• Importance de la lactation chez la lapine

     

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    IMPORTANCE DE LA LACTATION

    CHEZ LA LAPINE

     

    La lactation dune bonne lapine passe de quelques grammes les premiers jours, à près de 150 grammes le 21ème jour, pour retomber très rapidement par la suite.

    C'est à partir du 21ème jour que l'ali­mentation solide et individuelle du lapereau, s'intensifie.

     

    Or, à l'élevage, tous les problèmes pathologiques, inhérents à la nourrice, se ma­nifestent de la naissance à la 3ème semaine alors que le lapereau devient à son tour délicat à partir de cette époque. Comment peut‑on expliquer cela  ?

     

    Si l'on fait une comparaison avec un autre mammifère, la vache, qui pèse cent fois plus, on voit que la lactation de la lapine est proportionnelle, puisque 250 grammes représentent 25 litres d'une excel­lente laitière. Tous les problèmes qui se posent à cette dernière, se retrouvent, par­fois compliqués, chez la lapine. Montées du lait apparition de l'instinct matemel, douleurs des mammelles, engorgements, appauvrissement de l'organisme en sucre, ou du sang en calcium, complications intestinales qui se traduiront chez cette dernière par une absence de nidification, des manifestations de cannibalisme, de mammites, de toxémie de gestation, d’hypocalcémie ou fièvre vitulaire, d’entérotoxémie.

     

    Le vétérinaire qui se déplace pour la vache, applique le traitement qui la sauvera. La lapine, moins intéressante, meurt parfois sans avertir. C'est donc à l'éleveur qu'il appartiendra de prévenir plutôt que de guérir. Les méthodes proposées s'avèrent excellen­tes et confirment les suppositions faites au sujet de ces accidents. La préparation à une maternité réussie, s'obtiendra par une bonne alimentation riche en phosphore‑calcium, vitamines, A, D3, E donnée en fin de gesta­tion et surtout c'est essentiel, un abreuve­ment frais ou tiède selon la saison et à discrétion.

     

    Chez certaines laitières déficientes, la montée du lait pourra être favorisée égale­ment par l'administration de galactogène. Etant donné que les hormones doivent être formellement proscrites, des formules voi­sines de celles utilisées chez la femme, peuvent être employées avec succès au clapier. Mais c'est surtout à la naissance, qu'un apport de sels de calcium, de phos­phore, d’une formule un peu particulière, sous forme parfaitement assimilable doit être fait obligatoirement dans l'eau de boisson.

     

    Comme chez la vache, et proportion­nellement, on administrera au moins les vitamines A et E. L'expérience montre déjà une réduction considérable du taux de stéri­lité, de mise bas anormale, de cannibalisme et la disparition quasi totale des autres acci­dents.

     

    Pour le lapereau qui voit sa ration lactée décroître très rapidement à partir de la 3ème semaine, le problème est de préparer son tube digestif à s'accoutumer à une ali­mentation solide, cellulosique, en un temps très court. C'est en général un véritable stress, et la flore intestinale se modifie parfois dune façon anarchique. Il s'installe souvent une flore microbienne pathogène entraînant des toxémies (colitoxémie, entéro‑ toxémie) ou des diarrhées longues à guérir dans les cas les moins graves, ou bien, au contraire, importantes, abondantes, mu­coïdes ou non, qui liquident l'animal ou la portée en quelques heures.

     

    Dans ce cas, l'éleveur est parfois insuf­fisamment armé, mais il comprendra déjà l'intérêt de ne pas réduire la quantité de boisson, (dans le but supposé de diminuer la diarrhée) alors que l'organisme est habitué à la grande quantité d!eau apportée par le lait, et de lui incorporer de la 3ème à la 6ème semaine, au moins, des ferments lactiques convenables et valablement titrés, en quantité suffisante pour combattre les flores pathogènes. Si celles‑ci prenaient le dessus, les antibioti­ques pourraient être efficaces, s'il n'est pas trop tard et si les ferments lactiques de réen­semencement sont distribués immédiatement après.

     

    Quant aux vaccinations, soulignons que devrait être particulièrement étudiée leur application pendant la gestation, comme chez la vache, mais d’autant plus que chez les rongeurs, la barrière foetale est beaucoup plus perméable au passage des anticorps maternels vers le foetus, ce qui ne diminue en rien l'intérêt de leur passage dans le colos­trum.

     

    De toute façon, le problème de la coccidiose, dont les manifestations sont voisines de celles des entérites microbien­nes, mais dont les causes sont totalement différentes, ne doit pas être non plus né­gligé.

     

    Ainsi, une meilleure connaissance des processus de la lactation chez la lapine, explique parfaitement le plus grand nombre des accidents pathologiques observés à cette période de l'élevage, et l'on comprend très facilement alors la nécessité chez la nourrice d'une production facile, importante, et de qualité.

     

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