• Pathologie de l'incubatioin chez les oiseaux de cage et de volière

    Perruche Moineau

     

    Perruche Moineau

     

    PATHOLOGIE DE L’INCUBATION

    CHEZ LES OISEAUX DE CAGE ET DE VOLIERE

     

     L'incu­bation conditionne le développement de l'embryon dans l'oeuf, à la faveur de la chaleur apportée par l'oiseau qui couve. Son cours normal dépend de la façon dont la couveuse s'acquitte de son rôle. Il est normal qu'elle abandonne les oeufs de courts mo­ments pour s'alimenter et boire, et éventuellement se baigner, ce qui apporte aux oeufs l'humidité né­cessaire, qui évite leur dessèchement ainsi que le durcissement des membranes internes de la co­quille, qui ferait un obstacle à une bonne éclosion. Cependant, il s'agit là de problèmes d'élevage et non de la pathologie qui nous intéresse.

     

    Pathologie de l'incubation : c'est l'ensemble des problèmes d'origine interne à l'oeuf, qui peuvent pro­voquer la mort de l'embryon. Ces problèmes sont susceptibles d’être liés à des carences, à des infections microbiennes ou à des causes génétiques.

     

    LES CARENCES

    On a souvent dit que l'oiseau ne pon­dait pas un oeuf imparfait ou incomplet et que, si la femelle ne disposait pas des éléments nécessaires à la formation de cet oeuf, elle cessait de pondre. Cela n'est vrai qu'en partie seulement et il peut exis­ter des embryons carencés en certains minéraux ou vitamines et qui, du fait de ces carences, n'arrive­ront pas à la fin de l'incubation.

    Dans des études faites sur la poule, on a voulu, et souvent pu, attri­buer à certaines carences la mort de l'embryon à des moments déterminés de l'incubation. Il est très difficile de transposer de telles données à l'incuba­tion des oeufs d'oiseaux de cage. On peut cepen­dant retenir que les carences minérales et vitami­niques peuvent être des causes de mortalité em­bryonnaire. Dans de tels cas, il faut donc apporter aux reproducteurs, un supplément de minéraux et vitamines, sous forme de produits très complets ca­pables de compenser les carences les plus diver­ses. Des considérations économiques peuvent in­citer l'aviculteur industriel de volailles à déterminer la carence exacte pour la corriger sans apporter de suppléments coûteux et inutiles. Cela n'intervient pas pour les oiseaux de cage.

     

    Les acides aminés : connaissant leur importance en alimentation, on peut se poser la question de leur influence sur l'embryon. En fait il semble que la composition de l'oeuf en protéines soit assez cons­tante et que c'est un des cas où le principe de l'oeuf «incomplet» (voir plus haut) s'applique le mieux. Pourtant, il arrive qu'après un début de reproduc­tion satisfaisant, on observe de mauvaises incuba­tions. Il semble que cela soit dû à un épuisement des réserves des femelles en acides aminés, car la distribution d'une formule contre la mue, riche en acides aminés essentiels, améliore les résultats de façon spectaculaire.

     

    LES CAUSES INFECTIEUSES  

    Ce sont celles auxquelles les éleveurs pensent le plus souvent, en général à tort. En théorie l'oeuf peut être infecté de deux façons: à partir de l'ovaire de la femelle ou à travers la co­quille. Seule la première est à proprement parler héréditaire.

     

    Infection de l'ovaire: c’est une voie d'infection qui a connu son heure de gloire avec la pullorose (sorte de salmonellose) de la poule. Ce mode de trans­mission a été découvert en 1909 et cela eût un tel succès que l'on généralisa sans preuves ce mode de transmission à toutes les salmonelloses aviaires et même à d'autres maladies. Dans le cas des oiseaux, la pullorose n'existe pas de façon sponta­née et il y plusieurs années que l'on a reconnu que les salmonelloses des oiseaux ne se localisaient pas de façon spéciale à l'ovaire : si une ovarite salmonellique peut se voir, elle reste une exception. On peut donc dire que la transmission héréditaire suivant la voie ovaire‑ovule‑oeuf‑embryon n'existe pas en pratique.

     

    Infection de la coquille : la coquille de l’oeuf est poreuse. Si l’oeuf en incubation, donc chaud, se re­froidit (quand la couveuse va manger et boire) ce refroidissement crée une contraction des liquides de l'oeuf et il en résulte une aspiration qui peut faire pénétrer à travers la coquille, des germes présents à sa surface. Ces germes ont en général une ori­gine intestinale ( l’oeuf est souillé au moment de la ponte au passage dans le cloaque), ou sont appor­tés en cours d'incubation par la femelle. Ils peuvent infecter l'embryon et causer sa mort, ou, si l'infec­tion est tardive, causer la mort de l'oisillon dans les 3 ou 4 jours suivant l'éclosion. L'infection de l'em­bryon ne peut être démontrée que par l'examen bactériologique d’eufs non éclos.

     

    LES ECLOSIONS  

     C’est le bon déroulement de l'incuba­bon qui conduit à des éclosions normales. Comme nous venons de le voir, il est lié à des facteurs internes de l’oeuf (vigueur de l'embryon, carences diverses, infections) et à des facteurs externes (température, humidité, comportement de l'oiseau qui couve). L'éclosion est le dernier stade de cette incubation et, pour l'amateur peu averti, elle en est le résultat global facile à cons­tater.

    De ce fait, bien souvent, quand un éleveur déplore de «mauvaises éclosions» il faut comprendre qu'il s'agît en fait d'accidents par mortalité embryon­naire ou en coquille. Ce dernier terme est en général employé quand l'embryon meurt alors qu'il est déjà bien formé ce qui correspond à une mortalité em­bryonnaire survenant dans le dernier quart du temps d'incubation. Normalement le terme de «problèmes d'éclosion» devrait être réservé aux anomalies surve­nant au stade final quand l'oisillon doit percer (bê­cher) la coquille et sortir de l'oeuf. Ces anomalies peuvent aussi résulter de facteurs internes ou exter­nes. Les causes internes sont un manque de vigueur de l'embryon par suite de carences, de causes héré­ditaires (coquilles dures) ; le bêchage sans éclosion a parfois été attribué à une carence en vitamine A. Les causes externes peuvent être un manque d'humidité qui cause un durcissement des membranes internes de la coquille et gène son percement par l'oisillon. S'assurer que les couveuses ont accès à la bai­gnoire, contrôler l'humidité ambiante et, si nécessaire, faire des vaporisations d'eau dans les nids, surtout en fin d'incubation.

     

     


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