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L'alimentation rationnelle du lapin dans les petits élevages.
L’ALIMENTATION RATIONNELLE DU LAPIN
DANS LES PETITS ELEVAGES
Ce mode d'élevage, généralement pratiqué dans des conditions d'alimentation anarchiques, présente l'inconvénient d'être presque toujours sous‑protéiné, ou se présente en dents de scie dans ce secteur capital de l'alimentation, génératrices de nombreux accidents intestinaux, d'où une croissance plus lente des lapereaux, un rendement viande moins élevé, tandis que les mères se carencent si l'on n'observe pas l'équilibre des distributions et les supplémentations citées plus haut.
Nous recommandons, puisqu'il s'agit d'un travail fait à temps perdu, de ne pas entreprendre trop, de manière à exécuter bien ; il est, en effet, préférable d'assurer le confort, la propreté, la bonne nutrition, par une alimentation distribuée en quantité suffisante, à des heures possibles et régulières dans un clapier de volume limité, mais dont on ne perdra jamais le contrôle, parce que le travail indispensable à son entretien restera faisable, sans être fastidieux. A cette condition, mais à cette condition seulement, l'élevage familial demeurera une occupation lucrative et agréable.
A ces éleveurs, nous proposons un régime alimentaire mixte, permettant d'assurer une bonne productivité et un rythme de croissance donnant au moment de l'abattage, un phénotype correspondant aux normes des qualités exigées. Cette alimentation sera saisonnière.
Nous suggérons, pour la période d'hiver, la formule suivante : orge 40 g. ; avoine 40 g. ; maïs 30 g. ; blé 20 g. ; ce qui donnera, pour 130 g. de graines : 8,3 g. de protéines pour 140 g. de luzerne sèche : 22 g. environ de protéines, une alimentation contenant théoriquement 12% de protéines assimilables, ration suffisante pour des mâles ou des femelles au repos, mais il apparaît clairement que nous devons l'enrichir pour les femelles gestantes, les nourrices et les lapereaux en croissance. Nous proposons d'ajouter, en les incluant proportionnellement, 50 g. de granulés intensifs, à partir du quatrième jour de gestation, en observant le tableau de marche suivant :
‑ 4ème jour de gestation : graines + luzerne + 10 g. de granulés intensifs,
‑ 10ème jour de gestation : graines + luzerne + 20 g. de granulés intensifs,
‑ 20ème jour de gestation : graines + luzerne + 30 g. de granulés intensifs,
‑ 25ème jour de gestation : graines + luzerne + 40 g. de granulés intensifs,
‑ 27ème jour de gestation et jusqu'au 4ème jour après la mise‑bas : graines + luzerne + 10 g. de granulés intensifs,
‑ à partir du 4ème jour suivant la mise‑bas : graines + luzerne + 30 g. de granulés intensifs, en augmentant jusqu'à 50 g. au 10ème jour, ensuite, il faut maintenir les proportions du mélange, mais en augmenter la quantité, proportionnellement aux besoins de la mère et de la nichée, ceci jusqu'au sevrage qui aura lieu au 40ème jour des lapereaux. A partir de ce moment‑là, la mère sera mise à une alimentation de repos, pendant deux jours, présentée au mâle le 42ème jour, laissée à l'alimentation de repos, jusqu'au moment où elle sera saillie, et l'on recommencera le cycle, comme indiqué plus haut.
En ce qui concerne les lapereaux, la proportion d'aliment intensif ajouté sera augmentée, jusqu'à atteindre 80 g. pour 130 g. du mélange de graines, la distribution de luzerne augmentera dans les mêmes proportions. Dans le cas où l'éleveur ne disposerait pas de luzerne, mais simplement d'un foin de prairie ou même de paille, la quantité de granulés intensifs devrait être de 60 g. comme ration de base pour une augmentation identique à celle précitée. En été, ou plutôt dès le printemps, la luzerne verte remplacera peu à peu, mais très progressivement, la luzerne sèche jusqu'à en distribuer 200 g. en même temps que du foin de prairie ou de la paille à volonté, les proportions de graines et de granulés restant les mêmes que dans le cas de distribution d'hiver. Il va sans dire que tous les changements de rationnement seront très progressifs, particulièrement quand il s'agira d'une augmentation des quantités de granulés, et surtout lorsque l'on passera de la luzerne sèche à la luzerne verte.
Dans tous les cas, la valeur des aliments sera améliorée par une distribution simultanée et quotidienne de minéraux et vitamines. L'eau claire doit être toujours à la disposition des lapins, car elle constitue un des éléments essentiels de sa nutrition. En ce qui concerne la luzerne, nous recommandons de la faire sécher autant que possible à l'ombre, ou dans les meilleures conditions, de façon que les feuilles restent vertes bien que déshydratées naturellement. Dans la période d'hiver, une distribution de carottes fourragères (100 g. environ par sujet et par jour) suppléerait avec bonheur à la disparition progressive des vitamines que contient la luzerne verte.
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