• Le lapin d'appartement : animal sympathique ou bête à chagrin ?

    Hermelin 2

     

    LE LAPIN D’APPARTEMENT

    Animal sympathique ou bête à chagrin ?

    Lorsque les chiens et les chats ne sont pas tolérés dans un appartement, on les rem­place par des lapins, par des cobayes, par des hamsters, par des poissons, etc. Les cobayes ne sont donc plus exclusivement des animaux d'expériences destinés aux la­boratoires, et les lapins ne sont plus les hô­tes exclusifs des clapiers, et deviennent la­pins d'appartement.

    Tous les éleveurs savent que les lapins s'apprivoisent facilement. Que ce soit un Fauve de Bourgogne ou un nain, ils appren­nent à répondre à l'appel de leur nom, s'inté­ressent à tout ce qui se passe dans un ap­partement, accourent à un coup de sonnette, se rendent à la cuisine à l'heure des repas. Certains propriétaires de lapins d'apparte­ment en sont enchantés, d'autres beaucoup moins ; c'est dire qu'élever un lapin en ap­partement pose des problèmes, au même titre que pour les chiens et les chats.

     QUELQUES CONDITIONS A OBSERVER

    Pour apprivoiser facilement un lapin et pour en faire un animal destiné à vivre en appar­tement, il faut l'adopter jeune, c'est‑à‑dire à trois mois environ. Il ne faut pas le lâcher aussitôt dans l'appartement, mais lui réser­ver une grande cage, déposée à même le sol, dans laquelle on aménagera deux par­ties: l'une pour le logement, la nourriture, l'autre pour les crottes. La cage peut être en bois avec du treillis, ou totalement en treillis, mais en tout cas le fond doit être en une substance imperméable, en plastique ou en métal, aux bords arrondis et relevés, afin qu'aucune déjection ne puisse couler sur le sol de l'appartement, sur les parquets en les imprégnant de liquides nauséabonds, ou sur le carrelage d'une cuisine. Le meilleur fond de la cage est formé de deux plateaux aux bords relevés que l'on peut sortir alternative­ment  pour les nettoyages. La porte de la cage doit être construite en un battant avec charnières en haut, se rabattant sur la cage, pour faciliter les nettoyages.

    La cage peut être installée dans n'importe quelle pièce de l'appartement, pourvu que celle‑ci soit facile à aérer, vu que la tenue d'un lapin en appartement est toujours liée à des odeurs qui doivent être éliminées par nettoyage, et par renouvellement de l'air.

    On ne peut loger un lapin d'appartement dans une baignoire, par exemple, ce qui en­traînerait des réclamations justifiées de la part du propriétaire de l'immeuble.

    Si la cage est en treillis, elle sera recou­verte, sur le toit et sur les côtés, d'une étoffe, ou d'une protection de plastique, pour que le lapin soit à l'abri des courants d'air et se sente protégé.

    On ouvrira la cage plusieurs fois par jour; le lapin sera lâché sous surveillance, d'abord de courts moments, ensuite plusieurs heu­res. La cage doit représenter le terrier du lapin; au moindre signal de danger, il s'y ré­fugie ; il faut l'y enfermer lorsqu'il n'est pas sous surveillance.

     LES DEBOIRES

    Si certains lapins sont très propres et ne déposent leurs crottes que dans leur cage, d'autres n'ont aucun souci de propreté et abandonnent leurs crottes et leurs urines partout dans l'appartement, sur les tapis, sur les planchers, sur les carrelages, salissant tout. C'est une des raisons pour lesquelles, après l'enthousiasme du début, certains renoncent définitivement à posséder un lapin d'appartement.

    Le lapin étant un rongeur, il s'attaque avec les dents aux meubles, aux tapis, aux boise­ries. Il est plus facile de faire comprendre à un chat de ne pas griffer les meubles qu'à un lapin de ne pas ronger. Il lui est d'autant plus nécessaire de ronger dans l'appartement qu'il n'a rien à ronger dans sa cage.

    Alors qu'un chat est tranquille durant la nuit et dort, le lapin a une vie nocturne plus active que la vie diurne; c'est ce qu'il est difficile de concilier avec la tranquillité de ce­lui qui veut dormir dans la même chambre que son lapin : tambourinements avec les pattes postérieures, allées et venues dans la cage, bruits de « repas », puisque certains lapins mangent plutôt la nuit. De toute bête émane une odeur spécifique ; ceux qui s'ha­bituent à l'odeur d'un chien ou d'un chat ne supportent peut‑être pas aussi facilement les odeurs de lapin. Même en maintenant la cage du lapin très propre, on n'empêchera pas certains relents, certaines odeurs de crottes et surtout d'urine.

     LES ERREURS

    Les maladies qui atteignent les lapins d'ap­partement ne sont pas fréquemment parasi­taires ou microbiennes; la coccidiose et la pasteurellose peuvent décimer les élevages industriels de lapins et anéantir tous les jeu­nes lapins d'un clapier. Les lapins d'apparte­ment ne sont atteints que rarement des ma­ladies typiques d'élevages et de productions intensives. Quelques‑uns peuvent présenter du coryza, par suite de courants d'air, qui sont aussi possibles dans les appartements, en particulier lorsque la cage est mal placée.

    Les causes les plus fréquentes de maladie et de mort chez les lapins d'appartement sont les erreurs d'alimenfation. On leur donne de tout ce que l'on trouve dans une cuisine: pelures de fruits, pelures de pommes de terre (très toxiques), feuilles flétries de légumes, pain sec, restes de repas, etc. Cette alimen­tation "citadine" est généralement trop pauvre en cellulose, quand elle n'est pas toxi­que, et les intestins du lapin n'ont pas le ballast suffisant pour effectuer une digestion normale. Les granulés, conseillés lors de l'achat du lapin, sont faciles à tenir en réser­ves et à distribuer, mais ils échauffent sou­vent les intestins, et la diarrhée s'établit, jus­qu'à provoquer la mort, si le régime n'est pas modifié.

    Ce qui manque aux lapins d'appartement, c'est le foin et le regain, c'est aussi le four­rage vert. L'herbe sèche ne peut être rem­placée par aucun autre aliment. Le lapin doit en absorber chaque jour 100 à 120 gram­mes. Le foin et le regain doivent être de cou­leur vert foncé; lorsqu'ils sont trop vert clair ou jaune, cela signifie que le fourrage a été délavé par la pluie, a été mal récolté ou a trop fermenté. Le foin qui est gris blanc est riche en moisissures. Le foin brun est trop fermenté; le lapin craint  tous les fourrages fermentés.

    Tout ce qu'on peut donner en plus du foin et du regain n'est qu'un complément : feuilles séchées, carottes, betteraves, graines de céréales, etc.

    Les anomalies de la mâchoire passent par­fois inaperçues : par manque d'une usure suf­fisante, les incisives s'allongent jusqu'à bles­ser la lèvre opposée. La lapin d'appartement doit avoir à sa disposition des brindilles, des branchages, même avec feuilles séchées, vu que les feuilles ont une valeur alimentaire aussi élevée que le foin. Les meilleures feuilles et les meilleurs branchages provien­nent d'ormeaux, de hêtres, de tilleuls, de noi­setiers, de frênes, éventuellement de bou­leaux. C'est en rongeant ces branchages et ces brindilles que le lapin d'appartement pour­ra user ses dents convenablement.

     QUE FAIRE D'UN LAPIN D'APPARTEMENT ?

    Le lapin de clapier finit sur la table de son propriétaire. Le lapin d'appartement appar­tient à la catégorie d'animaux qu'on ne mange pas ; on ne consomme ni chiens, ni chats, ni cobayes, ni hamsters, ni lapins d'appartement. Il est compréhensible que celui qui a vécu journellement avec un lapin dans sa chambre se soit pris d'amitié pour lui ; il ne voudrait en aucun cas le mettre à mort pour en faire un repas. On ne mange pas ses amis. Encore peut‑on admettre qu'il faille mettre à mort un lapin d'appartement lors­qu'il est malade d'une façon incurable ou trop âgé ; dans la plupart des cas, il est destiné à mourir de vieillesse.

    Que faut‑il faire lorsqu'on doit s'en séparer parce que, pour différentes et bonnes rai­sons, on ne peut plus le garder après l'avoir cajolé durant plusieurs semaines ou plusieurs mois ? Certains de ces lapins rejoignent le clapier et le sort des lapins d'élevage et de production de viande; les autres... on cher­che à les remettre à des amis, à la protec­tion des animaux... ou on devra, après de vaines recherches d'une place convenable, les faire endormir par une injection, comme le vétérinaire procède pour les chiens et les chats. On a tenté une expérience qui n'a pas réussi. Peut‑être eût‑il mieux valu s'in­former auparavant.

     NE PAS APPRIVOISER INUTILEMENT

    Ceux qui élèvent des lapins pour leur viande, les nourrissent et les logent convenable­ment  leur doivent des soins élémentai­res. Ils ne créent pas avec eux des liens d'amitié qui les empêcheraient de les mettre à mort. Avant d'apprivoiser un animal, avant d'en faire un compagnon de jeux pour les enfants, avant d'en faire un ami, il faut pré­voir les conséquences de cette familiarité. Elle implique des engagements qu'il faut pou­voir assumer jusqu'au bout ; si on ne le peut pas, il est alors préférable de ne pas adopter de lapins d'appartement et de laisser les la­pins dans leur clapier.

     

    Belier-nain.jpg

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :