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    Coq Barnevelder

     

    IL EST BON DE TRIER LES POUSSINS

    DES LEUR PLUS JEUNE AGE

    On verrait moins d'épidémies si les éle­veurs, obéissaient à leur première inspiration au sujet des poussins malingres.  Dans beaucoup trop de cas, les éleveurs prennent comme base le nombre de pous­sins éclos sur un total d'oeufs mis à couver.

    Il vaudrait mieux se baser sur le nombre de poussins  "de première classe" mis sous éle­veuse au sortir de l'incubateur. Il est difficile de faire un tri sérieux le jour de l'éclosion. Tel qui semble faible aujourd'hui, apparaîtra demain comme un être plein de vie ; c'est vrai mais il y aurait beaucoup moins d'incon­vénients et beaucoup moins d'épidémies si les éleveurs suivaient leur première inspira­tion en ce qui concerne les poussins malin­gres. Si la maladie frappe une couvée, les poussins débiles souffriront les premiers et la transmettront au reste de la couvée, si forte soit-elle. Les poussins doivent possé­der une résistance naturelle à la maladie et seuls l’auront les poussins vigoureux dès le début.

    Qu'est-ce qu'un poussin d'un jour parfait ? C'est d'abord un poussin éclos au bon mo­ment. Si nous pouvions avoir le coeur assez solide pour fermer un incubateur à la der­nière minute du vingt et unième jour, nous éviterions de nous trouver en présence de poussins débiles. Les poussins éclos en re­tard devraient être marqués aussitôt, et c'est là que réside la difficulté pour ceux qui ont la charge de l'incubateur. On devrait laisser sous éleveuse tous les poussins éclos au bon moment et on ne devrait pas y mettre les autres. Ils seraient ainsi isolés le matin suivant. Un poussin vigoureux "en a autant devant que derrière" et ne vacille pas sur ses pattes. Les pattes épaisses et pleines de force, sont brillantes et ses yeux sont per­çants et pleins.

    Quand on établit le pedigree d'un poussin, il faut lui fixer aussitôt sa bague d'aile. Il devient ainsi facile d'enregistrer dans sa ru­brique particulière tout poussin qui répond aux caractéristiques de sa catégorie. La mémoire joue des tours et il vaut mieux no­ter soigneusement les faits en regard des chiffres incrits sur la bague d'aile dès le dé­but. Les poussins de classe supérieure sont ceux qui se tiennent à l'écart de la source de cha­leur ; les poussins de qualité inférieure sont au chaud presque en permanence, tandis que les autres se promènent, de-ci, de-là, pleins de vie.

    Le jabot est un témoin sûr. Pendant la pre­mière semaine du tri, c'est l'apparence du jabot au toucher qui vous donnera les ren­seignements utiles. Tandis que le jabot du poussin vigoureux est bombé, ceux des pous­sins qui se réunissent autour de la lampe chauffante sont vides. Les poussins débiles donnent l’impression d’absorber une grande quantité de nourriture, mais ils ne remplissent pas leur jabot. Il peut leur arriver de se déplacer, mais les poussins vi­goureux qui se trouvent sur leur chemin les bousculent et les renversent. Ceux qui ont le jabot plein peu­vent être marqués "de première classe", les autres au jabot vide peuvent être marqués et mis provisoirement à l'écart en vue d'une décision finale qui sera prise à la fin de la première semaine. Marquez les d'un petit signe à l'encre noire quand vous les exami­nez la première fois.

    On doit prendre comme règle de ne commen­cer à compter vraiment les poussins, qu’à partir du huitième jour, ou de partir de la deuxième semaine, car c'est ce qui compte du point de vue pratique de l'élevage. Pendant la première semaine, il faut repérer les poussins bizarres, ayant l'ab­domen souillé. Ne vous embarrassez pas de ces spécimens inférieurs ou vous assisteriez à une épidémie sérieuse de picage ou de cannibalisme. Ordinairement, c'est un jaune non absorbé qui est la cause de ces ennuis, un jaune qui aurait dû être absorbé mais qui reste dur et non résorbé chez quelques pous­sins. Les poussins affligés de cette particula­rité n’ont aucun avenir et dans la majorité des cas, ne sont même pas viables.

    Les poussins de première classe ont le duvet lui­sant, l'abdomen propre ; les ailes sont hautes et tenues serrées sur les flancs. Les pous­sins en bonne santé ont le corps qui dépasse toujours un peu le bout des ailes. Les poussins malingres ont de longues ailes ; le corps est ramassé et court. Natu­rellement, un excès de chaleur peut entraî­ner un développement anormal du plumage et une croissance médiocre. Le surpeuplement amène aussi les mêmes inconvénients, surtout quand on mélange des sujets de races ou d’âges différents.

    En général, les poussins de races légères se couvrent de plumes plus vite que ceux de races lourdes. On devrait les laisser produire leur propre cha­leur en les sevrant de chaleur plus tôt. Le régime a naturellement sa répercus­sion sur l'emplumage.

    Les poussins provenant de poules adultes trop âgées ont tendance à avoir un plumage sec. Tant qu'une poule donne des rejetons au plumage luisant et ciré, elle est encore bonne pour une saine reproduction, quel que soit son âge. Les poussins issus de poulet­tes d'un premier croisement semblent s'em­plumer plus rapidement et rester luisants. On peut tenir pour certain que les poulettes qui s'emplument bien commencent à pondre beaucoup plus tôt que les poulettes aux plu­mes sèches et rares.

     

    Coq Nagasaki 2

     

     


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      Coq Leghorn

     

    LES MAUVAISES ECLOSIONS

    Comment en dépister les causes

    En admettant que vos poules pondent au­tant qu'on peut le souhaiter, que vos coqs, infatigables, cochent à longueur de journée, que vos factures d'aliment soient légères et raisonnables, que votre consommation de médicaments reste nulle en raison d'un par­fait état sanitaire, bref, en admettant que vo­tre élevage s'approche de la perfection, il vous restera encore une pierre d'achoppe­ment capable de vous faire trébucher dans votre marche au succès: c'est "l'incubation".

    Un mauvais oeuf à couver ne donne que rarement un bon poussin. Mais un excellent oeuf à couver peut devenir dans une mau­vaise incubation le pire des poussins .

    Car non seulement les poucentages d'éclo­sion mais aussi les mortalités du jeune âge et surtout les performances dont seront ca­pables vos poussins, sont conditionnés par la bonne marche du couvoir.

    Il n'y a aucune illusion à se faire: à condi­tions égales de souches et de qualité d'éle­vage, tel accouveur produira un excellent poussin aux performances appréciées et, tel autre, produira un mauvais poussin à rende­ments médiocres ou irréguliers .

    C'est assez dire l'importance capitale de l'incubation. C'est pourquoi nous voudrions attirer votre attention sur quelques points particuliers qui peuvent vous aider à parfaire votre réussite.

    Dans tout couvoir, il devrait exister une chambre de stockage des oeufs à couver. C'est, en effet, un investissement peu coûteux et très rentable. Les oeufs ramassés quatre fois par jour en paniers aérés y sont rangés sur étagères, en alvéoles et mainte­nus à une température de 12 degrés, et à une hygrométrie constante de 85%. L'expé­rience a prouvé que le gain obtenu à l'éclo­sion grâce à cette méthode est de l'ordre de 5%.

    Et puisque nous faisons nos comptes, pour­quoi ne pas s'attaquer aussi une bonne fois à la comptabilité technique du couvoir ?

    Il est bon de temps en temps de serrer les chiffres de près, afin de dépister les causes de pertes, et de noter :

    - au sujet des oeufs à couver : leur nombre exact, leur date de ramassage, leur identifi­cation par parquet d'origine.

    - au sujet des mirages : le pourcentage de fécondation au 5ème jour, le pourcentage de vivants au 18ème jour, et par différence le pourcentage de morts entre le 5ème et le 18ème jour.

    - au sujet des éclosions : la date et l'heure des éclosions afin de déterminer exactement les avances ou les retards, le pourcentage de morts en coquille, le pourcentage de pous­sins éliminés au triage.

    L'examen de cette comptabilité technique risque de faire apparaître un point faible. Peut-être perdez vous 3 à 4 % d'éclosion sur un point précis ?

    Afin de vous permettre d'orienter vos re­cherches pour améliorer éventuellement de mauvais résultats de couvoir, voici quelques indications :

    Oeufs clairs : 1) Mauvais accouplement ; Infertilité des coqs. 2) Oeufs à couver trop vieux. 3) Poules trop maigres ; en mauvais état.

    - Oeufs clairs au mirage mais avec des ta­ches de sang ou un très petit embryon à la casse : 1) Température d'incubation trop éle­vée. 2) Oeufs trop refroidis pendant longtemps en hiver. 3) Troupeau en mauvaise condition (crêtes gelées, variole, C.R.D., etc. 4). Trou­bles de l'assimilation vitaminique.

    - Germes morts. Embryons morts du 12ème au 18ème jour : 1) Erreurs importan­tes sur les températures d'incubation . 2) Manque de ventilation aussi bien dans les machines que dans le couvoir. 3) Erreurs ali­mentaires sur les reproducteurs.

     - Poussins normaux morts sans bêchage :

    1) Vérifier les retournements automatiques. 2) Vérifier tous les thermomètres.

    - Oeufs bâchés. Poussins morts en co­quille : 1) Humidité moyenne insuffisante. 2) Température moyenne insuffisante. 3) Sur­chauffe s'étant produite pendant une courte période ou surchauffe locale dans l'incuba­teur.

    - Poussins poisseux. Coquille adhérant au poussin : 1) Oeufs à couver trop déshydra­tés. 2) Humidité trop basse à l'éclosion. 3) Vérifier aussi l'hygrométrie de l'incubation.

    - Poussins poisseux barbouillés du conte­nu de l'oeuf : 1) Température moyenne trop basse. 2) Humidité moyenne trop haute, sur­tout si la chambre à air paraît trop petite.

    ‑ Ombilic dur : 1) Température trop élevée ou subissant de trop larges variations. 2) Humidité trop basse ou trop variable.

      - Poussins trop petits : 1) Oeufs trop petits ; oeufs de poule trop jeune. 2) Erreurs impor­tantes de température et d'humidité.

    -  Poussins trop mous : 1) Température moyenne trop basse. 2) Ventilation insuffi­sante.

    -  Poussins en bouillie morts sur les pla­teaux avec mauvaise odeur : 1) Incubateur et éclosoir infectés d'omphalite. 2) Désinfec­tions mal faites ou insuffisantes.

    -  Duvet trop court : 1) Température trop haute. 2) Humidité trop basse.

    -  Eclosion en avance avec ombilic sai­gnant : 1) Température moyenne trop haute.

    -  Eclosion freinée, quelques poussins bien en avance, puis éclosion ralentie : 1)Tempé­rature moyenne trop haute.

     - Eclosion en retard. 1) Température moyenne trop basse.

    -  Poussins estropiés mal formés : 1) Héré­dité ; Nutrition.

     

    Coq Croad Langshan-copie-1

     

     


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  • Coq Brahma-copie-1

     

    PRENEZ BIEN SOIN DE VOS REPRODUCTEURS

    Les rendements de vos reproducteurs sont conditionnés :

    - par la manière dont vous aurez réussi l'élevage de jeunes,

    ‑ par la qualité des bâtiments d'adultes où vous les logerez,

    ‑ par la qualité de l'aliment que vous leur fournirez,

    ‑ par la régularité des soins que vous leur apporterez.

    Les bâtiments pour loger les reproducteurs doivent répondre à des normes relativement simples et fixées par le bon sens ; il s'agit de créer pour les animaux un milieu qui leur apporte tous les avantages d'une vie libre naturelle et qui supprime tous les inconvé­nients de ce mode de vie. Evidemment, la réalisation parfaite est d'autant plus difficile qu'elle doit tenir compte d'exigences écono­miques et des facteurs de rentabilité. Il faut donc apporter aux poules les avantages de la vie libre, c'est‑à‑dire :

    ‑ le grand air, et son apport d'oxygène sans impuretés gazeuses (ammoniaque, gaz carbonique) car l'oxygène imprègne littéra­lement l'organisme de l'oiseau, dans les vas­tes sacs aériens, qui communiquent avec la moelle osseuse ;

    - l'espace, car c'est en répandant ses excréments sur une grande surface soumise aux intempéries, que la poule libre diminue les risques d'infection ;

    ‑ la lumière, qui représente une des con­ditions de vie normale de la plupart des êtres vivants.

    De plus, on sait l'action directe sur la glande hypophyse du rayonnement lumineux, aussi bien par action sur l'oeil qu'à travers la paroi de la boîte crânienne. L'hypophyse, que l'on a surnommée « le chef d'orchestre des glandes endocrines», secrète à son tour des  "gonadostimulines", hormones chargées d'aller exciter en circulant dans le sang, les ovaires ou les testicules. C'est ainsi que la lumière intervient pour régler la ponte et la fécondation.

    Il faut éviter aux poules les inconvénients de la vie libre, c'est-à-dire :

    les intempéries : pluie, boue, froid, ex­cès de chaleur, etc., qui diminuent la résis­tance physique et la productivité.

    les parasites : qu'elles vont rencontrer sous la forme d'hôtes intermédiaires : escar­gots, limaces, vers de terre, qui véhiculent les larves infestantes des ténias, des capillai­res.

    les ennemis naturels : rapaces, chiens errants, belettes, renards, et les autres oiseaux vecteurs de maladies, sans oublier l'ennemi numéro 1 de l'élevage : le rat.

    Donc, un poulailler d'exploitation de repro­ducteurs bien conçu retiendra les avantages et supprimera les inconvénients. Et pour cela il sera :

    largement ventilé : l'expérience a prou­vé que les meilleurs résultats s'obtenaient dans ce domaine dans des bâtiments à dou­ble pente. Suivant les climats et les dimen­sions on retiendra une ventilation statique par lanterneau à ouverture réglable de pré­férence, ou une ventilation dynamique (pour plus de 12 mètres de large ),

    lumineux : suivant l'importance des in­vestissements réalisés dans votre élevage, et suivant le climat de votre région, vous choisirez le bâtiment désormais classique avec plaques transparentes dans la toiture, ou bien le bâtiment plus ou moins obscur, sans fenê­tre et à air conditionné, mais si nécessaire largement éclairé artificiellement. Si vous choisissez les plaques transparentes, il est bon de prévoir pour l'été des panneaux cou­lissants d'obturation en polystirène,

    isolé : afin bien entendu, d'éviter des variations thermiques importantes. Mais at­tention, ne confondez pas « isolé » et «confiné ».

    N'oubliez pas les grillages à mailles fines pour éviter l'entrée des « nuisibles » y com­pris les moineaux, et les boîtes à dératisation que nous considérons comme indispensa­bles. La planche à déjections, enfin,  compen­sera le manque d'espace et vous permettra d'obtenir plus facilement de bonnes litières sèches. Les litières sans fosses, ne peuvent guère se concevoir que dans des bâtiments à air conditionné.

    A partir de 22 semaines, ou dès que la ponte atteint 5 %, vous passez progressive­ment, en huit jours, à la ration normale re­producteurs en supprimant graduellement le rationnement. Ceci dépend d'ailleurs de la formule alimentaire employée, car il existe actuellement suivant la valeur énergétique de l'aliment, des méthodes avec ou sans res­trictions de nourriture.

    Donnez des coquilles d'huître concassées.

    L'équipement intérieur du poulailler obéit à des normes fort simples: pour l'éclairage: 3 watts au mètre‑carré avec abat‑jour plat de 30 cm de diamètre au moins, et ampoules de 100 watts de préférence, placées de telle manière que l'on puisse les nettoyer facile­ment une fois par semaine, tous les lundis par exemple.

    Pour les mangeoires : rapprochez‑vous le plus possible du chiffre idéal, à savoir: 15 cm par poule.

    Pour les abreuvoirs : l'animal ne doit pas avoir à parcourir plus de 2 mètres 50 à 3 mètres à partir de la mangeoire pour rencon­trer un point d'eau. Il faut surtout veiller au bon fonctionnement des abreuvoirs automa­tiques et vérifier tous les points d'eau à cha­que entrée dans le poulailler.

    Pour les litières : l'épaisseur est leur pre­mière qualité : 30 cm au moins quel que soit le matériau choisi .

     

    Coq Amrock

     


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  • Canard-Cayuga.jpg

     

    LA CONDUITE DU PETIT ELEVAGE

    Le petit élevage que l'on appelle parfois l'éle­vage familial (ce qui peut le faire confondre avec l'élevage professionnel artisanal), se situe en majorité dans les banlieues des villes où il occupe une partie du jardin des villas, pavillons ou modestes maisonnettes. On en trouve éga­lement dans les villes-mêmes, lorsque l'habita­tion est dotée d'un jardin. Il est encore fréquent dans les cités ouvrières et nos dépar­tements du Nord, les anciennes régions minières notam­ment, appréciant le vivant décor qu'apporte la petit élevage dans un paysage parfois ingrat.

    Il n’y a guère de type précis de petit élevage et il offre, dans sa composition, une grande variété suivant les goûts, les préférences ou les besoins de chacun.

    Le plus souvent, il est constitué par des pou­les et des lapins. Le cheptel de pondeuses va généralement de 6 à 12, quelquefois un peu plus. Le clapier comporte de 3 à 6 cases afin de loger une ou deux lapines et leur descen­dance, et souvent un mâle.

    A ce cheptel "de base" dirons‑nous, les uns ajoutent quelques palmipèdes, soit 2 à 4 canes et un canard, soit quelques oies, soit les uns et les autres.

    A ces sympathiques animaux de basse‑cour s'ajoutent parfois des pigeons, en volière ou en liberté.

    Voilà, à peu près, la "matière" du petit éle­vage. Comment cette matière vit‑elle ?

    Trop souvent, dans une promiscuité des es­pèces qui porte préjudice à chacune.

    Lorsque le petit élevage ne comprend que poules et lapins, encore que l'on voie parfois le poil en liberté se balader parmi les plumes, on peut considérer qu'en général les deux espè­ces font chambre à part et chacune se trouve bien de son chez‑soi. L'hygiène et la propreté y trouvent alors leur compte et la conduite de l'élevage en est grandement facilitée à moin­dres risques.

    Mais il en va tout autrement avec l'intrusion des palmipèdes dans le petit élevage. Parfois, lorsque la place ne fait pas défaut, on se rend compte qu'il est préférable d'établir deux parquets séparés, l'un pour les poules, l'autre à l'usage des palmipèdes. Mais, malheureuse­ment, c'est plutôt là l'exception et, trop sou­vent, la cohabitation des deux espèces leur est imposée.

    Comme les canards, voire les oies, ont des déjections réitérées et abondantes, le parquet commun devient vite malsain pour les poules et lorsqu'il n'y a qu'un dortoir omnibus. Ces dernières dormant sur leurs perchoirs ne se privent guère de se venger, la nuit, en "crottant" sur les canards sommeillant au rez‑de‑chaussée, de les avoir fait patauger tout le jour dans leurs immondices. Et de part et d'autre, on en souf­fre.

    Voici donc un premier principe concernant la conduite du petit élevage : pour prospérer, cha­que espèce de la basse-cour doit être élevée en particulier et non en commun. Si vous n'avez pas assez de place, ou pas les moyens de plusieurs constructions et parquets, renoncez à élever ensemble des espèces différentes. Mieux vaut n'avoir que des poules produi­sant bien et ne donnant pas de soucis de maladies, que d'élever conjointement poules, canards et oies qui se gênent et se nuisent mutuellement.

    Car, outre la question d'hygiène que nous venons d’évoquer, il y a le problème alimentaire. Vivant en­semble, vous n'empêcherez pas les poules de picorer la pâtée des canards, ni les canards de goûter à celle des poules. Or, l'alimentation est différente pour les deux espèces et si chacune participe à l'alimentation de l'autre, vous ne savez plus où vous en êtes au point de vue nourriture.

    De même, on voit parfois dans un jardin, une grande volière fermée qui abrite ensemble pou­les et pigeons. Cette "combinaison" est moins préjudiciable à l'hygiène, mais tout autant à l'ali­mentation et à la cohabitation proprement dite.

    Concluons en disant, à propos des divers hôtes de votre petit élevage : "chacun chez soi, santé pour tous et satisfaction pour l’éleveur". 

     Dinde blanche 


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  • Coq Breda-copie-1

     

    A PROPOS DU TAUX D’ECLOSION

    D’une façon générale, l’aviculture a fait d'énormes pro­grès au cours de ces dernières décennies. Nous pouvons considérer avec satisfaction les pourcentages toujours croissants de ponte; nous pouvons aussi faire valoir la production performante de certains poulets de chair. Mais pouvons nous prétendre que les résultats sont du même ordre en ce qui concerne l'amélioration des pourcentages d'éclosion ?

    On peut estimer en se basant sur les per­formances obtenues, que le taux d'éclosion pour tous les oeufs mis en incuba­tion, est, de l'ordre de 70 à 71 %, s'il est vrai que les résultats des petits élevages sont obligatoirement moins bons que ceux des grands élevages.

    Le point intéressant ‑ et en même temps assez désespérant ‑ au sujet de ces chiffres est qu'ils ne semblent pas avoir subi de modifi­cations depuis longtemps.

    Il est encore plus choquant de constater que les Egyptiens, avec leurs systèmes d'incubation empiriques, obtiennent des pourcen­tages d'éclosion de 66 pour cent.

    Et leurs archives n'indiquent aucun chan­gement depuis plusieurs siècles ! C'est bien triste de considérer cet état de fait à une époque de progrès dans le domaine de la nutrition et de la sélection.

    Un grand nombre de lecteurs, sans aucun doute, pensent en lisant ces lignes, à cer­tains merveilleux résultats obtenus par leurs amis ou par eux‑mêmes. Mais ces chiffres sont‑ils réellement valables, sont‑ils réguliè­rement obtenus ? Dans bien des occasions, la moyenne pour la saison est encore bien médiocre. Et si nous avons quelques pro­priétaires de souches donnant des pourcentages élevés d'éclosabilité, pourquoi n'y a t‑il pas d'amélioration sur l'ensemble d’un pays ? En d'autres termes, quel est l'obsta­cle au progrès ? Sont‑ce nos méthodes de sélection ou d'incubation ou existe-t-il un fac­teur empêchant la réalisation totale de l'amé­lioration technique (s'il y en a) dans ces deux premiers domaines ?

    Nous essayons, sans aucun doute, d'at­teindre certains objectifs, et nos succès dans d'autres domaines provoquent un affaiblis­sement de l'éclosabilité. Pour cette raison une comparaison stricte entre nos pourcen­tages et ceux d'autres pays comme l'Egypte n'est pas valable. Ainsi, nous nous préoccu­pons par exemple de produire un oeuf se conservant mieux pour la consommation et un oeuf beaucoup plus gros. Des oeufs gros, une bonne proportion de blanc épais (qui favorise la conservation de la fraîcheur) et certains types de coquilles, sont contraires aux taux élevés d'éclosion. La grosseur du jaune de l'oeuf varie beaucoup moins que le contenu d'albumen. Et la plupart des gros oeufs doivent leur grosseur à un plus grand poids de blanc. Comme la proportion de blanc par rapport au jaune dépasse la norme, l'éclosabi­lité s’en trouve réduite.

    En même temps qu'augmente la propor­tion de blanc épais, le taux d'éclosion dé­cline même si l'oeuf – en raison de la consis­tance de ce blanc – gardera sa fraîcheur plus longtemps pour la vente au détail. Un bon exemple de ce fait a été vu aux USA dans une région de production de poulets de chair. Pour le fournisseur de poussins type "chair", les taux élevés d'éclosion sont d'une impor­tance vitale. La sélection avait fait atteindre le pourcentage d'éclosion de 90 % environ pour la totalité des oeufs. Mais ce résultat avait été atteint au prix d'une telle réduction du pourcentage de blanc épais que, pratiquement, aucun oeuf de consommation pro­duit par ces souches ne reçut le label de qualité pour la consommation. Nous devons donc tenir compte du fait que, si l'industrie avi­cole doit tendre vers la production de gros oeufs de bonne conservation, avec une so­lide coquille et une bonne présentation, la tâche du sélectionneur et de l'accouveur de­vient beaucoup plus compliquée.

    Les sélectionneurs savent qu'il est difficile d'améliorer un facteur ; en améliorer deux par la sélection est plus que doublement difficile. Pourtant il n'y a rien d'autre à faire que de tenter la réussite. Nous n'avons, cependant, que peu parlé des incubateurs. A ce sujet, il est souvent intéressant de faire remarquer que les oeufs à couver provenant d'une même souche, et souvent du même troupeau, mon­trent souvent de grandes différences de ré­sultat d'éclosabilité au cours de la même sai­son, différences qu'il est rarement possible de mettre sur le compte de l'alimentation. Des différences ont été remarquées avec les oeufs de deux souches; dans un cas les oeufs étaient mis dans un incubateur trop plein, dans un autre les oeufs étaient dans un incu­bateur insuffisamment rempli. Des oeufs de deux souches différentes mis ensemble sur tiroirs et dans le même incubateur ont aussi montré une certaine différence à l'éclosion, dans les pourcentages d'éclosabilité.

    Cela ne montre-t-il pas que nous sommes en train d'obliger les oeufs à bien éclore dans toutes les conditions d'incubation, alors que nous devrions peut‑être mieux concevoir un incubateur pour satisfaire les différents besoins de l'œuf à couver. La plus grande fréquence de la mortalité embryonnaire a lieu  au 14ème jour d'incubation, et du 17ème au 19ème jour. On dit que la mortalité en début d'incubation est due aux stress provoqués par un développement trop rapide de l'embryon, et que la mortalité plus tardive est due au stress résultant du changement entre la respiration allantoïde et la respiration pulmonaire.

    Le professeur Romijn, d'Utrecht, considère que la cause directe de la mortalité précoce est due à un manque d'oxygène; et que la mortalité plus tardive est la cause d'un manque d'oxygène et d'une intoxication par le gaz carbonique. Il fait aussi remarquer que les oeufs présentent quelques différen­ces en ce qui concerne le type et le contenu en enzymes du jaune, qui influencent l'ab­sorbtion de l'oxygène. En outre, les membra­nes coquillères, lorsqu'elles sont humides, diffèrent dans leurs aptitudes à permettre le passage des gaz vers l'intérieur (oxygène) et vers l'extérieur (CO2). De ces observations, on peut conclure que les conditions d'incubation af­fectant l'humidité et l'approvisionnement en oxygène, seront adéquates pour un type d'oeuf et ne conviendront pas pour un autre.

     

    Poule Niederrheimer

     

     


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