•  LA TROISIEME GENERATION

     

    S'il est un " fait " qui doit attirer tout spécialement l'attention de nous tous, c'est bien celui de " la troisième génération.

    Cette "troisième génération" qui est celle des "sous‑produits " constitue une réalité, un fait donc, qui, de par lui‑même, provoque de pro­fonds changements au sein de toute famille.

    Il y a alors en celle‑ci des bouleversements naturels qui vont s'inscrire, se matérialiser, dans son comportement général pour un proche et un lointain avenir, et ce, parfois en bien ou en mal. En fait, deux pôles opposés régissent le tout.

    Quand un système bénéfique a été déjà réalisé et semble se trouver bien établi dans le comportement et la réussite d'une famille, l'ap­parition de cette "mystérieuse, (?) troisième génération" peut provoquer, bien souvent, des changements considérables et parfois catas­trophiques dans son mode de vie et même sa survie.

    Il est de notoriété publique que bien souvent ainsi dans le genre humain des entreprises flo­rissantes établies par le ou les ancêtres (grands-­parents) et consolidées par les fils en deuxiè­me génération, se trouvent être en profondes difficultés, en décadence irrémédiable le plus souvent, lors de la venue dans le cercle vital de cette " troisième génération ".

    C'est que, généralement, les circonstances de vie ont profondément changé au cours des ans et qu'aussi la mentalité des " héritiers" n'est plus la même que chez l'ancêtre initial.

    Peut‑être aussi pour des raisons similaires ou autres, le même " phénomène" peut appa­raître dans les élevages, donc chez nos pigeons.

    Mais cette "troisième génération", celle des "sous‑produits" n'amène pas toujours que des éléments maléfiques, bien au contraire.

    Il s'est avéré que celle‑ci constitue généra­lement un excellent départ sur la voie bénéfique d'une famille nouvelle qui vient de se « créér ».

    En colombophilie il est bien admis qu'il faut le plus souvent (sinon toujours) attendre la dite " troisième génération " pour voir apparaître l'amélioration désirée et des "caractères " re­cherchés.

    Généralement à cause de « l’acclimation » (qui est un autre fait réel et que nous examinerons d'ailleurs également), les " sous‑produits ", d'une nouvelle famille établie, soit naturellement de par les pigeons eux‑mêmes ou artificiellement par nos soins, apportent enfin les bons résul­tats souhaités.

    Ce sont ces "sous‑produits" qui vont déter­miner le départ d'une ère nouvelle et bénéfi­que pour toute colonie.

    Il ne faut jamais détruire une lignée consti­tuée dont les produits directs ne donnent aucu­ne satisfaction sans attendre les résultats ob­tenus par la troisième génération, par les sous­-produits. C'est seulement à partir d'eux que cette lignée s’exprimera le mieux, pour notre satisfac­tion.

    Cependant, et encore selon les lois naturelles établies, nous serons très prudents là et dans les familles dont nous connaissions de bons rendements auparavant. En ces derniers cas, il faut surtout veiller et voir si cette "troisième génération" ne va pas apporter la décadence par la dégénérescence.

    En résumé, il faut être attentif pour éviter la décrépitude quand une "famille" douée atteint la "troisième génération", mais il faut repren­dre confiance quand une autre souche ordinaire celle-là, arrive à ce nouveau stade généalo­gique.

    Pour la première ceci peut être maléfique, alors que pour la seconde cela peut devenir bénéfique.

    La "troisième génération" c'est le grand mys­tère des familles, des lignées, des souches.

    Faisons grand cas des "sous‑produits".








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    IL FAUT LUTTER CONTRE LES VERS INTESTINAUX

     

    Plus que tout autre animal domestique, la volaille est attaquée par les vers intestinaux qui peuvent lui causer de gros dommages, surtout s'ils s'attaquent en grand nombre aux jeunes volailles affaiblies par la ponte ou la mue, pouvant alors amener des maladies graves, et même la mort. Presque aucune vo­laille n'est exempte de vers ; cela tient à la forme de l'élevage et à l'entretien du cheptel. Des poulaillers exigus et sans hygiène, des parquets trop restreints dont le terrain est in­festé de vers, insectes, escargots, vers de terre qui sont les vecteurs de nombreux para­sites, offrent aux animaux toutes les occa­sions d’absorber les oeufs de vers, qui se multiplient d'autant plus vite dans l'organisme que l'alimentation est plus monotone et peu appropriée.


    Les déchets particulièrement riches en eau (pommes de terre, pain trempé) et les ali­ments pauvres en vitamines, favorisent beau­coup l'attaque en masse de nombreux parasi­tes. Les jeunes volailles souffrent davantage de l'attaque des vers que les volailles plus âgées qui, elles, possèdent une plus grande résistance aux infestations, appelée la " résistance de l'âge ".


    Lorsque se manifeste une infestation par les vers, au début les volailles sont tristes, sans énergie ; elles tremblent comme si elles avaient la fièvre, boivent beaucoup et baillent souvent. Bientôt se manifdestent diarrhées, ané­mie et amaigrissement, malgré un fort bon appétit. Les jeunes volailles sont retardées dans leur développement. Les vieilles poules, elles, pondent des oeufs sans coquille, puis elles cessent même de pondre. On observe souvent des crampes épileptiques, des fai­blesses des jointures et des manifestations de paralysie. Puis interviennent les parasites de la peau, une forte inflammation des intestins, l'hydropisie, sont des manifestations qui précèdent la mort.


    Parmi les principaux parasites internes des volailles, on compte les ascaris qui sont ronds et jaunâ­tres et longs de 5 à 7 centimètres. Bien que leur multiplication soit énorme ils comptent parmi les parasites les moins dangereux. Cependant, les pou­les qui en hébergent en quantités, même si elles sont bien nourries, sont fort diminuées dans leur vitalité et leur production.


    Les vers capillaires (capillaria) sont très re­doutés en aviculture ; fins comme des cheveux, en forme de fibre à peine visibles, longs de 2 à 3 centimètres, ils s'incrustent dans la mu­queuse de l'intestin et y causent de graves inflammations, surtout de l'intestin grèle. On en trouve aussi dans le jabot.

    Les ténias des poules, qui peuvent causer de sérieuses pertes, sont très répandus. Leur multiplication est causée par des vecteurs que sont pour les volailles, les escargots, les vers de terre et les insectes. Le danger des ténias est surtout dû aux terrains humides et boueux. Aussi les éleveurs prévoyants entretiennent‑ils quelques canards sur les terrains de ce genre, car les canards sont résistants et très rustiques. Les oeufs des autres parasites, qui trouvent leurs meilleures conditions de vie dans les terrains humides, boueux, et marécageux, sont rapide­ment tués par le soleil.


    Toute lutte contre les vers doit donc com­mencer par un entretien régulier et soigneux des parcours. Labourage des herbages boueux, épandage de chaux  ou de sul­fate de cuivre, fermeture des écoulements d'eau de pluie, couverture des ruisseaux ou canaux de drainage. L'établissement de par­quets interchangeables est à recommander, surtout s'ils sont très peuplés et lorsqu’il s’agit de l'élevage de jeunes volailles en parquets restreints.


    De nombreux éleveurs préfèrent plutôt em­ployer des produits souvent fort chers, sans se donner la peine de pratiquer un net­toyage complet des poulaillers et des par­quets. Mais que l'on n'oublie pas qu'une cure réussie des vers n'est possible qu'avec des remèdes puissants, qui peuvent stresser le su­jet lui‑même. Mais ces remèdes n'ont qu'un effet passager lorsque le terrain est infesté.


    Comme il est souvent difficile à l'aviculteur de déce­ler une attaque de vers chez ses volailles, il devra solliciter les conseils d'un spécia­liste ou faire analyser au laboratoire vétéri­naire, une volaille morte ou des excréments.



     


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    L’ECLAIRAGE,
    UNE NECESSITE POUR UN ELEVAGE RATIONNEL


     
    La nourriture joue un rôle considérable dans le déclenchement du cycle saison­nier et il y a un lien très net entre l'augmen­tation de la lumière et la qualité de la nour­riture. L'oiseau qui se prépare au cycle de reproduction a besoin d'une quantité de protéines supplémentaires. Les éleveurs le savent bien et ils donnent de plus en plus fréquemment des compléments dès le mois de février pour "préparer" les oiseaux. D'ailleurs dans la nature, chacun a pu observer le lien entre l'augmentation des insectes, des nouvelles pousses de graines et l'apparition des oiseaux migra­teurs au moment où la lumière augmente.

    Il est indispensable d'avoir une pendule horaire journalière qui puisse se régler par le déplacement des plots ; c'est‑à‑dire qui fournisse un enclenchement de lumière et une extinction deux fois par jour le matin et le soir.

    Il y a deux techniques :

    a) La lumière fournie est un complément du jour et elle est fournie pour augmenter la durée de l'éclairement le matin et le soir.

    b) La lumière fournie est un renforcement total de la lumière du jour et ceci du matin au soir et ceci sans arrêt. La technique dépend du local. Un local clair et bien éclairé par la lumière naturelle n'a besoin que d'un complément de lumière, dans ce cas la première méthode suffit. Pour un local som­bre il est préférable d'éclairer toute la journée.

    Quand éclairer ?

    Il faut éclairer pour déclencher le proces­sus de la maturité sexuelle, pour cela il faut tenir compte de deux choses.

    a) Les oiseaux ont besoin d'hiverner et pendant la durée de l'hiver il ne faut à aucun prix éclairer les canaris. Le seul éclairage nécessaire et suffisant c'est la lumière du jour. Il y a un besoin physiologique de l'oiseau à cet hivernage aux jours courts. C'est la période préparatoire.

    Un problème se pose, c'est celui de l'éle­veur qui a différentes catégories d'oiseaux qui cohabitent dans une même salle, par exemple exotiques et canaris. il y a impos­sibilité de cohabitation car les besoins, du point de vue de la lumière, ne sont pas les mêmes surtout pas au même moment. Il y a donc un choix à faire.

    b) La date prévue pour les accouple­ments est en général la nouvelle lune de printemps qui arrive aux environs du 20 mars, il faudra donc prévoir un plan d'éclai­rage pour cette date. Quelle que soit la date retenue, le plan d'éclairage s'adapte à celle retenue.

    Comment éclairer ?

    D'abord quelques rappels : Le lumen est la quantité de lumière reçue par mètre carré .L'in­tensité de l'éclairage est généralement four­nie en watts par mètre carré.

    Avant tout il faut calculer, ou au moins évaluer l'intensité lumineuse d'un local d'élevage. L'idéal serait de mesurer à l'aide d'une cellule photoélectrique exposée aux six plans de l'espace, ce qui est relative­ment facile. Par contre, il est plus difficile de mesurer l'intensité perçue réellement par les oiseaux, par le simple fait que les batteries d'élevage sont plus ou moins éloi­gnées de la source lumineuse, que les parois des murs ont des couleurs différen­tes. Pour les murs il est préférable d'opter pour le blanc. Enfin on sait que les sources lumineuses ont un rendement variable : les lampes à in­candescence ont un rendement croissant avec leur puissance. Une lampe de 60 watts fournit environ 810 lumens, une ampoule de 75 watts environ 1000 lumens.

     Les tubes fluorescents ont un rendement bien supérieur aux ampoules à incandes­cence de 40 à 50 lumens par watt, mais, rendement qui diminue si la température se situe entre 20 et 25°C.

    Un tube fluorescent de 40 watts fournit environ 2000 à 2500 lu­mens 20 watts fournit environ 800 à 1000 lumens 75 watts fournit environ 4000 à 5000 lumens. L'intensité lumineuse correcte se situe aux alentours de 10 à 20 lux ; au‑dessus ou au‑dessous cela n'améliore pas l'état général de l'oiseau. L'exposition en batterie crée entre chacun des étages des différences d'exposition car l'éloigne­ment des sources lumineuses n'est pas semblable. Ce phénomène impose donc, à l'éleveur d'accorder une attention parti­culière aux oiseaux situés dans les batte­ries inférieures.

    L'installation d'éclairage doit être réali­sée de telle sorte que les oiseaux reçoi­vent au moins une quantité de 10 à 15 lux mesurée au bord de la mangeoire.

    On peut donc réaliser l'éclairage d'une salle d'élevage, soit avec des ampoules à incandescence du type verre dépoli blanc, soit avec des tubes fluorescents. Le tube semble plus économique pour un rende­ment meilleur.

    Le programme lumineux doit être établi à l'avance en sachant bien que pendant l'hiver les canaris n'ont pas besoin de lu­mière, et qu'il faut les laisser hiverner avec la seule lumière solaire. Suivant le local on procède de deux manières.

    1) Le programme total (éclairage toute la journée).

    2) Le programme complémentaire (éclai­rage le matin et en fin de journée).

    Quel que soit le programme choisi ; il faut procéder par paliers ; prenons par exemple le programme complémentaire.

    Eclairer le matin 30 minutes et 10 minu­tes le soir vers 8 h 30 le matin et 17 h 30 le soir, puis on ajoute progressivement 15 minutes tous les 5 à 7 jours de façon à avoir 9 heures d'éclairage de lumière artifi­cielle plus la lumière naturelle par jour au moment de l'accouplement. En faisant le calcul vous vous apercevrez qu'il ne faut pas commencer très tôt.

    Dès l'accouplement réalisé, il faut arrê­ter les paliers ou du moins les ralentir très fortement, mais il faut continuer progressive­ment jusqu'à la dernière ronde, de façon à obtenir un éclairement total de 16 heures en phase finale. Il est inutile d'avoir plus, ce serait même nocif.

    A partir de là, tout est une question de calcul de temps et tout dépend de la salle : dimensions des fenêtres, orientation, nom­bre de cages, etc. et de la date choisie pour le début des accouplements.

    Quelques précautions pour conclure :

    Lorsque vous avez fait hiverner vos oiseaux en volière et que vous les transfé­rez en batterie, faites bien attention que la lumière reçue dans deux endroits différents soit la même au point de vue quantité et intensité. Il ne faut pas d'écart dans un pro­gramme lumineux ni en plus ni en moins.

    Il serait souhaitable d'avoir deux salles à peu près identiques, l'une pour les fe­melles, l'autre pour les mâles. En effet, on peut faire démarrer un programme lumi­neux un peu plus tôt pour les mâles que pour les femelles, car les mâles sont un peu plus longs à préparer que les femel­les. Cela complique bien les choses : 2 salles, 2 pendules, 2 éclairages, etc.

    Attention aussi aux rais de lumière qui pourraient pénétrer dans une salle d'éle­vage. Les petites sources de lumière sont dangereuses ; elles déclenchent de faus­ses mues. Un éclairage irrégulier ou mal réglé provoque l'arrêt de la photosynthèse. Ayez des appareils en état de marche, ayez la patience d'appliquer le programme ré­gulièrement ou renoncez‑y.





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    VARIER LA NOURRITURE DES FAISANS

     

    Les faisans sont essentiellement grani­vores mais consomment aussi beaucoup de verdure et de fruits. Pour obtenir une bonne reproduction et conserver ses oiseaux en bon état, il est indispensable de varier la nourriture.

    Bien des gens se plaignent des mau­vais résultats obtenus avec leurs oiseaux : ponte médiocre, oeufs mangés, oeufs clairs. Si vous demandez à ces mêmes personnes si elles nourrissent bien leurs faisans, la réponse est presque toujours : " Bien sûr, leur mangeoire est toujours pleine de blé et de maïs ", et plus souvent de maïs seul.

    Comment penser que des reproducteurs soumis à un tel régime, et n'ayant pas la possibilité de trouver un complément pour équilibrer leur ration et satisfaire leurs be­soins, puissent reproduire normalement ?

    Maïs et blé distribués seuls, engraissent les oiseaux qui de plus, confinés dans une volière exiguë, manquent totalement d'exer­cice. De plus, les avitaminoses, ne per­mettant pas la formation de tous les élé­ments constitutifs de l'oeuf, sont à l'origine de nombreux problèmes.

    Malgré une nourriture aussi déséquili­brée, il arrive que des oiseaux donnent satisfaction la première année (ce qui peut faire penser à leur soigneur que sa mé­thode est satisfaisante), mais lorsque les réserves de ces oiseaux sont épuisées, les carences se manifestent, résultat : oeufs clairs ou mangés, ou pas d'oeuf du tout, picage, cannibalisme dans les cas extrê­mes.

    Il est impossible de donner à ces oiseaux tous les insectes et autres éléments nutri­tifs qu'ils trouvent dans la nature ; on se contentera de distribuer des granulés adé­quats suivant l'âge, des grains divers, des fruits et de la verdure ; deux ou trois fois par semaine, une petite distribution de grain germé.
    Signalons en passant que la plan­tule germinative ne doit pas dépasser un centimètre ; passé ce stade la quantité de vitamine E (de reproduction) ayant tendance à diminuer. Il est facile de faire germer les grains en les maintenant dans un local tem­péré, par exemple, dans des tiroirs sur une épaisseur de plusieurs centimètres envi­ron.




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                     POUR EVITER SALMONELLOSE ET COLIBACILLOSE,

    PEUT-ON « BLANCHIR » LES PIGEONS ?

    La salmonellose est généralement consi­dérée comme une des maladies les plus redoutables pour le pigeon. Elle est en ef­fet difficile à guérir, mais aussi à prévenir. Il existe largement plus d'une centaine de souches différentes de salmonelles qui peu­vent provoquer cette maladie, avec d'une part des symptômes qui ne sont pas tou­jours identiques, et d'autre part des répon­ses variables aux médicaments utilisés. Même la vaccination est souvent inopé­rante, du fait de cette grande diversité des souches de salmonelles. Quant à l'auto­vaccin, sa préparation reste délicate, et il n'est possible de l'employer que lorsque la maladie est déclarée puisqu'il ne peut être élaboré au mieux en quelques jours, qu'à partir d'un sujet atteint. Cette perte de temps n'est évidemment pas négligeable, compte tenu de la gravité de l'affection.

    LE MÉCANISME DE LA TRANSMISSION

    On sait que la salmonellose ou paraty­phose est due à un microbe présent dans l'intestin des pigeons où il ne cause aucun trouble. Contaminant les oeufs ou les jeu­nes dès le début du nourrissage, il cause des mortalités au nid, entre 10 et 15 jours, Passant occasionnellement dans l'orga­nisme des adultes, il se localise à une arti­culation de l'aile ou de la patte, et cause de l'arthrite qui rend l'oiseau inapte au vol ou à la marche, et bien entendu aux concours et aux expositions.

    On pourrait penser que les pigeons por­teurs de cette salmonelle dans l'intestin sont immunisés contre elle, et que les jeu­nes sont protégés par les anticorps mater­nels transmis par l'oeuf. Or, ces anticorps n'existent pas, car la présence d'un microbe localisé à l'intestin, ne met pas en route les divers mécanismes de défense aboutissant à la production de ces substances de pro­tection qui sont les anticorps. Dans ces conditions, aussi bien le jeune pigeonneau que l'adulte lui‑même, sont sans défense devant la passage de la salmonelle patho­gène dans leur organisme.

    On estime à environ 80% la proportion de pigeons qui sont porteurs de germes capa­bles de causer la salmonellose, sans toute­fois présenter de symptômes caractéristi­ques. Les sujets atteints en priorité par la maladie sont ceux que l'on a nouvellement introduits à l'élevage, ou encore les jeunes dont l'organisme n'a pas encore pu déve­lopper une résistance suffisante contre cette affection.

    Mais c'est surtout au niveau de la repro­duction que la salmonellose pose des pro­blèmes souvent sérieux, avec la production d'oeufs inféconds, de la mortalité en co­quilles ou peu après l'éclosion. Une forte proportion des pigeonneaux perdus au nid est due de toute manière à cette maladie, même si celle‑ci ne se manifeste pas de façon évidente chez les adultes.

    LA VACCINATION

    La vaccination, ou mieux l'autovaccina­tion, permettent de provoquer la formation d'anticorps chez les reproducteurs. Ces anticorps les protègent et sont transmis aux jeunes par la femelle et par ses oeufs. Pourtant, ils n'empêchent pas ces reproduc­teurs de rester porteurs de salmonelles dans l'intestin, et donc de rester contagieux pour des pigeons indemnes qui, à leur con­tact, deviendront eux aussi porteurs de ces salmonelles dans l'intestin, avec tous les inconvénients qui en découlent. C'est la raison de l'opposition des milieux vétérinai­res français à cette méthode de prévention. En effet, de tels oiseaux peuvent contami­ner, non seulement leurs semblables, ce qui pourrait n'avoir que des conséquences limitées, mais aussi d'autres espèces pou­les, dindons, canards et à terme, arriver à poser un problème pour la santé humaine.

    L'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES

    Utiliser des antibiotiques à titre curatif contre la salmonellose, n'est pas nouveau. On a le plus souvent recours à des traite­ments brefs, et avec des antibiotiques pé­nétrant dans tout l'organisme : cette pénétration limitant la durée du traitement pour des raisons de toxicité. Or, si le traitement est court, des recontaminations sont possi­bles sinon probables, car les salmonelles survivent de 3 à 8 semaines (parfois plus) dans l'environnement : litière, matériel etc .

    Il faut donc pouvoir faire un traitement prolongé, et par conséquent, inoffensif. Il existe des antibiotiques qui, donnés par voie digestive (dans l'aliment ou dans l'eau) ne sortent pas de l'intestin ; ils se concen­trent dans le tube digestif, mais ne passent pas dans l'organisme ; de ce fait, utilisés ainsi, ils étaient censés ne pas être toxi­ques. Or, et pour diverses raisons, cette méthode reste délicate d'emploi, et de toute manière, les résultats se sont avérés très variables et souvent décevants à bien des points de vue.

    LE RECOURS AUX FERMENTS LACTIQUES

    Des essais de prévention ont été effec­tués, notamment au Canada, qui ont permis de doubler, et même davantage, la nombre de jeunes sevrés dans l'année. Cette mé­thode originale porte sur une large utilisa­tion de ferments lactiques dont on attend en particulier qu'ils se substituent au moins partiellement aux salmonelles ainsi qu'aux colibacilles dans le tube digestif, ou en tout cas qu'ils freinent leur prolifération. Il s'agit là d'une théorie bien connue, mais en réali­té, l'action de ces agents microbiens utiles est beaucoup plus complexe.

    De nombreux facteurs sont susceptibles d'influencer les interactions qui existent d'une part entre les divers microorganismes de l'intestin, et d'autre part entre ces der­niers et l'animal qui les héberge. Ce sont les effets cumulés de ces interactions qui déterminent la composition et par consé­quent l'activité de la flore microbienne. A un équilibre optimal de celle‑ci correspond un état sanitaire satisfaisant. Il semble évi­dent que, sous certaines conditions, des mi­croorganismes et notamment les ferments lactiques, puissent contribuer à obtenir cet équilibre, et jouer ainsi un rôle prophylacti­que intéressant, de même qu'ils constituent une source d'enzymes indispensables au métabolisme de certains éléments nutritifs.

    Dans le tube digestif, il existe deux sortes de flore microbienne, l'une qui peut être considérée comme inoffensive, l'autre qui est potentiellement pathogène. Le rôle prin­cipal de ces microorganismes est de partici­per à la digestion des aliments, qui ne peut se faire dans les meilleures conditions que si l'équilibre de la flore microbienne est maintenue en permanence. Or, il s'agit là d'une difficulté sérieuse, car les animaux sont constamment sujets à des agressions les plus diverses comme la surpopulation, le changement de nourriture, les modifica­tions climatiques, les traitements, etc...

    Il a été démontré que le bacille lactique qui est présent à l'état naturel dans l'intes­tin, est particulièrement sensible aux stress que peut subir son hôte. Il en résulte des diminutions importantes de la population de lactobacilles dans l'intestin, et par suite, un déséquilibre de la flore microbienne. Dans ces conditions, les bactéries pathogènes peuvent prendre le dessus, et créer des troubles plus ou moins sévères, qui vont de la mauvaise utilisation de la ration alimentaire, aux affections intestinales graves en passant par des diarrhées banales suscep­tibles d'ouvrir la voie à des maladies redou­tables.

    Un apport régulier de ferments lactiques destiné à augmenter dans le tube digestif: la population de microorganismes utiles, permet de maintenir ou éventuellement de rétablir l'équilibre au sein de la microflore.

    L'UTILISATION DES ACIDES ORGANIQUES

    Certains d'entre eux sont connus depuis longtemps pour contribuer à créer, à l'inté­rieur du tube digestif, un milieu inhospitalier pour certaines bactéries et même pour des parasites, susceptibles de provoquer des problèmes sanitaires graves.

    Rejetés dans l'oubli par l'avènement des sulfamides et surtout des antibiotiques qui ont fini par être utilisés de façon abusive, ces acides organiques suscitent  un regain d'intérêt certain, dicté à la fois par la raison mais aussi par la nécessi­té. D'une innocuité totale, ils peuvent être soit intégrés à la nourriture, soit administrés dans l'eau de boisson. Leur utilisation régulière, de préférence en alternance avec fer­ments et levures adéquats que l'on dési­gne de plus en plus souvent par le terme de probiotiques, permet de "blanchir" très cor­rectement des oiseaux porteurs de germes pathogènes. Ceux‑ci sont en effet suscepti­bles de provoquer des affections graves comme la colibacillose et surtout comme la salmonellose, particulièrement redoutée des éleveurs de pigeons.

       Pour être vraiment efficace, cette mé­thode de "blanchiment" doit cependant être appliquée de façon régulière pendant plu­sieurs semaines au moins, et de préfé­rence pendant plusieurs mois. Les éle­veurs ont tout intérêt à commencer à l'appli­quer avant la période de reproduction, et à la poursuivre pendant toute la durée de celle‑ci. Le gros avantage de ce procédé, rappelons‑le, c'est qu'il ne prévoit que l'utili­sation de produits naturels ou identiques, qui ne peuvent qu'être salutaires aux ani­maux, à l'exclusion de susbtances médica­menteuses dont on doit plus que jamais ré­server l'usage ponctuel pour des cas bien particuliers, notamment pour le traitement curatif des maladies infectieuses graves.

     

     

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