évolution de l'élevage industriel a conduit à la création de souches de volailles répondant à des objectifs précis : ponte élevée (250 à 300 oeufs par an), à une croissance rapide (2 kg en quelques semaines). La rusticité, en dehors des condi­tions d'élevage prévues, l'activité (recherche des aliments dans la nature), la frugalité, sont des qualités que la sélection a laissées de côté, car elles étaient en dehors des buts recherchés. Or, ce sont ces souches que l'on trouve main­tenant partout et qui, peu à peu, se sont intro­duites dans les petites basses‑cours où on veut les élever comme les poules de ferme d'autre­fois.

    Dans de telles conditions, elles font souvent moins bien qu'elles et elles sont dans un état de santé, de résistance aux maladies, déplora­ble.

    Selon que le petit éleveur nourrit ses poules au grain (croyant leur assurer une alimentation parfaite) ou qu'il emploie un aliment complet, les conditions de résistance aux maladies sont totalement différentes.

                      LE PROBLEME

    On voit que si l'on combine ces différentes conditions d'élevage, on obtient un très grand nombre de cas et, même en simplifiant à l'ex­trême, on ne peut pas les classer en moins de 8 à 10 cas, correspondant chacun à un plan de traitement différent.

    Nous avons essayé de répondre cependant à cette demande des petits éleveurs, et nous reproduisons ci‑après, ces plans de traitement contre la coccidiose et les vers

                LA COCCIDIOSE

    C'est une maladie des jeunes sujets et elle est grave surtout chez les poulets entre 4 et 10 semaines (elle est hémorragique le plus sou­vent à cet âge), mais des formes plus lentes peuvent exister chez les poulettes jusqu'à 4 à 5 mois. Il n'y a jamais à traiter les volailles au-delà de cet âge ; les aliments pour poussins contiennent des préventifs en général très effi­caces, mais leur dose est calculée pour agir chez des poulets qui mangent uniquement cet aliment. Si la quantité d'aliment est réduite de plus de 10 à 15 % par des distributions de céréales, la maladie peut se manifester plus ou moins gravement, selon la réduction de la dose et les conditions d'hygiène et d'infestation du sol.

                     LES VERS

    Ces parasites de l'intestin sont très répan­dus, surtout les ascaris, sans parler des hété­rakis encore plus courants, mais peu dange­reux, ou des capillaires très pathogènes.

    Nous voudrions insister ici sur quelques points :

    Les jeunes sujets, jusque vers l'âge de 6 à 7 mois et surtout plus jeunes, sont bien plus sen­sibles aux parasites que les adultes. Pour un même nombre de vers un poulet sera maigre, anémié et pourra même mourir surtout s'il a des capillaires (très fins et invisibles à l'oeil nu en pratique), alors qu'une poule adulte les sup­portera assez bien sans amaigrissement, avec cependant une baisse de ponte. Il y a un phé­nomène de résistance et d'accoutumance. De plus, dans un même milieu donc à contamina­tion égale du sol, la poule adulte est moins parasitée, car chez elle un grand nombre de parasites sont éliminés sans arriver à se fixer (immunité).

    Cette différence de sensibilité entre jeune et adulte, se retrouve, à âge égal, entre un sujet carencé mal nourri et un sujet bien alimenté, de façon équilibrée, qui résiste beaucoup mieux.



                  LES TRAITEMENTS

           

    Si l'on donne aux jeunes volailles, un aliment composé supplémenté, comme nourriture uni­que, les risques de coccidiose sont très limités. Néanmoins, il est toujours prudent d'avoir sous la main un sulfamide anticoccidien à action ra­pide car si la maladie se déclare, il faut intervenir très vite.

    Contre les vers, on  utilise des vermifuges différents suivants que l’on a affaire à des ascaris, des capillaires ou des ténias. Dans le cas où l'on donne régulièrement des compléments alimentaires adaptés, notamment à base d’extraits végétaux, les traitements antiparasitaires peuvent être espacés.

    LES VACCINATIONS

    A côté des parasites, se pose le problème des maladies contagieuses, dues à des micro­bes et à des virus, et il n'est pas rare que de petits éleveurs demandent un «vaccin contre toutes les maladies».

    Il est évident que cela relève de l'ignorance de la diversité de ces maladies et qu'il faut sans doute en rechercher l'explication dans l'an­cienne expression «La maladie des poules» comme s'il n'y en avait qu'une.

    Il est donc impossible de vacciner contre tou­tes les maladies, car contre certaines (tubercu­lose, coryza) on ne peut pas vacciner et pour celles contre lesquelles on peut vacciner (maladie de Marek, peste (Newcastle), bronchite, variole, typhose, choléra) les vaccins ne s'emploient pas de la même façon, ni au même âge; en général la vaccination est faite en plusieurs fois (rappels), certains vaccins sont injectables, d'au­tres se donnent dans l'eau, d'autres en nébuli­sations. Il n'y a donc pas une vaccination simple et unique mettant à l'abri de tous les ris­ques. Et d'abord quels sont ces risques ?

         L'IMPORTANCE DES MALADIES INFECTIEUSES

    Dans les petits élevages cette place est très faible et si l'on met à part le coryza‑CRD et la tuberculose contre lesquels on ne peut pas vac­ciner, les maladies infectieuses ne représen­tent pas plus de 2 à 3 % des cas qui se présentent dans les petits élevages. On peut donc considérer que pour éviter en partie ce faible risque, il faudrait faire des vaccinations nom­breuses, et compliquées, voire impossibles pour un petit éleveur et de plus coûteuses car ces vaccins ne sont en général pas présentés en petits conditionnements.

    Chez l'éleveur moyen de quelques centaines de sujets, les conditions correctes de logement, d'hygiène et d'alimentation éliminent au moins 80 % des causes de problèmes rencontrés en basse‑cour et le risque des maladies infectieu­ses est plus important en valeur relative par rapport à l'ensemble des causes de maladie. Il n'est pas plus important en valeur absolue mais le fait que, pour ce type d'exploitant, l'élevage représente un revenu, justifie des mesures de protection, contre ce risque même faible.

    Les maladies que l'on peut retenir en petit élevage sont donc la tuberculose contre laquelle on ne peut rien, et le «coryza‑CRD» englobés sous le terme de «maladies respiratoires» qui sont fréquentes. Que peut‑on faire, outre le trai­tement curatif quand elles sont déclarées, puis­qu'aucune vaccination n'est possible ?

    Chez les jeunes sujets on peut prévenir leur apparition ou au moins diminuer leur gravité par des traitements systématiques avec des compléments alimentaires bien adaptés.

     

    Poule Brabanter

     


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    Poule Braekel

     

     

    LA QUALITE DES COQUILLES

    La coquille de l'oeuf est l'enveloppe que fournit la nature à une denrée très périssa­ble. Il s'ensuit que, meilleure est la coquille et plus il y a de chances pour que l'oeuf arrive au consommateur dans un état parfait et comestible. Une qualité médiocre de la coquille est la cause indirecte de beaucoup de casse et de fêlure. Comme cela se pro­duit au jour le jour, la perte qui en résulte n'apparaît pas toujours immédiatement.

    Quelques fêlures sont inévitables, mais quand on trouve sur un grand nombre d'oeufs une co­quille très fine et que le pourcentage des oeufs fêlés est élevé, il est temps de s'in­quiéter de la situation et d'essayer d'y porter remède.

    A peu près un mois avant qu'une poulette ne vienne à pondre, elle commence à em­magasiner les matériaux qu'exige la produc­tion des oeufs. Pendant cette période préli­minaire à la ponte, le calcium provenant du grit de coquille d’huîtres s'amasse sous forme de dépôt sur les os du squelette. La quantité de calcium ainsi déposée est très minime et n'est suffisante que pour fournir du carbonate de chaux pour les coquilles d'une demi‑douzaine d'oeufs. Il est bien évi­dent qu'une bonne pondeuse produisant, di­sons 200 oeufs par an voire plus, dépendra entière­ment d'autres sources extérieures pour la fourniture continue de calcium dont elle a besoin. Il n'est peut‑être pas suffisant d'offrir du grit aux poules en tout temps. Il peut ne pas leur plaire et elles n'en absorberont pas aussi abondamment qu'il serait nécessaire pour produire des coquilles de bonne quali­té. Dans ce cas il faut ajouter dans la pâtée ou dans l'eau de boisson un supplément de calcium sous forme facilement assimilable.

    Mais le calcium ne peut être absorbé par l'intestin qu'en présence de vitamine D3. Cette vitamine est fournie naturellement par le soleil et peut être donnée au troupeau sous forme d'hydrosol polyvitaminé. Les rayons ultraviolets du soleil agissent sur cer­taines substances grasses de la peau des volailles pour produire la vitamine D. Ainsi les oiseaux jouissant d'un parquet extérieur, reçoivent du soleil, et d'une manière natu­relle, ce qui leur est nécessaire. Les scienti­fiques sont toutefois convaincus que ce n'est pas toujours là un moyen satisfaisant de se procurer cette vitamine aussi nécessaire. Les temps humides confinent les volailles à l'in­térieur et loin des rayons ultraviolets si béné­fiques. Par les temps chauds, les volailles se tiennent à l'ombre.

    En conséquence, un supplément de vita­mine D3 est un auxiliaire très précieux pour assurer aux coquilles une bonne qualité moyenne pendant toute l'année. Pour des volailles confinées dans leur poulailler de ponte, l'usage des suppléments à la vita­mine D3 est absolument indispensable.

    Bien peu, parmi les gens qui dirigent des élevages avicoles se contentent de faire con­fiance au petit rayon de lumière solaire qui entre le matin dans le poulailler de ponte pour produire des oeufs à coquille solide.

    Un élément minéral dont la présence est nécessaire en très petite quantité est le man­ganèse. De toutes les graines: maïs, blé, sor­gho, avoine, pour n'en citer que quelques ­unes, c'est le maïs qui, de beaucoup, a la plus faible teneur en manganèse. Toutes les aliments pour la croissance et la ponte, con­tiennent au moins 50 %. de farine de maïs et parfois davantage. On ajoute à ces aliments du sulfate de manganèse. Le son et la re­coupe sont des sources naturelles très ri­ches en manganèse, il arrive parfois que l'on en trouve dans la nourriture, mais en quantités limitées.

    La qualité de la coquille est liée aussi à l'age des oiseaux et aux conditions climati­ques. Il peut se passer deux mois à partir du moment où une poulette a commencé à pondre, avant que l'on obtienne un oeuf d'une bonne taille dont la qualité de la coquille soient convenable. Ceci est dû au fait qu'avec une certaine ten­dance à produire des lignées à maturité pré­coce, leur activité ovarienne est parfois en avance sur le développement des glandes qui permettent laproduction des éléments nécessaires à la fabrication de la coquille. Il est très commun de voir de jeunes poulettes pondre un ou deux oeufs à coquille mince, bien que l'on ne puisse incri­miner la qualité de la nourriture. Il n'y a pas lieu de s’alarmer.

    Par ailleurs, la ponte soudaine d'un grand nombre d'oeufs à coquilles molles, quand les oiseaux sont en pleine production, peut être tout autre chose qui peut avoir sa cause dans une insuffisance en calcium ou en vitamine D3 ; l'éventualité d'une maladie est aussi à prendre en compte.

    Les conditions climatiques affectent rapi­dement la qualité de la coquille. Pendant les premières vagues de chaleur, la qualité de la coquille diminue rapidement. Mais dès que les volailles se sont habituées aux temps plus chauds, la qualité des coquilles s'améliore. On n'a pas encore expliqué d'une manière satisfaisante pourquoi la qualité de la coquille baisse temporairement puis revient à la nor­male. Une diminution de la consommation de nourriture due à une chaleur excessive est cependant souvent mise en cause car la consommation de calcium se trouve alors restreinte à une époque de l'année où les pondeuses fournissent des oeufs de bonne taille nécessitant davantage de calcium pour constituer des coquilles solides.

     

    Coq Appenzeller

     

     


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    Coq Yokohama-copie-1

     

    DES PETITS CONSEILS

    POUR DE MEILLEURS RESULTATS

     PRECAUTIONS HIVERNALES

    La claustration hivernale d'un troupeau de pondeuses entraîne parfois des conditions de logement qui n'ont rien d'idéal. Il en ré­sulte que des erreurs d'exploitation peuvent se produire plus facilement. La saleté et les déjections peuvent s'accumuler, la litière peut devenir humide et même mouillée, des cou­rants d'air peuvent se produire. Aussi est‑il plus important que jamais que les éleveurs consacrent leur plus stricte attention aux dé­tails de la conduite d'un troupeau de pon­deuses.

    Parfois, malgré une attention soutenue, apparaît la maladie. Pour qu'un simple cas ne se transforme pas en épizootie catastro­phique, voici la conduite à tenir : lorsque vous remarquez un seul sujet présentant un as­pect général d'abattement, de "mauvais mo­ral", ne vous dites pas qu'il ira mieux de­main. En aviculture, "ça ne se tasse pas"... ça se développe très rapidement. Séparez aussitôt le sujet du reste du troupeau et es­sayez de déterminer l'indisposition et ses causes. Si le sujet va vraiment mal, pas de sentiment : pratiquez l'autopsie. Si vous ne le pouvez pas, envoyez‑le à un laboratoire.

    Dès que la cause du mal est découverte, prenez immédiatement toutes les mesures pour enrayer la propagation de la maladie et des pertes ultérieures. L'hygiène et des soins convenables arrêtent souvent la diffusion de la maladie. Etes‑vous parmi ces criminels qui négligent les volailles mortes (puisqu'elles ne pondent plus ) et laissent traîner leurs cada­vres autour des poulaillers ? Ce  sont de redoutables foyers d'infection pour le reste du trou­peau. Vous devez les enlever immédiatement et les brûler. Pour cela, vous pouvez cons­truire facilement un four d'incinération en transformant une vieille touque à essence ou un baril à goudron. Placez votre four à l'écart, en tenant compte des vents domi­nants, à cause des mauvaises odeurs.

    Et puis, s'il est bon de brûler des cada­vres, peut‑être serait‑il mieux que vous exa­miniez un peu sérieusement toutes les don­nées de votre programme d'exploitation, histoire de ne plus avoir de cadavres à brû­ler.

          POUR UNE PRODUCTION MAXIMA

    Comment puis‑je obtenir de mes poules une production maxima pendant les mois d'automne et d'hiver ? Voilà la question que l'on se pose chaque année à date fixe.

    Il y a plusieurs choses que vous devez avoir envisagées et dont vous devez vous inquiéter de bonne heure si vous voulez avoir des oeufs pendant la période hivernale. Il vous faut avoir des poulettes en ponte à ce moment là. Il vous faut des poulettes en bonne santé qui n'ont pas été "forcées" au cours de leur croissance pour atteindre en dépit de tout, une maturité précoce. Vous devez démarrer vos poussins en janvier, fé­vrier ou mars.

    De même que vous n'allez pas comman­der des poussins de races légères pour produire des poulettes de table, ne demandez pas des "croisements chair" pour avoir une forte ponte, indistinctement, parce que la mode est aux croisements. Etudiez votre affaire et les pos­sibilités de chaque race ou croisement pour ce que vous voulez en obtenir, et dans les conditions où vous vous trouvez.

            LES VERS

     

      Vous venez de lire notre premier conseil « précautions hivernales ». Vous savez que dès qu'une poule ne semble pas être dans son état normal, vous devez l'examiner. Si vous la sacrifiez pour en faire l'autopsie, n'omet­tez jamais d'ouvrir les intestins pour les ins­pecter (même si vous êtes sûr que la mala­die vient d'ailleurs). Au cas où vous y trouve­riez des vers, si petits soient‑ils, immédiate­ment et sans délai, vous devez traiter tout votre troupeau contre les vers. Une autopsie est une occasion de mettre bien des choses au point, ne ratez pas cette occasion.

     

            ATTENTION AUX DIFFERENCES

    En automne, il y a souvent de belles jour­nées ensoleillées ; les nuits sont pourtant plus fraîches. En hiver, il peut faire très froid le jour ; mais les nuits sont souvent glacia­les. Il y a, à partir de 17 heures généralement, une différence très nette de température qui se dessine et s'accentue entre le jour et la nuit.

    C'est cette différence que vos poules, sur­tout les pondeuses de races légères plus sommairement emplumées, ne doivent pas subir. C'est pourquoi le poulailler de ponte doit être bien plus ouvert pendant la journée que pendant la nuit. De jour, les poules grat­tent, vont et viennent et peuvent lutter contre le froid. De nuit, elles ne bougent plus et le poulailler doit être assez confortable. Ses ouvertures doivent être bien réglées.

    Car, si le coryza s'installe ou s'il survient une affection respiratoire plus grave, il y aura baisse de production et perte de profit pour vous.

             NE LES POUSSEZ PAS TROP

    Il ne faut jamais presser le travail au point d’aller contre la nature. Vous avez un excellent troupeau, d'une race choisie pour le but que vous vous proposez, dans une lignée bien sélectionnée pour la production que vous envisagez. C'est bien. Vous avez installé l'éclairage au poulailler pour stimuler la ponte et votre cheptel est nourri normalement. Aus­si, il se comporte bien. Si vous allumez trop longtemps, si vous "forcez" sur la nourriture, qu'arrivera‑t‑il le jour où se dessinera une baisse de production, une chute de la ponte, un ralentissement de croissance ? Vous n'au­rez plus aucun moyen sous la main pour « fouetter » la production et amener une réac­tion favorable de votre cheptel. Agissez avec mesure, et souvenez‑vous du bon vieux pro­verbe : "point trop n'en faut".

    Vous avez peut‑être remarqué, il y a quel­que temps, des cas de cannibalisme qui cau­saient la mort de certaines de vos poulettes. Ils se produisent surtout au début de la sai­son de ponte, à cause des descentes d'ovi­ducte ou  prolapsus. L'oviducte ou conduit où se forme l'oeuf, fait saillie à l'extérieur lors­que la poule pond et revient ensuite à sa place normale après la ponte.

    Chez les poulettes trop poussées, la grappe d'oeuf murit très vite, les premiers oeufs se forment et sont pondus avant que tous les organes soient eux‑mêmes arrivés à maturité,  c'est‑à‑dire qu’ils aient atteint un développement normal et une fermeté suffisante. Quelques ligaments cassent et l'oviducte ne peut se remettre en place. Comme il est tapissé d'un réseau très serré de vaisseaux sanguins, il est très rouge, ce qui attire les autres poulet­tes qui piquent aussitôt et finissent par tuer leur compagne par hémorragie.

    Vos poulettes sont susceptibles d'être at­teintes de prolapsus si :

    1 ) elles atteignent trop tôt leur maturité et ne sont pas suffisamment développées,

    2 ) si une quantité excessive de graisse se développe dans leur abdomen,

    3 ) si des désordres intestinaux se produi­sent qui affectent indirectement le système reproductif. Ces trois cas se produisent sur­tout pendant la croissance. Donc, ne les poussez pas trop.

            A SOL HUMIDE, LITIERE HUMIDE

     

    Beaucoup d'élevages avicoles ont voulu faire un essai de la litière épaisse , de la litière permanente, de la litière montée. Mal­gré le chaulage, l'atout de la litière, les ratis­sages fréquents, l'humidité est apparue et s'est maintenue, donnant de mauvaises con­ditions d'élevage. Et les aviculteurs qui avaient tenté l'expérience ont condamné ces trois systèmes. Pourtant, avant d'adopter, il faut adapter, c'est‑à‑dire, avant tout, tenter l'expérience après avoir examiné, analysé les conditions dans lesqueslles on la tente : il y faut du jugement, du bon sens.

    Les conditions régnant dans votre élevage peuvent vous paraître semblables à celles des autres élevages, mais ces conditions ont‑elles les mêmes causes ? Avez‑vous vé­rifié la nature du sol sous vos pou­laillers? Est‑il perméable ou imperméable ? Vos poulaillers sont‑ils sur une pente où la pluie peut ruisseler, ou bien dans un fond où elle s'amasse ? Dans les autres élevages ‑sur lesquels vous vous basez ‑ en est‑il de même ?

    L'humidité se manifeste souvent par im­prégnation, osmose ou capillarité dans les bâtiments qui n'ont qu'un plancher de bois posé sur des parpaings pour les maintenir au‑dessus du sol. N'essayez pas alors ces systèmes de litière directement sur le plan­cher ; protégez‑le d'abord par une couche  de papier bitumé, ou par une toile plastique robuste.  Mais le mieux est évidemment d'avoir des bâtiments étanches, à sol cimenté. Vous pouvez aussi creuser une tranchée autour de chaque pou­lailler et y enterrer un système de drains fait de simples tuiles rondes ; prolongez ces drains hors des parquets pour assécher le plus possible les bâtiments.

    FAITES‑VOUS DES AMIS

    Les poules actives chantent et caquettent en "vaquant à leurs occupations journalières". S'il n'y a pas beau­coup de chants et de caquets dans votre poulailler, il ne doit pas y avoir beaucoup d'oeufs non plus.

    Un bon éleveur parle à ses élèves. Il s'an­nonce toujours en frappant discrètement à la porte avant d'entrer au poulailler. Il n'effraie pas ses poules et ne les bouscule pas du pied pour pouvoir passer. Elles apprennent alors très vite à le considérer comme un ami tout simple, mais franc, sur lequel on peut compter, qui apparaît tous les jours aux mêmes heures (à quelques minutes près) fredonnant une chanson familière ou sifflo­tant toujours le même air tant de fois enten­du. Elles aiment sa façon de se comporter, ses mouvements, tandis qu'il remplit ses de­voirs de bon aviculteur.

    Ses poules reconnaissent la coupe de sa blouse ou le son de ses pas chaque fois qu'il passe leur porte. Mais il perdra vite la confiance qu’elles lui accordent s'il commence à se mon­trer à des heures irrégulières, ou s'il arrive en retard, pour distribuer pâtée ou grains.

    Les poules ne se fient pas aux étrangers (ou à ceux qui leur deviennent étrangers) et considèrent toute modification aux routines journalières avec méfiance et même frayeur. Et on sait que la la peur agit très défavorablement sur la ponte. Au contraire, les poules répondent à la douceur et à la gentillesse par une production ac­crue.

    VEILLEZ TOUJOURS

    Les dispositifs mécaniques destinés à éco­nomiser le temps, la main‑d'oeuvre, épar­gnent peut‑être beaucoup de peine, mais ils ne remplace­ront jamais la matière grise d'un esprit tou­jours en éveil. En dépit de toutes les béné­dictions qu'ont apporté aux hommes les in­ventions modernes, il y a encore des choses qu'il vous faut faire vous‑même.

    Si vous avez posé, ou fait poser l'approvisionnement en eau dans vos parquets ou poulaillers, avec ou sans abreuvoirs automatiques, vous ne pouvez vous soustraire à l'effort nécessaire de contrôler si les joints, les robinets, les abreu­voirs fonctionnent bien, s'ils ne sont pas rouillés, bouchés ou débordants.

    Vous avez des trémies. Débordent‑elles où sont‑elles vides ? Vos poules n'éprouveront aucun plaisir à picorer la pâtée ou les grains gaspillés dans les crottes de leur litière, ou de se retrouver devant une mangeoire vide. Croyez‑vous qu'elles vous en récom­penseront en pondant mieux ?

    Veillez donc toujours à la bonne marche de votre élevage.

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    Poule du Rhin

     

    LA PONDEUSE AU POULAILLER

    Logement, soins, alimentation.

    Certains s'étonneront de voir préconisée une réclusion, contraire à l'idée qu'ils se font de la vie des oiseaux. En fait, il faut savoir choisir entre rende­ment et sentiment, et se souvenir "qu'un poulailler bien organisé" ‑ nous ne disons pas luxueux ‑ est infiniment plus confortable pour une pondeuse qu'une cour humide où il ne pousse rien ou qu'un parquet herbeux dévasté et boueux dès les pluies d'au­tomne.

       LE SOL DU POULAILLER

    Eviter avant tout un sol, de quelque na­ture qu'il soit, reposant directement sur le terrain ou se trouvant en contrebas afin de supprimer les "remontées" d'humidité. Une légère aération souterraine est toujours re­commandable. Voici, pour les trois cas usuels classés dans l'ordre des préféren­ces, comment il faut procéder :

    1) Terre battue surélevée par rapport à l'extérieur et reposant sur un lit de mâche­fer ou de grosses rocailles disjointes. Le mâchefer et les rocailles peuvent être asso­ciés avec avantage.

    2) Ciment surélevé par rapport à l'exté­rieur et reposant sur un lit de grosses ro­cailles disjointes pour l'aération. Noyer dans le béton, comme isolant, une couche uni­forme intercalaire de papier goudronné ou de feutre. A défaut, réaliser un béton isolant et anti‑froid.

    3) Plancher de bois sur briques de suré­lévation et d'aération. Si la litière est bien conduite, le plancher ne pourrit pas. Il est d'ailleurs possible d'enduire ce dernier, un certain temps avant la mise en place de la litière permanente, de produits conserva­teurs.

                     LES MURS

    Il faut empêcher les condensations, qui sont inévitables si les murs sont trop froids par rapport à l'atmosphère tiède et humide du poulailler, et, par suite, les retours d'eau d'évaporation à l'intérieur de la litière. Les murs à simple paroi sont satisfaisants s'ils sont réalisés en pierres, briques creuses, agglomérés épais ou creux, bois bouveté et suffisamment fort. Par contre, la double pa­roi ou le calorifugeage est indispensable dans les cas suivants : tôles, plaques d'éve­rite de librobois ou de fibrociment.

                     LE TOIT

    Même observation que ci‑dessus pour les condensations. Il faut, d'autre part, tenir compte du fait général que, dans tout bâti­ment, les échanges rapides de température avec l'extérieur (chaleur ou froid, soleil ou neige, etc.) sont plus le fait du toit que des murs. Enfin, puisqu'un poulailler trop haut de toit est inchauffable en hiver par les moyens naturels qui seuls nous intéressent ici (chaleur animale, chaleur dégagée par la litière), nous proposons le compromis sui­vant à l'intention des aviculteurs qui ne peu­vent momentanément envisager la dépense d'un plafonnage : en dessous d'une hauteur de toit de 2,50 m par rapport au plancher, le plafonnage peut être évité. Pour les hau­teurs plus grandes, il est indispensable. En cas d'impossibilité, effectuer au moins un calorifugeage grossier à l'aide de paille, par exemple.

                     L’EXTERIEUR

    Tout autour du poulailler, creuser obliga­toirement une rigole pour l'évacuation des eaux de pluies. Cette précaution, ajoutée à celle qui consiste à surélever le sol inté­rieur, supprime le risque de voir le fond de la litière épaisse se transformer en bour­bier.

                     FENETRES ET VENTILATION

    Il faut donner ici la préférence, sans hési­ter, aux fenêtres à l'anglaise coulissant ver­ticalement dans deux rainures et situées aussi haut que possible. Il est indispensa­ble de pouvoir régler à volonté l'admission plus ou moins intense de l'air froid extérieur sans gêne pour les volailles, c'est‑à‑dire loin de leur tête, et sans refroidissement brusque de la partie supérieure de la li­tière, afin d'éviter des condensations de surface (effet de rosée).

    Prévoir des fenêtres sur tous les côtés car elles permettent, ouvertes en grand, une excellente aération d'été et, presque fermées (une fente de 2 cm suffit), un très bon réglage d'hiver. Avec ce système, les cheminées statiques sont souvent inutiles ainsi que les prises d'air murales. L'expé­rience démontre, en effet, qu'à travers cha­que fente d'ouverture des fenêtres, l'air chaud évacué est remplacé par de l'air froid avec un effet "amorti" qui proscrit automati­quement les sautes brusques de tempéra­ture.

    LA LUMINOSITÉ

    Pendant le jour, la surface des fenêtres doit être suffisante. Pour l'éclairage artificiel indispensable à la ponte d'automne et d'hi­ver, prévoir une lampe d'environ 100 W dans un fort réflecteur, à 2 m de la litière, par 25 m2 de surface. Eclairer de préfé­rence, d'une manière plus intense, les tré­mies ou augettes.

    LES PERCHOIRS

    Les perchoirs sont absolument indispen­sables, surtout dans les régions humides car les oiseaux contraints de dormir sur la litière empêchent l'évapora­tion normale de se produire. Il faut don­ner la préférence aux perchoirs transporta­bles afin de pouvoir obtenir, par déplace­ments successifs, un éparpillement satisfai­sant des déjections nocturnes. Ce perfec­tionnement n'est peut‑être cependant pas absolument indispensable car, dans des installations à litière permanente bien con­duite, on constate que les déjections ne s'accumulent que très peu sous les per­choirs fixes puisque ce sont les poules, dans la journée, qui se changent de les dis­séminer.

                LES PLANCHES A DEJECTIONS

    Elles sont radicalement à supprimer puis­que le but du système est d'éviter la main­d'oeuvre et de permettre aux déjections de se transormer, à l'intérieur de la litière, en substances utiles. Les planches à déjec­tions peuvent cependant être conservées, bien que ce soit la négation de la méthode, dans le cas où des conditions défavorables, non modifiables, ne permettaient pas d'ob­tenir un assèchement suffisant.

    Un compromis, bien adapté aux régions humides, consiste à placer les perchoirs au-­dessus d'une fosse à déjections qui peut n'être vidée qu'après plusieurs mois. Pour empêcher les poules de pénétrer dans la fosse, on place un grillage au-dessus.

    LES ABREUVOIRS

    Le système utilisé doit prévenir rigoureus­ment la projection répétée de gouttelettes d'eau dans la litière afin d'éviter la formation de bourbiers, dont les propriétés bactériolo­giques n'ont plus rien de commun avec celles des litières permanentes bien entrete­nues.

            AUGETTES ET TREMIES

    Elles doivent être conçues pour éviter l'éparpillement de la nourriture dans la li­tière et la formation de plaques en fermen­tation.

            TEMPÉRATURE MINIMA DU LOCAL

    Toutes les précautions précédentes ont pour but d'obtenir, en mauvaise saison, une atmosphère intérieure constamment plus élevée qu'à l'extérieur et chargée de l'humi­dité excédentaire de la litière afin de pou­voir en assurer l'évacuation par le jeu natu­rel de la ventilation. Il est essentiel de cher­cher à conserver une tempéraure d'au moins 10 degrés car, en dessous, il devient difficile de maintenir un état satisfaisant d'équilibre entré les recettes (déjections humides ajoutées quotidiennement à la li­tière) et les sorties (évaporation de la li­tière).

    Lorsque cet équilibre n'est plus obtenu, il faut alors chauler (en principe on ne rajoute pas de litière à une litière devenue perma­nente) ou, exceptionnellement, réinstaller des planches à déjections.

    LITIERES

    Une litière permanente d'une épaisseur d'au moins 0,15 m doit être à la fois abondante, non mottable, non colmatable, non tassable et non poussiéreuse. Aucune sub­stance unique ne correspondant à ces desi­derata, nous recommandons les 6 formules suivantes :

    1) Sciure de bois 50 %, Copeaux de bois 50%.

    2) Tourbe blonde 50 %, Copeaux de bois 50%.

    3) Tourbe blonde 75 %, Paille hachée 25 %~

    4) Sciure de bois 75 %, Paille hachée 25%.

    5) Tourbe blonde 15 %, Copeux de bois 60 %, Paille hachée 25 %.

    6) Sciure de bois 15 %., Copeaux de bois 60 %, Paille hachée 25 %.

    La sciure de bois ne doit pas être trop fine et les copeaux de bois pas trop gros.

    La toube blonde, variété Hollandaise de préférence.

                         L’ALIMENTATION

     Il n'est pas question d'obtenir des oeufs à contre‑saison sans un aliment composé de bonne marque, mais l'éleveur peut ici choi­sir entre deux méthodes :

    ‑ s'il distribue des grains, il doit mettre à la disposition des pondeuses un aliment composé du type complémentaire,

        ‑ s'il n'en distribue pas, l'aliment composé à choisir est du type complet.

    Bien vérifier cette distinction d'appellation sur les étiquettes des sacs, et suivre rigou­reusement le mode d'emploi.

     

    Poule Sultane

     

     


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    Poule Hollandaise barbue

     

     

    NOURRISSEZ VOS POULES

     POUR AVOIR DES OEUFS

    Le système que vous employez importe peu, mais donnez‑leur à manger.

    Tout d'abord il est important de dire qu'il n'y a pas de système d'alimentation op­timum. Il y a beaucoup de manières d'ali­menter et d'exploiter un élevage. Dans cer­taines conditions un système donnera de meilleurs résultats qu'un autre. Cela ne veut pas dire que ce dernier soit moins bon. Par exemple, le système d'alimentation avec la pâtée seule (ou granulés) a bien des chances de réussir entre les mains d'un éleveur inexpérimenté mieux qu'un système d'alimentation au grain et à la pâtée (ou granulés). Il faut donc le recommander. Toutefois, dans les mains d'éleveurs expéri­mentés les deux systèmes donnent des ré­sultats également satisfaisants. Tout système d'alimentation qui fournit une quantité suffi­sante des principes nécessaires, doit donner de bons résultats du point de vue de la nutri­tion. Il est donc beaucoup plus important de fournir aux volailles la quantité convenable des principes nutritifs indispensables que de suivre un système donné. La consommation journalière d'un maximum de nourriture est l'objectif de base de l'alimentation des pondeuses.

    Les systèmes d'alimentation les plus po­pulaires sont de trois types généraux. On les connaît sous le nom de pâtée seule (ou granulés), grain et pâtée (ou granulés), et choix libre. Ce dernier étant le moins connu, précisons à son sujet qu'il permet aux volailles de choisir entre le grain et un aliment complémentaire sous forme de pâtée ou granulés. Dans chaque système le contenu nutritif de la pâtée est nettement dif­férent; ainsi la pâtée utilisée n'est pas inter­changeable.

    Pour mettre au point ces systèmes d'ali­mentation, on est parti du fait que les vo­lailles quand on leur en laisse la possibilité, choisissent d'abord le grain dur puis les granulés et en dernier lieu la pâtée. C'est là un point important qu'il ne faut pas perdre de vue car on pourra s'en servir d'une façon définitive pendant certaines périodes où les circonstances sont contraires comme on le verra plus loin.

    L'objectif de base du succès dans l'alimen­tation est la consommation journalière maxi­ma de nourriture. Tout ce que nous faisons dans le domaine de l'alimentation tend vers ce but. Il est donc souhaitable d'avoir un guide de la consommation de la nourriture aux différents stades de la production des oeufs. Avec des types anciens de nourriture il en faut davantage ; à un niveau de produc­tion moins élevé il peut y avoir une consommation accrue. Cela vient de ce que les poulettes prennent du poids. On peut ob­server également que la consommation de la nourriture est plus élevée pendant l'hiver que pendant l'été. Ceci est lié au besoin de nourriture pour la production de la cha­leur animale.

    La quantité de nourriture né­cessaire varie aussi avec la taille des vo­lailles. En général, il vaut mieux donner un peu plus de grain pendant les mois froids que pendant les mois plus chauds. Le grain est l'aliment qui produit l'énergie et la chaleur et aide à maintenir la graisse et la chair en bon état. En dehors de ces deux considérations générales la quantité de matières grasses absorbées n'a d'importance qu'en ce qu'elle amène au niveau désirable la consommation journalière de nourriture. C'est là le point où l'on ne comprend pas bien la mise à exécution de ce type de programme. En d'autres termes, le système n'exige pas une quantité donnée de grain et de pâtée par jour. Il tend plutôt à maintenir une consommation convenable de pâtée (ou de granulés), puis à leur ajouter le grain afin d’assurer une consommation totale de nourriture qui soit suffisante. Ce programme offre  une certaine souplesse et il réussit parce que les volailles consomment le grain de préférence à la pâtée.

    Les poulettes élevées et soignées conve­nablement se mettent à produire et arrivent rapidement au maximum de leur pro­duction. En même temps, leur consommation de nourriture s'accroît sans cesse. Cette pé­riode de la production est relativement facile et on peut y arriver en général en n'appli­quant que les principes de base du pro­gramme d'alimentation. Mais à partir de ce moment l'éleveur doit être sur ses gardes. Il doit noter avec soin la consommation totale de nourriture et celle de chaque  com­posante de la ration alimentaire. Il faut noter aussi la condition physique des poulet­tes.

    Seul un bon état physique  permet un taux élevé de production. C'est cette bonne condition physique qu'il faut essayer de main­tenir pour obtenir un  équilibre positif tout au long de l'année. A ce point culminant de la pé­riode de production il faut mettre sur pied un moyen de déterminer la consommation jour­nalière totale de la nourriture. Cela veut dire en général peser ou mesurer avec soin la nourriture placée dans les mangeoires. Cela veut dire aussi connaître exactement la quan­tité qui reste dans les mangeoires quand on les réapprovisionne dans le cas où vous n'ap­pliquez pas le programme du « nettoyage des mangeoires ».

    Une chute de la consommation même faible, laisse prévoir une baisse de la pro­duction cinq ou sept jours plus tard. Par con­séquent vous avez une semaine devant vous pour essayer de maintenir la consom­mation de nourriture et empêcher une dimi­nution de la production. Trop souvent on ne constate que la baisse de ponte, mais non celle de la consommation. Cependant lorsque la production est tombée, il est difficile de la faire remonter. Quand se poursuit une chute de la ponte, c'est le moment de vérifier avec soin tout le pro­gramme d'exploitation d'alimentation. Si à la suite de cet examen minutieux vous pouvez éliminer tous les facteurs de maladie ou d'ad­ministration, il est probable qu'il faut accroî­tre la consommation de la nourriture.

    Puisque ce sont la pâtée et les granulés qui contiennent le plus d'éléments nutritifs nécessaires à la production des oeufs, ce sont là les aliments avec lesquels vous de­vez travailler. De plus fréquentes distributions de pâtée fraîche, la pâtée remuée dans les mangeoires, un filet d'eau répandu sur la pâ­tée et davantage de granulés, tout cela tend à favoriser la consommation de la nourriture. Si le redressement de la situation ne se pro­duit pas en sept à dix jours il y a tout à parier qu'il faudra se contenter d'un rythme ralenti de la production.

    LA TEMPERATURE JOUE SON ROLE

    Pendant les périodes de changement sou­dain et grave du temps en hiver ou en été, on peut généralement s’attendre à une baisse de la production. C'est le résultat d'une consom­mation totale de nourriture mal équilibrée. Si l'on peut maintenir la consommation pendant trois au quatre jours, les volailles se réadap­tent d’elles‑mêmes aux circonstances et main­tiennent leur production. Pendant cette courte période, toute la nourriture qu'elles voudront prendre peut leur être distribuée en n'importe quelle quantité. Il s'agit presque uniquement de leur offrir une consommation totale con­venable de nourriture bien choisie.

    Il est bon de se servir d'abord de pâtée, de granulés, de pâtée humide et de tout ce qui constitue le régime, mais s'il est néces­saire d'alimenter énergiquement avec du grain entier pour maintenir la consommation totale de nourriture, il faut en distribuer. Dans les périodes trés chaudes il est utile d'aug­menter l'espace dont dispose chaque volaille pour se désaltérer. Il convient de faciliter cette opération en plaçant plusieurs abreuvoirs dans chaque poulailler.

     

    Coq Barbu d'Anvers-copie-1

     


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