• Deilenaar


    LE CLAPIER EN HIVER

     La saison hivernale se manifeste avec ses alternatives si fâcheuses du froid plus ou moins vif, surtout la nuit, et de temps pluvieux et humide, toutes conditions préjudiciables à la bonne marche des élevages.

    En lapinière bien aménagée, jouissant d'une bonne isolation et d'un chauffage approprié, d'une ventilation convenable et d'un éclairage satisfaisant, les lapins, protégés des perturbations atmosphériques, nourris ration­nellement et abreuvés normalement, connais­sent un confort qui permet de poursuivre, à peu près sans heurt, la reproduction et l'éle­vage des lapereaux.

    La consommation de nourriture reste stable, les animaux n'ayant pas à compenser une déperdition excessive de calories. De plus, le soigneur qui travaille dans d'excellentes con­ditions, à l'abri du froid et des intempéries, apporte à ses sujets des soins plus assidus qui contribuent à accroître la productivité du cheptel.

    Cette exploitation industrielle du lapin qui tient compte des normes d'élevage représente évidemment les conditions idéales de cette spéculation. Mais il n'est pas toujours possi­ble, en élevage fermier et surtout en élevage familial d'appliquer ‑ au moins dans l'immédiat ‑ les procédés rationnels de l'élevage indus­triel. Ces derniers élevages, de forme encore plus ou moins traditionnelle, ont cependant in­térêt à observer des normes d'élevage aussi proches que possible de celles adaptées en lapinière moderne, et à procurer à leurs sujets des conditions de vie répondant à leurs be­soins naturels ; ces élevages doivent eux aus­si progresser.

    Installés le plus souvent en clapiers exté­rieurs, ou sous abri, les lapins des élevages fermiers ou familiaux vivent en contact direct avec la nature, et il ne se pose pas à leur sujet des problèmes particuliers concernant l'aération ou la lumière. Par contre, il con­vient, dans cette situation de les protéger au­tant que possible des vents dominants, et une bonne exposition (sud‑est) est à préférer ; on utilisera les murs existants, au besoin des brise‑vents. Ceux‑ci ne devront pas présenter un obstacle impénétrable, car dans ce cas, le vent se redresse, passe au‑dessus, puis re­tombe au‑delà, sur les lapins, mais il faudra plutôt offrir des interstices dans lesquels le vent se brise, s'atténue. On devra aussi se méfier du vent qui se glisse à travers une fente ou un trou.

    Contre le froid et le gel, on aura recours aux procédés classiques : pose de toi­les contre les portes, installation d’un au­vent avancé, protection qui permettra l'abreuvement pendant les heures les moins froides de la journée. Ajoutons que les lapins devront disposer d'une litière profonde et sè­che durant les jours particulièrement froids ; les parois des clapiers, notamment celles des cages en fibrociment seront avantageusement doublées de balles de paille. Lorsque les cla­piers sont installés à l'extérieur d'anciennes dépendances sans plafond, ou de hangars, l'éclairage souvent défecteueux dans ces lo­caux peut être facilement amélioré en incorpo­rant dans la toiture des plaques translucides en polyester.

    Pour les mise‑bas, les femelles gestantes seront placées dans un local à l'abri du gel, mais de préférence dans une pièce chauffée à une température convenable (température idéale : 16 à 18 degrés ‑ une température de 8 degrés permet toutefois d'obtenir de bons résultats ). Une remarque : un lapin logé à l'extérieur ou dans un local à basse tempéra­ture, souffrant du froid ou malade, ne doit pas être placé sans transition à proximité d'une source de chaleur.

     En cette saison, l'éleveur doit avoir deux ob­jectifs essentiels : faire produire ses reproductrices ; choisir et préparer les futures reproductrices, compte tenu de l'importance qu'il veut donner à son clapier. C'est donc aussi le moment d'acquérir les futurs reproducteurs dans les élevages spécialisés : achetés jeunes (en vue de reproduire au printemps), ils seront à meilleur prix ‑ l'achat d'un mâle reproducteur (pour dix femelles à l'élevage) ‑ suffira sou­vent à éviter la consanguinité.

    Il semble utile de rappeler que les femelles peuvent être affectées à la reproduction dès leur maturité sexuelle, tout retard risquant de provoquer l'envahissement des organes de la reproduction par les tissus graisseux, et de rendre les accouplements difficiles sinon impossible. L'âge d'accouplement varie selon les races, les ani­maux des grandes races ne pouvant être ac­couplés au plus tôt que vers 7 à 8 mois, ceux de petite taille vers 5 mois, tandis que l'âge de 6 mois semble convenir à ceux de race moyenne.

    La tendance actuelle consiste à faire reproduire les femelles plus jeunes. Une sé­lection orientée vers la précocité, l'emploi des aliments composés peuvent, certes, permettre quelque progrès dans ce sens. Par exemple, certaines femelles néozélandaises  particu­lièrement précoces, et tendant à l'engraisse­ment, présentées au mâle peu après 5 mois, peuvent donner de bons résultats. Cepen­dant, on constate généralement un arrêt plus ou moins marqué dans le développement des femelles utilisées trop tôt pour la reproduction, et aussi une moindre résistance aux maladies, avec toutes les conséquences qui en résul­tent, notamment sur la croissance des portées.

    En hiver, le pourcentage de conception est certainement le plus faible de l'année, aussi est‑il judicieux, tout en évitant les aliments engraissants, d'enrichir les rations des femel­les devant être présentées aux mâles, afin d'accroître les chances de fécondation ainsi que l'importance des portées. Les aliments concentrés, l'avoine germée et les choux four­ragers (2 fois par semaine seulement) sont à retenir pour cette préparation.

      Dans toute la mesure du possible, les saillies sont groupées afin de permettre, lors des mise‑mas, l'égalisation des portées, et pour faciliter le travail d'entretien des bandes de lapereaux.

    Une deuxième saillie, immédiatement après la première est inutile, à moins que celle‑ci n'ait pas été " bien constatée ". Par contre, on augmente les chances de fécondation en ob­tenant une deuxième saillie huit ou dix heures après la première, l'excitation ayant alors con­tribué à provoquer l'ovulation. Quand le refus de copulation résulte d'une antipathie entre le mâle et la femelle, il faut présenter celle‑ci à un autre mâle.

    Certains éleveurs augmentent les chances de réussite en présentant la femelle au mâle, maintenue d'une main au niveau des épaules, tandis que l'autre main soulève l'arrière‑train. Le mâle, hésitant au début, se fait bientôt complice de l'opération. Après constatation de son état de gestation, la lapine sera dépa­rasitée, vaccinée, puis placée dans un endroit tranquille et sain. Les rations seront progres­sivement enrichies. La mise‑bas aura lieu dans une loge désinfectée, bien sèche, de préférence située aux étages supérieurs pour éviter les effets néfastes de l'humidité. Pour la création du nid, la femelle recevra une abondante quantité de foin sec et très propre.

    Les précautions à prendre pour la mise‑bas et les premiers soins à apporter à la nichée ayant été examinés précédemment, nous trai­terons brièvement du problème du sexage à la naissance. C'est une opération délicate qui exige une certaine pratique et de l'expérience. Il faut aussi posséder une bonne vue, ou en­core employer une loupe oculaire d'horloger. Le lapereau est maintenu doucement d'une main, la tête tournée vers l'éleveur, les pattes posté­rieures écartées. Par de légères pressions de chaque côté de l'orifice génital, on fait appa­raître le sexe et l'anus. Chez la femelle, on remarque un point : l'anus et une fente, tandis que chez le mâle, on voit apparaître deux points plus éloignés l'un de l'autre.


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  • Rex dalmatien

                       CAUSES DES DIFFICULTES DE REPRODUCTION


    A notre époque de production intensive, il n'est pas rare de voir des cas très fréquents de stérilité se produire dans de nombreux éle­vages et frappant presque toutes les espèces animales.

    L'absence de reproduction est, contraire­ment à ce que certains peuvent penser, due à de nombreuses causes dont l'origine est par­fois très difficile à mettre en évidence.

    Quand des cas de stérilité sont constatés dans un élevage, il convient d'abord de savoir si la stérilité provient du mâle ou des femelles. Ceci, dans la plupart du temps, est facile à mettre en évidence. Il suffit d'accoupler d'une part le mâle avec d'autres femelles et les fe­melles restées stériles avec un autre mâle pour voir dans la plupart des cas l'origine de la non‑fécondation.

    Le terme stérilité est souvent improprement employé ; il arrive en effet que, malgré leur manque de descendance, très souvent des sujets soient en mesure de se reproduire, par exemple parfois en cas d'incompatibilité entre le mâle et la femelle. Pour le lapin angora, des sujets qui n'ont pas été épilés peuvent avoir une gêne à s'accoupler, ce qui peut provoquer une fausse stérilité.

     

    LES CAUSES DE LA STÉRILITÉ

        D'origine anatomique

    Elle peut être due à une malformation des organes génitaux. Il est possible parfois de constater cette malformation lors d'un examen approfondi du vivant de l'animal. Il peut aussi exister une malformation de l'appareil génital chez le mâle empêchant la copulation. L'ori­gine de cette malformation anatomique peut être aussi d'ordre microscopique et provenir par exemple de spermatozoïdes anormaux qui ne peuvent assurer la fécondation ou bien d'ovules déficients dont l'origine est souvent complexe.

     

    Une stérilité due au métabolisme

    Dans ce terme rentrent toutes les causes de stérilité provoquées par exemple par le sur­menage ; il n'est pas douteux qu'un mâle em­ployé trop fréquemment peut devenir stérile par suite de fatigue. Le cas se produit exacte­ment de même pour la femelle qui doit entre deux portées avoir une période assez prolon­gée de repos.

        L'obésité

    Elle est une cause de stérilité beaucoup plus fréquente que les éleveurs ne le pensent, spécialement chez les femelles angora qui sont souvent élevées dans des espaces trop étroits et nourries avec une alimentation, qui, si elle assure leur bon entretien, provoque parfois une surcharge graisseuse trop forte.

    Il ne faut pas oublier que la ration alimen­taire joue un très grand rôle dans la reproduc­tion et il nous est facile de constater que bien des éleveurs confondent ration d'entretien et ration de reproduction. Une ration d'entretien peut être relativement faible en protéines et énergie, car elle doit assurer seulement les besoins de l'animal pour la pousse du poil et ses besoins courants pour le remplacement des tissus. Par contre, quand une femelle doit avoir une portée, il est indispensable que cette alimentation, sous le même volume, ait une bonne valeur énergétique et soit riche en matières protéiques, en résumé une richesse alimentaire beaucoup plus forte.

    Cette absence de nourriture équilibrée amène la femelle à consommer une quantité plus grande de nourriture provoquant une dila­tation de l'estomac avec fatigue de l'appareil digestif, d'où parfois des pertes. Nous insis­tons spécialement sur cette question d'alimen­tation car de nombreuses femelles qui suc­combent au moment de la mise bas ou quel­que temps après, sont mortes uniquement à cause de ce déséquilibre alimentaire beaucoup trop fré­quent.



    La stérilité d'ordre carentiel

    Il arrive fréquemment qu'une ration alimen­taire donnant toute satisfaction du point de vue alimentaire puisse être déficiente en cer­taines substances, notamment en vitamines, ce qui amène un déséquilibre de la nutrition pouvant entraîner une stérilité temporaire ou définitive.

    La stérilité due à une infection

    Les lapins comme tous les animaux sont sujets à certaines maladies qui peuvent par­fois influencer la reproduction. Ces maladies sont d'origine microbienne la plupart du temps, parfois d'ordre parasitaire. Les deux plus fréquentes sont la syphilis du lapin et la salmonellose.

    La syphilis du lapin, due à une spirochète, est une maladie vénérienne se transmettant au moment de la copulation. Elle atteint aussi bien le mâle que la femelle et est assez facile à diagnostiquer car elle produit une irritation très vive des parties génitales. Son traitement consiste à employer d'une façon suivie des pommades à base d'antibiotiques.

    La salmonellose du lapin, due au Salmonel­la typhi‑murium, est beaucoup plus difficile à diagnostiquer. Seul, un vétérinaire est à même de le faire à l'aide du laboratoire. Des localisations aux parties peuvent se produire, entraînant une stérilité, des avortements, sans pour cela provoquer de mortalité chez les adultes.

    La listériose est aussi une maladie heureu­sement peu fréquente qui provoque chez la femelle soit des avortements, soit une stérilité accompagnée d'hémorragies.

    Ces deux maladies peuvent être transmissi­bles à l'homme.

    Cette rapide étude montre la complexité et l'importance des causes de stérilité chez les lapins. Il est pratiquement impossible à un éle­veur expérimenté de voir la plupart du temps quel est le motif de l'absence de reproduction chez ses sujets. Il est donc de son intérêt de consulter un spécialiste qui peut, à l'aide d'examens de laboratoire ou d'examens ana­tomiques trouver la cause et les moyens de lutte appropriés.

    Le problème de la consanguinité

    La consanguinité chez le lapin, joue un très grand rôle dans la stérilité. Il est prouvé, en effet, que bien souvent des sujets reproduits en consanguinité deviennent stériles au bout de quelques générations. Il existe alors un seul moyen : celui de changer la souche et de faire reproduire des sujets totalement étran­gers. Nous signalons aux éleveurs qu'il ne suffit pas de changer le mâle dans un élevage pour éviter la consanguinité.

    A maintes reprises a pu être contrôlé et vé­rifié l'exemple suivant : un éleveur de lapins fournit et vend à sa clientèle des sujets pour la reproduction ; il assure, à son avis, le chan­gement de sang pour éviter la consanguinité en achetant à ses clients les jeunes issus des reproducteurs qu'il a vendus. On comprend facilement qu'en quelques années une con­sanguinité à large échelle, c'est‑à‑dire éten­due à un ensemble d'élevages commerciale­ment en rapport constant entre eux, s'est éta­blie. Ainsi de nombreux troubles dus à cette cause sont apparus au grand étonnement de l'éleveur et de ses clients.

    Dès que les sujets provenant d'une tout au­tre souche ont été introduits dans les éleva­ges, la plupart de ces troubles, notamment une stérilité de plus en plus prononcée, dispa­raissent.

    Nous espérons par cette formule forcément incomplète attirer l'attention des éleveurs sur l'importance de toutes les conditions d'éleva­ges et leurs répercussions sur la production.

    Il n'est pas possible de donner un traite­ment type de la stérilité, étant donné la variété et la complexité des causes examinées précé­demment. Dans certains cas, un traitement hormonal peut être institué, mais il ne peut être entrepris que sous la surveillance d'un vétérinaire qui est seul qualifié pour connaître les dosages, la quantité et les produits à em­ployer.



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    LE RENOUVELLEMENT DES LAPINS REPRODUCTEURS

     

    La consanguinité consiste à accoupler des su­jets d'une même famille : père et fille, fils et mère, frères, cousins.  Elle reste une affaire de spécialistes et ne doit pas être prati­quée dans les élevages familiaux où elle en­traîne très souvent une dégénérescence de la descendance se traduisant par une dimi­nution de la taille et du poids, des déforma­tions osseuses et de la stérilité chez les femelles.

    Si on pratique exceptionnellement la con­sanguinité dans un élevage de sélection, en mariant des mères avec leur propre fils, ou des pères avec leurs filles, c'est pour fixer une qualité bien déterminée lorsqu'elle se révèle : poids exceptionnel ou teinte abso­lument conforme au standard de la race. Mais généralement on ne poursuit jamais ces mariages consanguins au‑delà de la première génération.

    Pour éviter, ou rompre la consanguinité, il faut introduire tous les deux ans un nou­veau mâle au clapier. Parfois, il est utile d'introduire également de jeunes femelles pleines, ou en âge de reproduire, lorsque celles que l'on possède déjà ne sont pas fécondes ou allaitent insuffisamment leurs jeunes. Une femelle achetée pleine peut produire un ou plusieurs mâles de valeur, qui pourront être accouplés par la suite avec des femelles de l'élevage non appa­rentées. C'est un avantage.

    Si l'on possède une race pure, il faut re­chercher des reproducteurs présentant les mêmes caractéristiques et, si besoin est, supérieurs.

    Si l'on possède des lapines communes, donc de sang mêlé, grise, noires, tache­tées... dont la descendance n'a pas le poids ou la taille désirés, il est tout indiqué de les faire couvrir par un mâle dit "améliorateur".

    On peut utiliser avec succès les mâles de races pures reconnues pour leur productivité en croisement avec des femelles com­munes, pour ce rôle d'amélioration de la descendance.

    Deux méthodes d'achat sont à retenir : passer commande à un élevage, ou se rendre dans cet élevage pour y choisir le ou les sujets désirés.

    Une commande doit être formulée avec précision : race, sexe, âge, poids, date d'expédition. Il appartient au vendeur de li­vrer selon ces desirata ou, s'il n'a pas de disponibilités, de l'indiquer dans un bref dé­lai.

    Au sujet de ces disponibilités, voici quel­ques conseils utiles aux acheteurs :

    Pensez très à l’avance au renouvelle­ment de vos reproducteurs pour la saison prochaine car vous les trouverez plus faci­lement en fin de saison d’élevage qu'au printemps, époque où la de­mande est très active.

    En automne, vous obtiendrez des sujets jeunes, issus des premières portées de l'an­née et qui sont en général les mieux venus. Il vous faudra, certes, les nourrir tout l'hiver. Mais dès l'époque de la reproduction, vous vous féliciterez d'avoir ces sujets à votre disposition, sans avoir à attendre le résultat d'une commande parfois problématique. Et vous gagnerez du temps, ce temps qui, vous ne l'ignorez pas, est si précieux en élevage.


    Rex fee





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    LES BONNES MESURES DE PROPHYLAXIE EN CUNICULTURE

     

    Elles doivent avoir surtout un aspect de pré­vention, le milieu le plus idéal possible étant créé par le bâtiment, le matériel et le ré­gime alimentaire adaptés.

    Les meilleures conditions techniques ras­semblées, il faut éviter toute apparition et développement de maladies, par une hy­giène rigoureuse. Cependant, l'action sani­taire ne se limitera pas là, et toutes les me­sures seront prises pour enrayer toute ma­ladie susceptible de se déclarer. Le but de l'action sanitaire globale consiste alors à mettre tout en oeuvre pour produire un ani­mal sain.

    Pour maintenir l'animal en bonne santé l'éleveur doit intervenir à différents niveaux :
    ‑ Contrôle de l'environnement : atmo­sphère, logement, matériel, déchets.

    ‑Techniques sanitaires proprement di­tes : nettoyage, désinfection, vaccinations.

    L'ensemble des mesures prises régulière­ment permettent ainsi une diminution sensi­ble de la mortalité.  

     

    LE LOCAL ET LE MATÉRIEL

     

    La construction du logement est un fac­teur de garantie contre les maladies. Il faut pourtant effectuer quelques opérations cou­rantes sur le matériel et le local : les cages, trémies, boîtes à nid seront nettoyées cha­que semaine si possible, par trempage dans une solution détergente et antisepti­que. Si les cages ne sont pas amovibles, un badigeonnage à l'aide de ces mêmes produits, puis un brûlage au chalumeau est aussi efficace. Profiter du sevrage pour un nettoyage plus complet.

    Les murs internes du bâtiment, qui doi­vent être lisses, seront nettoyés environ tous les mois. En règle générale, il faut que le bâtiment et le matériel soient toujours propres, sans accumulation de poussière, ni de poils.

     

    LES ANIMAUX

     

    Outre les conditions d'hygiène de l'envi­ronnement des animaux, qui doivent être très bonnes, on doit apporter aux sujets eux‑mêmes le plus grand soin. C'est en effet par un très bon état sanitaire que l'on obtiendra les meilleurs rendements, tant sur le plan prolificité, que sur le plan croissance par la suite. C'est d'ailleurs pour cela que le système de bande unique dans les éle­vages d'une certaine importance, apporte les meilleurs résultats du point de vue hy­giène, les lapins étant habitués à un type de microbisme identique pour tous.

    Plusieurs points, dans la prophylaxie des animaux, sont à étudier :

    -         l'arrivée des reproducteurs,

    -         les traitements systématiques,

    -         l'introduction de nouveaux sujets.

     

    L'ARRIVÉE DES REPRODUCTEURS

     

    Avant l'arrivée : Il faut connaître ce qui a été fait antérieurement sur les animaux li­vrés. En général, lorsqu'on choisit des sou­ches sélectionnées, les renseignements suivants peuvent être obtenus assez facile­ment : âge, mode d'élevage, programme d'alimentation, programme de prophylaxie.

    Il sera donc facile de déterminer à partir de quel moment il faudra mettre en service ces reproducteurs, et d'adapter les inter­ventions à faire subir aux animaux, ainsi que de faciliter le changement d'ambiance.



    Le local et les cages qui vont accueillir les animaux doivent être soigneusement nettoyés et désinfectés. Une contamination des nouveaux sujets à la suite d'un micro­bisme ou de germes pathogènes subsistant de la bande précédente, sera donc évitée. De même, les odeurs seront aussi élimi­nées pour faciliter l'adaptation.

     

    A la réception des reproducteurs : le la­pin étant un animal inquiet et nerveux, il est préférable, quand cela est possible, d'aller chercher soi‑même les animaux. Dans le cas contraire, le voyage doit s'effectuer dans les meilleures conditions et par le moyen d'expédition le plus rapide, cela pour éviter les stress dus à l'agitation, à la cha­leur, et aussi pour limiter les risques de contamination.

     

    Avant de prendre possession des ani­maux, il est recommandé d'examiner soi­gneusement tous les sujets pour constater l'existence ou non de troubles pathologi­ques. Si les troubles sont apparents, l'éle­veur pourra ainsi refuser toute ou partie de la livraison.

     

    Dès l'arrivée à l'élevage, les animaux doi­vent être placés dans une ambiance très calme. Il faut, en effet, que les lapins, après le stress du voyage, s'acclimatent au nouvel environnement auquel ils sont con­frontés. Les premiers jours, il est néces­saire de limiter le plus possible, le nombre des visites.

     

    Les jours qui suivent la réception : Il faut tout d'abord, habituer les animaux à leur nouveau régime alimentaire. Pour cela, il est recommandé de rationner les lapins les premiers jours, et d'augmenter leur ration progressivement : les trois premiers jours 30 grammes de granulés par kilo de poids vif, puis 40 g. les première et deuxième semaines, et 50 g. les troisième et quatrième semaines.

    Il faut aussi examiner soigneusement les animaux pour constater l'apparition de trou­bles susceptibles d’entraîner l'élimination de l'animal. L'extension pos­sible d'une maladie à tout le cheptel reçu, sera ainsi évitée.

     

    On doit effectuer les traitements suivants :

    ‑ Traitement préventif contre la gale des oreilles.

    - Vaccination contre la myxomatose : si elle n'a pas été faite par le sélectionneur.

    ‑ Traitement contre les coccidioses.

    ‑ Vaccination contre l'entérotoxémie et rappel 3 à 4 semaines plus tard.

    ‑ Vaccination contre le coryza et la pas­teurellose et rappel 15 jours après ; si nécessaire, traitement spécifique contre le coryza.

     

    LES TRAITEMENTS SYSTÉMATIQUES

     

    Outre les traitements à effectuer lors de la réception des animaux, d'autres opéra­tions sont à faire régulièrement pour garan­tir le bon état sanitaire du cheptel :

    Myxomatose : Vacciner les reproduc­teurs vers mars‑avril, et août‑septembre ; un rappel doit être effectué dans le cas peu probable d'épidémie.

    Vacciner les jeunes lapereaux à l'âge de trois semaines.

    Entérotoxémie ‑ Entérites : A part les vaccinations d'arrivée, une alimentation ré­gulière et équilibrée, ainsi qu'un bon envi­ronnement doivent prévenir ces maladies. Il est possible, par mesure de précaution, de vacciner tous les quatre mois, les repro­ducteurs.

    Coccidioses : distribution mensuelle aux reproducteurs, d'un anticoccidien dans l'eau de boisson trois jours de suite, ou aliment supplémenté.

    Mise en place d'un programme de distri­bution aux lapereaux à la mise en cage, après sevrage.

    Gale des oreilles : Après le traitement préventif avec un acaricide, lors de l'intro­duction des reproducteurs, il est nécessaire de vérifier, à chaque manipulation des ani­maux, s'il n'y a pas apparition de la mala die, qui normalement ne doit pas avoir lieu avec une bonne prévention hygiénique.

    Coryza‑pasteurellose : La vaccination par auto‑vaccin (lorsque cela est possible), ainsi qu'un bon environne­ment, doivent suffire pour éviter ces mala­dies. De plus, il faut supprimer toute source de poussière (exemple : poussière d'ali­ment).

     

    L’INTRODUCTION DE NOUVEAUX SUJETS DANS L'ÉLEVAGE

     

    Certains éleveurs voudront introduire de nouveaux sujets dans l'élevage en cours, notamment lorsque le nombre de mâles dé­faillants sera trop important. Dans ce cas, les précautions à prendre sont très grandes, car le nouveau sujet est une source de con­tamination pour tout l'élevage.

    Il faut alors prévoir un local de quaran­taine, le plus éloigné possible du bâtiment d'élevage. Le nouveau sujet doit être ob­servé très soigneusement, pour déceler la moindre trace de trouble. On peut même mettre à proximité, quatre ou cinq lape­reaux qui viennent d'être sevrés, moins ré­sistants, et qui permettront de déceler une propagation possible.

    L'éleveur prendra soin de visiter le ou les animaux en quarantaine en dernier lieu, pour éviter d'être lui‑même vecteur de ma­ladies. Ce n'est que lorsque l'on sera sur de la bonne valeur sanitaire du nouveau venu, que l'on pourra l'introduire dans l'éle­vage.

     

    Nous devons cependant rappeler que l'in­troduction d'un nouveau sujet dans un éle­vage, est fortement déconseillé, et qu'il ne sera réalisé que par grande nécessité, avec des précautions importantes.

     

    L'ELEVEUR

     

    L'éleveur doit faire preuve de grande pru­dence, car il reste, lorsque toutes les bon­nes conditions sont réunies, le principal vecteur de maladies. Il est évident qu'il sera la seule personne à pénétrer dans l'élevage, l'accès étant interdit à tout étran­ger, ainsi qu'à tout animal.

    Lorsqu'il entrera, l'éleveur prendra certai­nes précautions : il revêtira une blouse, et chaussera des bottes. La tenue doit rester identique, car un changement de couleur pourrait provoquer un stress chez les ani­maux. L'éleveur devra ainsi se désinfecter les mains, et passer dans un pédiluve.

    Il retirera tout lapin malade, et fera l'au­topsie des morts, ainsi qu'un examen des matières fécales, chaque mois. La sur­veillance de l'élevage doit être constante, non seulement sur les animaux, mais aussi sur les différents dispositifs d'ambiance. Pendant le travail dans les locaux d'éle­vage, il faut éviter tout bruit brutal non cou­tumier aux animaux.


     

     

     


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    DES LAPEREAUX EN NOMBRE ET EN QUALITE

     

    Nom­breux sont les cuniculteurs qui déplorent des accidents à la mise bas : femelles dévorant leurs pe­tits ou encore femelles délaissant leur por­tée.


    Dans le premier cas, il s'agit de canniba­lisme qui est généralement la conséquence de carences. Durant la gestation, les lapi­nes ont manqué de protéines et de minéraux dans leurs rations. C'est pour compenser cette carence que les femelles dévorent leurs petits lors de la mise bas.


    Des expériences ont été faites dans ce domaine. On a pu constater que sur 20 lapines en gestation, 10 recevant une proportion con­venable de protéines dans leur ration, les 10 autres n'en recevant pas, le cannibalis­me était inexsitant dans le premier lot tan­dis qu'il se manifestait chez 3 lapines du second lot.


    Il est possible de remédier à cette caren­ce par l'incorporation d'un complément pro­téiné, même si dans la ration la distribution d'un bon aliment composé pour lapins est plus pratique. La distribution d'un composé minéral soluble s'avère souvent nécessai­re.


    Le défaut d'abreuvement peut aussi être la cause du cannibalisme. Les lapines en gestation doivent être régulièrement abreu­vées, et surtout disposer d'eau au moment de la mise bas car si la fièvre qui s'em­pare d'elles à ce moment n'est pas tempé­rée par la boisson, il est fréquent qu'elles dévorent leurs petits.


    On remarquera que la distribution d'un bon aliment composé et d'eau qui résout souvent le problème du cannibalisme et prévient généralement la cause la plus fréquente du délaissement de la portée : une alimentation défectueu­se, déséquilibrée durant la gestation, d'où résulte une lactation insuffisante. La femelle privée de lait n'éprouve pas l'instinct ma­ternel et ne s'intéresse pas à ses lapereaux.


    C'est aussi pendant la gestation qu'on trai­tera la femelle contre le parasitisme qui est responsable d’un fort pourcentage de cas  de mortalité.


    La plus terrible de ces affections, la plus tenace aussi, est la coccidiose. Les lapereaux parasités meurent généralement après le sevrage, parfois avant, à moins d'être trai­tés énergiquement. Il est plus simple, plus efficace et plus économique de déparasiter les reproducteurs. Car c'est la nourrice pa­rasitée qui, par ses déjections, infeste l'or­ganisme des lapereaux.


    On évitera par ailleurs, d'effectuer trop de vaccinations, ou même des manipulations ­à l'approche de la mise bas. La vaccination contre la myxomatose en fin de gestation, par exemple, risque de provoquer des per­tubations.


    Durant cette période, la lapine est très sensible à la chaleur et aux refroidissements, ainsi qu'aux maladies. Elle doit donc faire l'objet de soins constants et d'une attention particulière.

     

    DES MESURES D'HYGIÈNE

     
    L'hygiène est avec l'alimentation équilibrée, la valeur des souches, la conduite de l'éle­vage, en particulier de la reproduction, un facteur essentiel de la réussite de l'éleva­ge. Il suffit que l'un de ces éléments soit négligé pour que le succès d'un élevage soit compromis. En effet, distribuer une ali­mentation bien équilibrée, donc d'un prix relativement élevé, à des sujets mai sélec­tionnés ou encore malades par manque d'hy­giène, ou  mal nourrir des animaux rigoureu­sement sélectionnés, c'est compromettre la productivité de l'élevage. C'est gaspiller de l'argent.

    L'observation des règles d'hygiène est donc primordiale.


    Aussi, pour obtenir de nouvelles portées et permettre leur bon développement, con­vient‑il de lutter énergiquement contre le parasitisme et le microbisme. Les clapiers, les cases et les cages ainsi que le matériel de distribution seront nettoyés et désinfectés ; en temps opportun, il sera procédé à la désinsectisation. Dans toute la mesure du possible, on laissera à tour de rôle les cases inoccupées pendant quelques semaines, après les avoir  bien nettoyées et désinfectées.


    Les animaux introduits dans l'élevage se­ront toujours placés en quarantaine. En outre, l'élevage doit pouvoir disposer d'un clapier d'isole­ment afin d'écarter les sujets malades.



     Nain blanc.




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