• Le recours aux parents nourriciers



    Astrild aurore

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    LE RECOURS AUX PARENTS NOURRICIERS

     

    L'habileté avec laquelle les Moineaux du Japon élèvent, comme leurs propres petits, les jeunes d'autres espèces est bien connue et a con­venablement été exploitée par les éleveurs, particulièrement pour les Diamants aus­traliens.

    Cependant, à propos de l'emploi continuel des nourriciers, particulièrement dans les cas des Diamants de Gould, on exprime souvent des doutes et des désaccords surgissent entre les éleveurs, surtout sur trois points principaux : "imprinting" ou imprégnation, perte de l'instinct de parenté chez les Dia­mants de Gould et alimentation.

    L'imprinting est le processus à cause du­quel les caractéristiques physiques des pa­rents sont  « absorbées »  ou  « reconnues » par leurs issus. Bien que l'éthologie ou étude du comportement  soit une science relativement nouvelle, l'imprégnation a été l'objet de nombreuses recherches de la part de quelques‑uns des plus éminents ornitho­logistes. Un fait qui ressort clairement de ces recherches est que la descendance de plusieurs espèces d'oiseaux subit l'impré­gnation de façons différentes.

    Par exemple, le docteur Konrad Lorenz, l'illustre éthologiste autrichien, a remarqué que les Oies cendrées (Anser Anser) ve­nant de naître subissent l’empreinte du premier objet qui bouge devant leurs yeux aussitôt après l'éclosion.

    D'autre part, le docteur Lorenz a décou­vert que les petits du canard col‑vert  réagissent d'une façon as­sez différente, c'est‑à‑dire qu'ils ne lui ré­pondaient que lorsqu'il imitait le l’appel du canard adulte. Un des aspects les plus importants de ces essais c'est que les cane­tons n'ont pas répondu simplement au premier cri entendu après l'éclosion, mais seulement à l’appel spécifique du ca­nard colvert adulte. En d'autres mots ces canetons, qui étaient nés dans une cou­veuse, avaient l’instinct  inné de réagir à  l’appel de leur propre espèce.

    A l’évidence, dans le cas de plusieurs espèces de Passereaux, le fac­teur initial décisif dans l'imprégnation est probablement constitué davantage par les caractéristi­ques vocales que  visibles. On ne saurait généraliser, mais il semble raisonnable de présumer que l'impré­gnation au moyen des notes d’appel spé­cifiques, constitue la règle dans le cas des espèces qui se reproduisent dans des cais­settes, cavités, ou d'autres endroits obs­curs.

    On ne peut cependant pas considérer l'imprégnation comme un facteur isolé dans le cycle vital des oiseaux, mais comme une partie du modèle complexe des caracté­ristiques du dimorphisme sexuel et du comportement social en général.

    Alors qu'il est vraisemblable que la plu­part des petits de passereaux possèdent un instinct inné de répondre aux notes de rap­pel de leur propre espèce, il est tout aussi probable que, par la suite, ils  apprennent  à reconnaître visuellement les membres de leur espèce,

    Citons à titre d'exemple, l'introduction de deux Capucins à ventre blanc (Lonchura strata acuticauda) dans une volière conte­nant des Moineaux du japon mâles. Ces Capucins sont les souches sauvages du Moineau du japon et sont très semblables, d’aspect, à la variété chocolat unico­lore de celui‑ci, bien qu'ils soient sensible­ment plus petits. Dès que les nouveau‑ve­nus ont été introduits, les Moineaux du ja­pon ont commencé à les courtiser en indi­quant ainsi qu'ils les avaient  reconnus  et acceptés comme membres de leur espèce. Dans ce cas, la reconnaissance était pure­ment visuelle parce que les Capucins n'avaient pas encore eu le temps d'émettre au­cune note de rappel, avant de recevoir un si enthousiaste accueil.


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    Les Moineaux du Japon mâles, en condi­tions de reproduction, courtisent effective­ment n'importe quel autre Moineau du Ja­pon,  mâle ou femelle, venant d'être introduit dans leur cage. Néanmoins, dans un laps de temps très court, ils cessent de courtiser les mâles dès que ceux‑ci ont eu la possibilité de proclamer vocalement leur sexe ; par conséquent il semble que les fe­melles de l'espèce ne puissent pas être vi­suellement reconnues par les mâles, mais seulement à travers les émissions vocales qui sont différentes d'un sexe à l'autre.

    Les Moineaux du Japon sont employés sur une large échelle depuis plusieurs an­nées, comme parents adoptifs pour les Dia­mants de Gould et d'autres Diamants aus­traliens ; on dit qu'il n'a été constaté jus­qu'à présent aucun cas spécifique d'impré­gnation.

    Le docteur Gert Ziegler, dans la revue al­lemande   Die Gefiederte Welt  a fait ressortir que, d'après ses essais, il n'y a pas de danger d'imprégnation si les jeunes Dia­mants de Gould sont élevés dans un milieu où ils peuvent entendre et voir des individus de leur propre espèce et qu’ils sont logés avec d'au­tres Diamants de Gould, quand ils ne sont pas dans la phase reproductrice. Cela con­firme la théorie de l'imprégnation initial au moyen des notes de rappel et à la recon­naissance qui s'ensuit des caractéristiques physiques à travers l'expérience visuelle.

    Il faut aussi prendre en considération le fait que l'imprégnation n’apparaît pas comme un problème au point de vue pratique. Dans la plupart des élevages sinon dans tous, les petits de Diamants de Gould élevés par les Moineaux du Japon se trouveront pres­qu'inévitablement dans la zone d'écoute des notes de rappel des couples adultes des Diamants de Gould en reproduction. C'est aussi une pratique normale d'élevage que de loger les jeunes Gould, dès qu'ils sont devenus indépendants, dans une vo­lière commune avec d'autres individus de leur espèce, jusqu'à ce qu' ils en soient retirés pour être destinés à la reproduction.

    Il est donc évident que les jeunes Gould, même s'ils sont élevés par les Moineaux du Japon, seront soumis aux émissions voca­les de leur propre espèce pendant le stade sensible de l'imprégnation et, plus lard, ils se familiariseront avec le modèle de plu­mage et d'autres caractéristiques physiques des Gould adultes.


    Diamants-Gould.jpg

    Néanmoins, beaucoup de Diamants de Gould ne peuvent être considérés comme parents recommandables, pour plusieurs raisons. D'aucuns, ayant pondu les oeufs, refusent de les couver, alors que d'autres abandonnent leurs petits ou refusent de les nourrir convenablement. Il est très proba­ble que cet état de choses soit le résultat de l'emploi régulier et prolongé des Moi­neaux du Japon comme parents adoptifs. Le désir et l'habileté que montrent certaines espèces à élever avec succès une nichée est une réaction instinctive, déterminée na­turellement par des stimulants internes et externes. Il est évident que des Diamants de Gould qui n’ont pas la possibilité d’élever eux-mêmes leurs petits, perdent certaines facultés de reproducteurs.

     Mal­heureusement, cela constitue un cer­cle vicieux parce que les éleveurs tendent à employer les nourriciers avec d'autant plus de fréquence qu'ils voient s'affaiblir les capacités de reproducteurs des Gould.

    Heureusement, il y a encore un nombre important d'éleveurs qui permettent à leurs Diamants de Gould (et naturellement à d'autres espèces australiennes aussi) d'accomplir leur cycle naturel de reproduction.  Il pourrait d’ailleurs deve­nir nécessaire de retourner à l'usage des volières extérieures pour la reproduction des Gould au lieu des cages‑caissettes em­ployées par beaucoup d'éle­veurs, en vuie de fixer de bonnes lignées de Diamants de Gould reproducteurs.

    En laissant de côté quelques tares héré­ditaires reçues de l'un ou de l'autre des pa­rents naturels, le bien‑être des jeunes Gould élevés par les Moineaux du Japon ne dépendra que de la qualité de l'alimenta­tion que leur offre l'éleveur, au moyen des nourriciers. Bien que les Moineaux du Ja­pon soient des oiseaux vigoureux qui peu­vent prospérer avec une alimentation relati­vement spartiate pendant des périodes as­sez longues, ils ont néanmoins besoin, lors­qu'ils élèvent ‑ particulièrement s'ils élevent les Diamants de Gould ‑ de recevoir un ré­gime varié et riche en éléments nutritifs. La simple ration de graines sèches est extrê­mement pauvre en vitamines ainsi qu’en ptotéines. Ces deux éléments nutritifs sont essentiels pour la croissance régulière de n'im­porte quel jeune,l oiseau ou mammi­fère. Par conséquent, il faut ajouter des ali­ments complémentaires au régime princi­pal, particulièrement pendant la saison de reproduction.

    On peut corriger les insuffisances du ré­gime en donnant par exemple de la pâtée de qualité, des aliments complémentaires à teneur protéique élevée, des composés po­livitaminiques hydrosolubles, des additifs minéraux, notamment.

    L'alimentation est une des composantes de l'éle­vage, mais c'est sans aucun doute le fac­teur le plus important.




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