• La vigueur hybride

     

     Coq Croad Langshan

     

    LA VIGUEUR HYBRIDE

    La vigueur hybride peut être définie en ter­mes généraux comme la vigueur supplémen­taire dépassant celle des deux parents dont font fréquemment preuve des hybrides pro­venant de croisements de différentes espè­ces, races, lignées ou lignées intracultivées. Elle peut s'exprimer par une croissance plus rapide, une taille plus grande, une producti­vité accrue, une plus grande vitalité ou d'au­tres façons.

    On a montré que les poussins hybrides provenant de deux races de volailles crois­sent plus rapidement que ne le font les pous­sins pur sang de la race des parents. Le fait que cette particularité a été généralement reconnue a accru la popularité des croise­ments comme volailles à viande et, à l'heure actuelle, les éleveurs de volailles à viande prennent un grand intérêt à vérifier les croi­sements de différentes races et lignées pour dégager celui qui convient le mieux à une croissance rapide.

    Ces tests sont nécessaires parce que tout croisement ne révèle pas une vigueur hy­bride. Parmi onze croisements entre diffé­rentes races soumis à un test, dans trois cas les hybrides pesaient moins à 10 semaines que les rejetons des parents originaux. Par­mi quatre croisements, les hybrides différaient peu des parents, mais, dans quatre cas, ils étaient manifestement plus lourds.

    Les fabricants de nourritures et les nutri­tionnistes qui sont habitués à ne penser qu'à améliorer l'efficacité des régimes qu'ils com­posent en y adjoignant jusqu'à la dernière vi­tamine ou calorie qui peut y aider, devraient réfléchir, à l'occasion, que beaucoup peut être fait aussi en améliorant l'efficacité du «convertisseur » dans lequel on verse éven­tuellement ce régime. Chez 10 des 11 croi­sements élevés dans l'expérience notée ci­dessus, les hybrides exigèrent moins de nourriture par kilo de gain de poids que les vo­lailles à viande, prises comme comparaison, issues de parents pur- sang. Du fait qu'une meilleure assimilation de la nourriture est une manifestation de la vigueur hybride, il ne s'ensuit pas que pour obtenir une meilleure assimilation il nous faut des hybrides. Des expé­riences répétées ont montré qu'il y a des différences génétiques dans l'efficacité de l'assimilation de la nourriture, exactement comme il y en a dans les besoins alimen­taires. Il apparaît que, par une sélection soi­gnée, on pourrait obtenir des lignées qui se­raient d'une valeur inhabituelle, non seule­ment en raison de leur aptitude à assimiler mieux encore la nourriture, mais aussi dans des croisements permettant de produire des hybrides encore supérieurs.

    Dans la plupart des études relatives au croisement des volailles, on s'accorde géné­ralement à reconnaître que la vitalité des hybrides surpasse celle des pur-sang qu'on peut leur comparer au début de leur vie. Qu'il suffise de dire ici que le taux d'éclosion des oeufs d'où sont issus les hybrides est accru de 5 à 20 % dans la plupart des croisements entre hybrides et que la vitalité est égale­ment accrue (bien qu'à un degré beaucoup moindre) jusqu'à l'âge de 3 mois ou plus. On doute encore que la vitalité des volailles adul­tes soit supérieure à un degré quelconque à celle des pur-sang et quelques indications laissent même supposer que les croisements qui font montre d'une vigueur hybride remarqua­ble dans bien des rapports, peuvent être plus sensibles à la maladie de Marek que les pur-sang qu'on peut leur comparer. Des faits évidents nombreux montrent que chez les croisements réussis qui produisent une vi­gueur hybride, la productivité des croisements adultes peut être augmentée d'une façon sub­stantielle au‑delà de celle des parents.

    Il ne faut pas se figurer que l'on trouve la vigueur hybride dans tous les croisements de races, de lignées ou de lignées intraculti­vées. A presque tous les rapports constatant une vigueur hybride exceptionnelle chez des animaux domestiques, on peut opposer des exemples de croisements qui n'en révélaient que peu ou pas du tout. Le problème qui se pose aux généticiens et aux éleveurs est de trou­ver quels genres de races, de lignées ou d'individus sont le plus susceptibles d'acqué­rir un degré profitable de vigueur hybride. Ces études sont compliquées du fait que les généticiens ne sont pas encore d'accord sur la base génétique de la valeur hybride. Une théorie qui a été longtemps en faveur veut que les hybrides entre lignées intracultivées (ou races lignées ou espèces) sont moins enclins que l'un quelconque de leurs parents à être porteurs des gènes récessifs néfastes. Chez les hybrides hétérozygotes, un tel gène ne peut avoir que peu ou pas d'effet fâcheux.

    Une autre théorie (de Shull) veut que l'état hétérozygote conduise mieux à la vigueur que l'homozygote. Cette opinion, qui a été avancée par Shull, fut étiquetée théorie de «l'hétérosis», et ce terme est devenu depuis lors, synonyme de vigueur hy­bride. Bien que ces deux théories ne soient pas d'accord sur les raisons pour lesquelles les hétérozygotes sont plus vigoureuses que les homozygotes, elles se rencontrent sur le fait que la vigueur des hybrides est directe­ment proportionnelle à leur degré d'hétéro­génèse. Le problème des éleveurs d'animaux est de savoir comment obtenir un maximum d'hétérogénèse. Les sélectionneurs de maïs y arrivent en développant des lignées à in­traculture poussée, en les croisant par pai­res, puis en croisant les hybrides de première génération pour produire ce que l'on appelle les hybrides à double croisement. Mais cette méthode se prête moins aux animaux qu'aux plantes. Il faut 20 générations d'accouplements frères­-soeurs avec des animaux, pour atteindre le degré d'intraculture résultant de 10 généra­tions d'autofertilisation du maïs.

     

     

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