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    L’ECLAIRAGE,
    UNE NECESSITE POUR UN ELEVAGE RATIONNEL


     
    La nourriture joue un rôle considérable dans le déclenchement du cycle saison­nier et il y a un lien très net entre l'augmen­tation de la lumière et la qualité de la nour­riture. L'oiseau qui se prépare au cycle de reproduction a besoin d'une quantité de protéines supplémentaires. Les éleveurs le savent bien et ils donnent de plus en plus fréquemment des compléments dès le mois de février pour "préparer" les oiseaux. D'ailleurs dans la nature, chacun a pu observer le lien entre l'augmentation des insectes, des nouvelles pousses de graines et l'apparition des oiseaux migra­teurs au moment où la lumière augmente.

    Il est indispensable d'avoir une pendule horaire journalière qui puisse se régler par le déplacement des plots ; c'est‑à‑dire qui fournisse un enclenchement de lumière et une extinction deux fois par jour le matin et le soir.

    Il y a deux techniques :

    a) La lumière fournie est un complément du jour et elle est fournie pour augmenter la durée de l'éclairement le matin et le soir.

    b) La lumière fournie est un renforcement total de la lumière du jour et ceci du matin au soir et ceci sans arrêt. La technique dépend du local. Un local clair et bien éclairé par la lumière naturelle n'a besoin que d'un complément de lumière, dans ce cas la première méthode suffit. Pour un local som­bre il est préférable d'éclairer toute la journée.

    Quand éclairer ?

    Il faut éclairer pour déclencher le proces­sus de la maturité sexuelle, pour cela il faut tenir compte de deux choses.

    a) Les oiseaux ont besoin d'hiverner et pendant la durée de l'hiver il ne faut à aucun prix éclairer les canaris. Le seul éclairage nécessaire et suffisant c'est la lumière du jour. Il y a un besoin physiologique de l'oiseau à cet hivernage aux jours courts. C'est la période préparatoire.

    Un problème se pose, c'est celui de l'éle­veur qui a différentes catégories d'oiseaux qui cohabitent dans une même salle, par exemple exotiques et canaris. il y a impos­sibilité de cohabitation car les besoins, du point de vue de la lumière, ne sont pas les mêmes surtout pas au même moment. Il y a donc un choix à faire.

    b) La date prévue pour les accouple­ments est en général la nouvelle lune de printemps qui arrive aux environs du 20 mars, il faudra donc prévoir un plan d'éclai­rage pour cette date. Quelle que soit la date retenue, le plan d'éclairage s'adapte à celle retenue.

    Comment éclairer ?

    D'abord quelques rappels : Le lumen est la quantité de lumière reçue par mètre carré .L'in­tensité de l'éclairage est généralement four­nie en watts par mètre carré.

    Avant tout il faut calculer, ou au moins évaluer l'intensité lumineuse d'un local d'élevage. L'idéal serait de mesurer à l'aide d'une cellule photoélectrique exposée aux six plans de l'espace, ce qui est relative­ment facile. Par contre, il est plus difficile de mesurer l'intensité perçue réellement par les oiseaux, par le simple fait que les batteries d'élevage sont plus ou moins éloi­gnées de la source lumineuse, que les parois des murs ont des couleurs différen­tes. Pour les murs il est préférable d'opter pour le blanc. Enfin on sait que les sources lumineuses ont un rendement variable : les lampes à in­candescence ont un rendement croissant avec leur puissance. Une lampe de 60 watts fournit environ 810 lumens, une ampoule de 75 watts environ 1000 lumens.

     Les tubes fluorescents ont un rendement bien supérieur aux ampoules à incandes­cence de 40 à 50 lumens par watt, mais, rendement qui diminue si la température se situe entre 20 et 25°C.

    Un tube fluorescent de 40 watts fournit environ 2000 à 2500 lu­mens 20 watts fournit environ 800 à 1000 lumens 75 watts fournit environ 4000 à 5000 lumens. L'intensité lumineuse correcte se situe aux alentours de 10 à 20 lux ; au‑dessus ou au‑dessous cela n'améliore pas l'état général de l'oiseau. L'exposition en batterie crée entre chacun des étages des différences d'exposition car l'éloigne­ment des sources lumineuses n'est pas semblable. Ce phénomène impose donc, à l'éleveur d'accorder une attention parti­culière aux oiseaux situés dans les batte­ries inférieures.

    L'installation d'éclairage doit être réali­sée de telle sorte que les oiseaux reçoi­vent au moins une quantité de 10 à 15 lux mesurée au bord de la mangeoire.

    On peut donc réaliser l'éclairage d'une salle d'élevage, soit avec des ampoules à incandescence du type verre dépoli blanc, soit avec des tubes fluorescents. Le tube semble plus économique pour un rende­ment meilleur.

    Le programme lumineux doit être établi à l'avance en sachant bien que pendant l'hiver les canaris n'ont pas besoin de lu­mière, et qu'il faut les laisser hiverner avec la seule lumière solaire. Suivant le local on procède de deux manières.

    1) Le programme total (éclairage toute la journée).

    2) Le programme complémentaire (éclai­rage le matin et en fin de journée).

    Quel que soit le programme choisi ; il faut procéder par paliers ; prenons par exemple le programme complémentaire.

    Eclairer le matin 30 minutes et 10 minu­tes le soir vers 8 h 30 le matin et 17 h 30 le soir, puis on ajoute progressivement 15 minutes tous les 5 à 7 jours de façon à avoir 9 heures d'éclairage de lumière artifi­cielle plus la lumière naturelle par jour au moment de l'accouplement. En faisant le calcul vous vous apercevrez qu'il ne faut pas commencer très tôt.

    Dès l'accouplement réalisé, il faut arrê­ter les paliers ou du moins les ralentir très fortement, mais il faut continuer progressive­ment jusqu'à la dernière ronde, de façon à obtenir un éclairement total de 16 heures en phase finale. Il est inutile d'avoir plus, ce serait même nocif.

    A partir de là, tout est une question de calcul de temps et tout dépend de la salle : dimensions des fenêtres, orientation, nom­bre de cages, etc. et de la date choisie pour le début des accouplements.

    Quelques précautions pour conclure :

    Lorsque vous avez fait hiverner vos oiseaux en volière et que vous les transfé­rez en batterie, faites bien attention que la lumière reçue dans deux endroits différents soit la même au point de vue quantité et intensité. Il ne faut pas d'écart dans un pro­gramme lumineux ni en plus ni en moins.

    Il serait souhaitable d'avoir deux salles à peu près identiques, l'une pour les fe­melles, l'autre pour les mâles. En effet, on peut faire démarrer un programme lumi­neux un peu plus tôt pour les mâles que pour les femelles, car les mâles sont un peu plus longs à préparer que les femel­les. Cela complique bien les choses : 2 salles, 2 pendules, 2 éclairages, etc.

    Attention aussi aux rais de lumière qui pourraient pénétrer dans une salle d'éle­vage. Les petites sources de lumière sont dangereuses ; elles déclenchent de faus­ses mues. Un éclairage irrégulier ou mal réglé provoque l'arrêt de la photosynthèse. Ayez des appareils en état de marche, ayez la patience d'appliquer le programme ré­gulièrement ou renoncez‑y.





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    VARIER LA NOURRITURE DES FAISANS

     

    Les faisans sont essentiellement grani­vores mais consomment aussi beaucoup de verdure et de fruits. Pour obtenir une bonne reproduction et conserver ses oiseaux en bon état, il est indispensable de varier la nourriture.

    Bien des gens se plaignent des mau­vais résultats obtenus avec leurs oiseaux : ponte médiocre, oeufs mangés, oeufs clairs. Si vous demandez à ces mêmes personnes si elles nourrissent bien leurs faisans, la réponse est presque toujours : " Bien sûr, leur mangeoire est toujours pleine de blé et de maïs ", et plus souvent de maïs seul.

    Comment penser que des reproducteurs soumis à un tel régime, et n'ayant pas la possibilité de trouver un complément pour équilibrer leur ration et satisfaire leurs be­soins, puissent reproduire normalement ?

    Maïs et blé distribués seuls, engraissent les oiseaux qui de plus, confinés dans une volière exiguë, manquent totalement d'exer­cice. De plus, les avitaminoses, ne per­mettant pas la formation de tous les élé­ments constitutifs de l'oeuf, sont à l'origine de nombreux problèmes.

    Malgré une nourriture aussi déséquili­brée, il arrive que des oiseaux donnent satisfaction la première année (ce qui peut faire penser à leur soigneur que sa mé­thode est satisfaisante), mais lorsque les réserves de ces oiseaux sont épuisées, les carences se manifestent, résultat : oeufs clairs ou mangés, ou pas d'oeuf du tout, picage, cannibalisme dans les cas extrê­mes.

    Il est impossible de donner à ces oiseaux tous les insectes et autres éléments nutri­tifs qu'ils trouvent dans la nature ; on se contentera de distribuer des granulés adé­quats suivant l'âge, des grains divers, des fruits et de la verdure ; deux ou trois fois par semaine, une petite distribution de grain germé.
    Signalons en passant que la plan­tule germinative ne doit pas dépasser un centimètre ; passé ce stade la quantité de vitamine E (de reproduction) ayant tendance à diminuer. Il est facile de faire germer les grains en les maintenant dans un local tem­péré, par exemple, dans des tiroirs sur une épaisseur de plusieurs centimètres envi­ron.




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                     POUR EVITER SALMONELLOSE ET COLIBACILLOSE,

    PEUT-ON « BLANCHIR » LES PIGEONS ?

    La salmonellose est généralement consi­dérée comme une des maladies les plus redoutables pour le pigeon. Elle est en ef­fet difficile à guérir, mais aussi à prévenir. Il existe largement plus d'une centaine de souches différentes de salmonelles qui peu­vent provoquer cette maladie, avec d'une part des symptômes qui ne sont pas tou­jours identiques, et d'autre part des répon­ses variables aux médicaments utilisés. Même la vaccination est souvent inopé­rante, du fait de cette grande diversité des souches de salmonelles. Quant à l'auto­vaccin, sa préparation reste délicate, et il n'est possible de l'employer que lorsque la maladie est déclarée puisqu'il ne peut être élaboré au mieux en quelques jours, qu'à partir d'un sujet atteint. Cette perte de temps n'est évidemment pas négligeable, compte tenu de la gravité de l'affection.

    LE MÉCANISME DE LA TRANSMISSION

    On sait que la salmonellose ou paraty­phose est due à un microbe présent dans l'intestin des pigeons où il ne cause aucun trouble. Contaminant les oeufs ou les jeu­nes dès le début du nourrissage, il cause des mortalités au nid, entre 10 et 15 jours, Passant occasionnellement dans l'orga­nisme des adultes, il se localise à une arti­culation de l'aile ou de la patte, et cause de l'arthrite qui rend l'oiseau inapte au vol ou à la marche, et bien entendu aux concours et aux expositions.

    On pourrait penser que les pigeons por­teurs de cette salmonelle dans l'intestin sont immunisés contre elle, et que les jeu­nes sont protégés par les anticorps mater­nels transmis par l'oeuf. Or, ces anticorps n'existent pas, car la présence d'un microbe localisé à l'intestin, ne met pas en route les divers mécanismes de défense aboutissant à la production de ces substances de pro­tection qui sont les anticorps. Dans ces conditions, aussi bien le jeune pigeonneau que l'adulte lui‑même, sont sans défense devant la passage de la salmonelle patho­gène dans leur organisme.

    On estime à environ 80% la proportion de pigeons qui sont porteurs de germes capa­bles de causer la salmonellose, sans toute­fois présenter de symptômes caractéristi­ques. Les sujets atteints en priorité par la maladie sont ceux que l'on a nouvellement introduits à l'élevage, ou encore les jeunes dont l'organisme n'a pas encore pu déve­lopper une résistance suffisante contre cette affection.

    Mais c'est surtout au niveau de la repro­duction que la salmonellose pose des pro­blèmes souvent sérieux, avec la production d'oeufs inféconds, de la mortalité en co­quilles ou peu après l'éclosion. Une forte proportion des pigeonneaux perdus au nid est due de toute manière à cette maladie, même si celle‑ci ne se manifeste pas de façon évidente chez les adultes.

    LA VACCINATION

    La vaccination, ou mieux l'autovaccina­tion, permettent de provoquer la formation d'anticorps chez les reproducteurs. Ces anticorps les protègent et sont transmis aux jeunes par la femelle et par ses oeufs. Pourtant, ils n'empêchent pas ces reproduc­teurs de rester porteurs de salmonelles dans l'intestin, et donc de rester contagieux pour des pigeons indemnes qui, à leur con­tact, deviendront eux aussi porteurs de ces salmonelles dans l'intestin, avec tous les inconvénients qui en découlent. C'est la raison de l'opposition des milieux vétérinai­res français à cette méthode de prévention. En effet, de tels oiseaux peuvent contami­ner, non seulement leurs semblables, ce qui pourrait n'avoir que des conséquences limitées, mais aussi d'autres espèces pou­les, dindons, canards et à terme, arriver à poser un problème pour la santé humaine.

    L'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES

    Utiliser des antibiotiques à titre curatif contre la salmonellose, n'est pas nouveau. On a le plus souvent recours à des traite­ments brefs, et avec des antibiotiques pé­nétrant dans tout l'organisme : cette pénétration limitant la durée du traitement pour des raisons de toxicité. Or, si le traitement est court, des recontaminations sont possi­bles sinon probables, car les salmonelles survivent de 3 à 8 semaines (parfois plus) dans l'environnement : litière, matériel etc .

    Il faut donc pouvoir faire un traitement prolongé, et par conséquent, inoffensif. Il existe des antibiotiques qui, donnés par voie digestive (dans l'aliment ou dans l'eau) ne sortent pas de l'intestin ; ils se concen­trent dans le tube digestif, mais ne passent pas dans l'organisme ; de ce fait, utilisés ainsi, ils étaient censés ne pas être toxi­ques. Or, et pour diverses raisons, cette méthode reste délicate d'emploi, et de toute manière, les résultats se sont avérés très variables et souvent décevants à bien des points de vue.

    LE RECOURS AUX FERMENTS LACTIQUES

    Des essais de prévention ont été effec­tués, notamment au Canada, qui ont permis de doubler, et même davantage, la nombre de jeunes sevrés dans l'année. Cette mé­thode originale porte sur une large utilisa­tion de ferments lactiques dont on attend en particulier qu'ils se substituent au moins partiellement aux salmonelles ainsi qu'aux colibacilles dans le tube digestif, ou en tout cas qu'ils freinent leur prolifération. Il s'agit là d'une théorie bien connue, mais en réali­té, l'action de ces agents microbiens utiles est beaucoup plus complexe.

    De nombreux facteurs sont susceptibles d'influencer les interactions qui existent d'une part entre les divers microorganismes de l'intestin, et d'autre part entre ces der­niers et l'animal qui les héberge. Ce sont les effets cumulés de ces interactions qui déterminent la composition et par consé­quent l'activité de la flore microbienne. A un équilibre optimal de celle‑ci correspond un état sanitaire satisfaisant. Il semble évi­dent que, sous certaines conditions, des mi­croorganismes et notamment les ferments lactiques, puissent contribuer à obtenir cet équilibre, et jouer ainsi un rôle prophylacti­que intéressant, de même qu'ils constituent une source d'enzymes indispensables au métabolisme de certains éléments nutritifs.

    Dans le tube digestif, il existe deux sortes de flore microbienne, l'une qui peut être considérée comme inoffensive, l'autre qui est potentiellement pathogène. Le rôle prin­cipal de ces microorganismes est de partici­per à la digestion des aliments, qui ne peut se faire dans les meilleures conditions que si l'équilibre de la flore microbienne est maintenue en permanence. Or, il s'agit là d'une difficulté sérieuse, car les animaux sont constamment sujets à des agressions les plus diverses comme la surpopulation, le changement de nourriture, les modifica­tions climatiques, les traitements, etc...

    Il a été démontré que le bacille lactique qui est présent à l'état naturel dans l'intes­tin, est particulièrement sensible aux stress que peut subir son hôte. Il en résulte des diminutions importantes de la population de lactobacilles dans l'intestin, et par suite, un déséquilibre de la flore microbienne. Dans ces conditions, les bactéries pathogènes peuvent prendre le dessus, et créer des troubles plus ou moins sévères, qui vont de la mauvaise utilisation de la ration alimentaire, aux affections intestinales graves en passant par des diarrhées banales suscep­tibles d'ouvrir la voie à des maladies redou­tables.

    Un apport régulier de ferments lactiques destiné à augmenter dans le tube digestif: la population de microorganismes utiles, permet de maintenir ou éventuellement de rétablir l'équilibre au sein de la microflore.

    L'UTILISATION DES ACIDES ORGANIQUES

    Certains d'entre eux sont connus depuis longtemps pour contribuer à créer, à l'inté­rieur du tube digestif, un milieu inhospitalier pour certaines bactéries et même pour des parasites, susceptibles de provoquer des problèmes sanitaires graves.

    Rejetés dans l'oubli par l'avènement des sulfamides et surtout des antibiotiques qui ont fini par être utilisés de façon abusive, ces acides organiques suscitent  un regain d'intérêt certain, dicté à la fois par la raison mais aussi par la nécessi­té. D'une innocuité totale, ils peuvent être soit intégrés à la nourriture, soit administrés dans l'eau de boisson. Leur utilisation régulière, de préférence en alternance avec fer­ments et levures adéquats que l'on dési­gne de plus en plus souvent par le terme de probiotiques, permet de "blanchir" très cor­rectement des oiseaux porteurs de germes pathogènes. Ceux‑ci sont en effet suscepti­bles de provoquer des affections graves comme la colibacillose et surtout comme la salmonellose, particulièrement redoutée des éleveurs de pigeons.

       Pour être vraiment efficace, cette mé­thode de "blanchiment" doit cependant être appliquée de façon régulière pendant plu­sieurs semaines au moins, et de préfé­rence pendant plusieurs mois. Les éle­veurs ont tout intérêt à commencer à l'appli­quer avant la période de reproduction, et à la poursuivre pendant toute la durée de celle‑ci. Le gros avantage de ce procédé, rappelons‑le, c'est qu'il ne prévoit que l'utili­sation de produits naturels ou identiques, qui ne peuvent qu'être salutaires aux ani­maux, à l'exclusion de susbtances médica­menteuses dont on doit plus que jamais ré­server l'usage ponctuel pour des cas bien particuliers, notamment pour le traitement curatif des maladies infectieuses graves.

     

     

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    HYGIENE ALIMENTAIRE ET PROPHYLAXIE EN CUNICULTURE

     

    L’importance de l’hygiène alimentaire est énorme ; elle doit être physiologiquement équilibrée et zootechni­quement optimale afin de satisfaire à toutes les exigences des animaux dans leurs di­verses conditions physiologiques, leur âge, etc.

    Il faut aussi apporter en plus des concen­trés, une certaine quantité de fourrage gros­sier (foin de pré avec graminées ou paille, d'avoine de préférence) pour assurer le vo­lume et la quantité de cellulose nécessaire, surtout aux femelles en gestation ou allai­tant, afin d'activer le mouvement péristalti­que de l'intestin et éviter aussi les trou­bles gastro‑intestinaux trop fréquents lors­qu'on se limite aux concentrés.

    L'optimum alimentaire serait réalisé si on pouvait disposer de divers types d'aliments, selon les nécessités physiologiques des animaux (gestation, allaitement, croissance, engraissement) mais hélas, ce qui est idéal en théorie n'est pas applicable en pratique, surtout en élevage intensif.

    Il est donc nécessaire de recourir à un aliment unique. On essaie de faire en sorte qu'il contienne les protéines nécessaires dans le pourcentage voulu, et qu'il puisse être administré sans dommage. Il ne faut pas oublier, qu'outre les facteurs généti­ques, la productivité est lagement condition­née par le milieu. Ceci nous est prouvé par les mauvais résultats déplorés par des éle­veurs qui avaient pourtant importé des su­jets appartenant à de nouvelles races aux caractères exaltants.

    Les éleveurs ne tiennent pas assez compte des différences de conditions entre les élevages d'où proviennent ces animaux et ceux où ils les placent.

    L'ambiance, le milieu, ce sont les condi­tions du macroclimat (température, humidité, lumière) et celles du microclimat (lieu où vit l'animal).

    S'il est vrai que le premier influe sur tou­tes les fonctions physiologiques et biologi­ques des organismes, il n'est pas moins vrai qu'elles sont aussi influencées, plus di­rectement et rapidement même, par le mi­croclimat. Donc le logement est très impor­tant et devra être étudié (cubage, aération, éclairage).

    Parler de thérapie et prophylaxie est en­treprise difficile étant donné l'ampleur du sujet : si c'était possible, il faudrait n'avoir jamais à soigner mais plutôt à prévenir. Dans les petits ou moyens élevages où l'on ne tient pas compte de la main‑d'oeuvre, on peut employer n'importe quel système : voie parentérale, dans l'eau de boisson, dans l'aliment.

    La prophylaxie se divise en :

    ‑ Prophylaxie directe, c'est‑à‑dire celle qui  met en oeuvre tous les moyens de lutte qui agissent directement sur l'agent infectieux.

    Elle comprend : la chimioprophylaxie qui, par des doses inférieures aux doses théra­peutiques essaie de prévenir les infections. Et aussi les abris rationnels, bien installés, la lutte contre les rongeurs, porteurs d'in­nombrables germes pathogènes. La désin­fection contre les mouches et moustiques qui véhiculent la myxomatose, la désinfec­tion et bien d'autres précautions d'usage courant que les éleveurs connaissent bien.

    ‑ Prophylaxie indirecte : c'est elle qui tend à augmenter les défenses organiques du lapin contre les agents infectieux. Par exemple la vaccination.

    Une caractéristique des élevages inten­sifs est la typhlite qui, avec la coccidiose, représentent les maladies gastro‑entériques du lapin les plus répandues.

    La typhlite, longtemps confondue avec l'entérite mucoïde est plus fréquente aussi­tôt après le sevrage. Il semble que certai­nes races et hybrides soient plus résistants à cette maladie. De toutes façons, les cau­ses qui favorisent le développement de cette affection sont d'origine alimentaire : sevrage trop précoce, fourrages et aliments moisis, ration pauvre en cellulose, maladies entériques pré‑existantes (coccidioses).

    En conclusion : avec une bonne hygiène alimentaire, sevrage pas trop précoce, ali­ment et fourrage de bonne qualité et bien conservés, pourcentage de cellulose con­venable, la vaccination et une méthode cor­recte de prophylaxie, on considère que les pertes causées par les troubles gastro‑intestinaux peuvent être considérablement réduits.

    Le choix des races et de leurs produits de croisement, la modernisation des clapiers, le perfectionnement des installations contre les maladies, une qualité optimum de l'ali­mentation, ce sont là des dogmes qui rè­glent la bonne marche de l'élevage.

    Les exigences actuelles imposent à l'éle­veur l'abandon de certaines vieilles théories dépassées et lui indiquent les voies du pro­grès qui, surtout pour les élevages, ouvre de nouvelles frontières.

    Aujourd'hui, c'est déjà demain, le futur devient présent car en zootechnie aussi, toute innovation est vouée au vieillisse­ment.




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                              LA CONSOMMATION D’EAU DE BOISSON

    DEPEND DE NOMBREUX FACTEURS

    Il existe des être vivants qui peuvent se passer de lumière ou d'oxygène. Il n'y en a cependant pas un qui puisse, avec le temps, se passer d'eau. Les volailles, dont 70% du poids corporel sont constitués par l'eau, n'échappent évidemment pas à cette règle et doivent ingérer en moyenne des quantités d'eau deux fois supérieures à celles de la nourriture.

    L'utilisation de l'eau de boisson, de celle contenue dans les aliments et la formation d'eau au cours des réactions chimiques sont les trois voies par lesquelles l'organisme des volailles peut être alimenté en eau.

    La consommation d'eau de boisson dépend de nombreux facteurs

    La consommation d'eau de boisson est influencée par de nombreux facteurs : la race, le sexe, l'âge, la consommation d'aliments et le poids corporel, la composition des aliments, les systèmes d'abreuvement et le goût de l'eau, la température ambiante et la température de l'eau de boisson, l'état sanitaire des animaux, leur stade physiologique (puberté, moment de l'ovulation de la ponte), les performances de ponte.

    ... Elle varie avec le sexe...

    La consommation d'eau des poules pondeuses est supérieure à celle des poulets à âge égal. Or, d'après certains chercheurs, ce n'est pas seulement la quantité totale d'eau ingérée, mais également le fractionnement de son ingestion au cours de la journée qui est influencée par le sexe, en relation avec la production d'oeufs : la courbe de consommation d'eau par les mâles se caractériserait en effet par un pic en début de matinée, alors qu'un troupeau de pondeuses s'abreuve selon un rythme marqué par deux maxima, l'un au moment de la distribution de l'aliment, l'autre en fin d'après-midi ou quelques heures avant l'extinction de l'éclairage. Cependant, ces observations sont infirmées par de nombreux auteurs qui signalent également chez les poulets deux pics de consommation d'eau.

    .... Avec l'âge et le poids...

    Le besoin total en eau augmente avec l'âge, mais rapporté au poids corporel, il diminue.C'est ainsi que, selon certains auteurs, la consommation d'eau du jeune poussin est de 0,45 g par g de poids corporel à l'âge de 1 semaine et de 0,13 g de poids corporel à l'âge de 16 semaines.

    ... Avec l'alimentation...

    Les consommations d'eau et d'aliment sont étroitement liées ; c'est pourquoi tous les effets sur la consommation d'aliment (âge et poids corporel par exemple) sont également liés indirectement à celle de l'eau.

    Une expérience a montré que la consommation d'eau diminue considérablement lorsque l'aliment est retiré aux animaux et qu'inversement, une restriction de l'abreuvement s'accompagne d'une diminution de la consommation alimentaire (moins forte cependant). Chez les poussins d'un jour, il semble que le mécanisme de la soif ne s'établisse que lorsqu'ils se sont alimentés pour la première fois.

    Les animaux âgés de 8 semaines ont une très grande résistance à la famine et leur capacité de survie est mise en évidence par le fait qu'à la suite d'une privation d'aliment complète et durable, la consommation d'eau diminue d'abord rapidement, puis, après 11 jours augmente lentement pour atteindre au bout de 18 jours son niveau normal. Sous des températures normales, le rapport quantité d'eau consommée/quantité d'aliment sec consommée s'établirait autout de 1,6/1 pour les poulets de chair et entre 2,0/1 et 2,5/1 pour les pondeuses.

    ... Avec la composition de l'aliment...

    Le besoin en eau varie dans le même sens que la teneur en matière sèche de l'aliment, sa richesse en protéines brutes, sa teneur en énergie, la part prise par des composants tels que la mélasse ou le sel.

    ... Avec les systèmes d'abreuvement et le goût de l'eau...

    Aussi bien que les systèmes d'abreuvement eux-mêmes, le "goût" de l'eau a une influence sur la consommation.

    D'après Tüller, la consommation d'eau journalière de pondeuses abreuvées par des pipettes serait de 20% inférieure à celle constatée avec des abreuvoirs à niveau constant. Les reflets lumineux et le mouvement de l'eau entraîneraient les animaux au gaspillage alors que par ailleurs les excitations lumineuses stimulent la consommation d'eau et d'aliment des volailles.

    Cette observation peut être rapprochée de celle signalée par Andrews selon laquelle les abreuvoirs "goutte à goutte" avec lesquels sont obtenues des indices de consommation égaux à ceux réalisés avec des abreuvoirs de type linéaire ou circulaire, amènent à des poids corporels légèrement inférieurs.

    D'autre part, il semble qu'une eau chargée en matières minérales soit bue plus abondamment qu'une eau normale et puisse conduire à des troubles.

    ... Avec la température...

    Les différences de température ambiante ont une influence particulièrement importante. C'est ainsi qu'à 32° C, les pondeuses boivent deux fois plus qu'à 16°C. La consommation alimentaire décroît lorsque la température s'élève alors que celle d'eau de boisson augmente. Les jours de fortes chaleurs, les pondeuses pourraient boire jusqu'à 665 ml par jour alors qu'à une température optimale cette consommation se situe entre 250 et 300 ml.

    La température de l'eau de boisson dépend également de la température ambiante. Dans des conditions de températures élevées, on peut chercher à augmenter la consommation alimentaire en refroidissant l'eau de boisson ce qui a pour effet d'augmenter le besoin en énergie (pour maintenir constante la température corporelle) des animaux. Leeson et Summers ont montré que par rapport à une température d'eau de boisson de 35°C, un refroidissement à 2°C augmentait la consommation d'aliment de jeunes pondeuses de 15% et leurs performances de ponte de 12%.

    Ce refroidissement nous semble cependant excessif et une température de 10 à 12% C semble par contre pouvoir être exploitée favorablement.

    A l'inverse, lorsque la température ambiante est faible, il est possible d'économiser sur l'aliment en réchauffant l'eau vers 30°C.

    ... Avec la ponte

    Chez les pondeuses, la consommation d'eau pendant la période de production est en grande partie dépendante des performances de ponte et varie au cours de la journée en fonction du moment de l'ovulation et de la ponte. Des essais réalisés par Mongin et Sauveur (INRA) ont montré que les besoins en eau augmentait considérablement juste après la ponte. Ce phénomène serait à mettre sur le compte de mécanismes hormonaux.

    D'après certains auteurs, la chute de consommation constatée au moment de l'ovulation serait elle-même à rapprocher de l'activité nidatoire.

    Autres sources d'eau

    L'oiseau a également la possibilité de se procurer de l'eau à partir de l'aliment. Les rations ont généralement une teneur en eau voisine de 10% et cette possibilité est donc accessoire.

    L'eau résultant de réactions chimiques internes (oxydations) représenterait, d'après Robinson, environ 15% de la consommation totale d'eau des volailles. AInsi, lors de l'oxydation des graisses, des hydrates de carbone et des protéines corporelles, seraient libérées respectivement 1,07 g. 0,55 g. et 0,41 g d'eau par gramme de ces nutriments.

     Un matériel d'abreuvement adapté aux besoins

    Le poulet doit pouvoir s'abreuver en mangeant. Même s'il acquiert avec l'âge des facultés exceptionnelles de survie en cas de privation d'eau, même si certains sujets sont génétiquement moins sensibles, une restriction de 20 à 50% par rapport à la normale, trois fois par jour pendant une demi-heure entraîne par exemple une hausse de l'indice de consommation et une baisse de la vitesse de croissance des poulets de chair.

    Chez les pondeuses, une telle restriction de la durée d'abreuvement peut, quant à elle, provoquer une baisse des performances de ponte (poids des oeufs et épaisseur de la coquille notamment) et à long terme de la mortalité.

    Aussi le matériel d'abreuvement doit-il constamment pouvoir faire face aux besoins des animaux. Son utilisation doit être raisonnée en fonction du rationnement alimentaire des volailles.

    D'une façon générale, il faut cependant veiller à :

    - ne pas avoir trop d'animaux par abreuvoir ou une mauvaise répartition de l'abreuvement ;

    - une bonne accessibilité des abreuvoirs (disposition, réglage en hauteur) ;

    - maintenir une bonne alimentation en évitant la formation de bulles d'air, de bouchons...

    Pour peu de frais, vous ne pourrez alors avoir qu'à vous féliciter d'une amélioration des performances de production.


     

     


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