• Apprenons à connaître la caecotrophie.



    Bélier


    APPRENONS A CONNAITRE LA CAECOTROPHIE
    Crottes dures  -  crottes molles

    On sait depuis longtemps (1882) que le lapin excrète deux types de fèces :

    ‑ les crottes habituelles, sèches, appelées pour cette raison "crottes dures". Elles ont été improprement dénommées "crottes de jour" en raison de leur période d'excrétion plus fréquente pendant le jour.

    Elles se présentent sous la forme de grains bien séparés les uns des autres et d'aspect hétérogène.

    ‑ les "caecotrophes" ou "crottes molles", car plus humides : ces fèces sont plus fon­cées par suite de la présence de pigments biliaires. Elles sont enveloppées d'une pelli­cule de mucus. Pour les mêmes raisons, elles ont été improprement dénommées "crottes de nuit", bien qu'il soit possible d'en voir l'apparition pendant la période de jour.

    Elles se présentent à l'expulsion sous la forme d'une grappe de cinq à dix petites boules.

    ‑ un troisième type intermédiaire a été décrit, il se situe entre les deux types pré­cédents.

     FORMATION DES CAECOTROPHES

    Les caecotrophes ont une composition très proche de celle du contenu caecal.

    Lors de la formation de ce type de fèces le contenu du colon proximal ne subit que de très légères modifications .

    Il semble que la capacité d'absorption du colon, très intense lors de l'élaboration des fèces dures, soit empêchée.

    Deux hypothèses ont été avancées à ce sujet :

    ‑ l'existence d'un transit très rapide, lié éventuellement à une contraction caecale;

    ‑ la protection conférée par la pellicule de mucus qui isolerait le matériel digestif;

    Les principales modifications qui s'obser­vent pendant le passage dans le colon se résument aux trois faits suivants

    ‑ résorption d'eau.

    L'humidité passe de 77% (milieu caecal) à environ 70% (caecotrophes).

    Elle est sans doute responsable de la lé­gère concentration bactérienne observée.

    ‑ l'addition d'une couche de mucus, qui enrichit les caecotrophes en éléments azo­tés,

    ‑ une fragmentation du contenu en caeco­trophes.

    La poursuite des métabolismes micro­biens explique sans doute que les caeco­trophes aient une teneur sensiblement su­périeure en certains acides aminés que le contenu caecal.

    Cette différence n'existe pas chez les la­pins axéniques (élevés en laboratoire en dehors de tout contact microbien et de tout germe).

    Ils interviennent également dans la com­position en acides organiques ;
    cependant, une diminution de 36% des acides volatils laisse supposer une absorption , toutefois limitée : les caecotrophes contiennent en effet une quantité importante d'acides gras volatils.

                    FORMATION DES CROTTES DURES

    La composition des fèces dures est très différente de celle du contenu de la pre­mière partie du colon proximal ; leur diffé­renciation se fait principalement dans un segment digestif bien délimité : la deuxième partie du colon proximal dont l'ablation en­traîne l'excrétion d'un seul type de crottes.

    A ce niveau, un facteur secrété lyse envi­ron 71% des micro‑organismes, libérant leurs constituants.

    Il est probable que les protéines micro­biennes soient alors dégradées par des en­zymes endocellulaires.

    La lyse s'accompagne de l'absorption d'une partie importante de matières protéi­ques (plus de la moitié), par la paroi du colon proximal.

    Cette absorption n'existe pas chez le la­pin axénique, ce qui amène à penser que les composés azotés bactériens se présen­tent sous une forme hautement absorbable.

    Les acides aminés sont absorbés dans la proportion des deux tiers à un demi, à l'ex­ception de l'alanine, de la thréonine et de la sérine dont le taux a encore plus diminué.

    Malgré ces phénomènes, les fèces dures contiennent encore de 15 à 18 % de matiè­res protéiques qui sont perdues pour la di­gestion.

    Plus des deux tiers de certaines vitami­nes sont récupérées au niveau du colon.

    86% des acides gras volatils disparais­sent au cours du transit colique.

    La diminution relative de chaque acide gras volatil est beaucoup plus forte que celle de l'eau, ce qui suggère des mécanis­mes séparés d'absorption.

    La résorption aqueuse se fait d'une façon très progressive, mais avec une intensité plus grande dans la colon distal. Le taux résiduel des fèces dures est proche de 60%.

    La disparition de certains constituants du matériel fécal entraîne la concentration pas­sive des autres éléments non absorbés : le taux de cellulose brute est peu à peu dou­blé.

    L'ordre de production des deux types de crottes est lié au rythme d'éclairage.

    Il est possible de trouver des animaux produisant des crottes dures à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, tandis que les caecotrophes ne s'observent pas l'après‑midi chez le lapin domestique.

    La quantité de caecotrophes (en matière sèche) représente environ le quart de la masse de fèces dures émises. Mais cette proportion peut augmenter lorsque l'animal est soumis à un certain jeûne.

    Le rythme d'excrétion est sous la dépen­dance des glandes surrénales.


    Petit Papillon


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